Désolant, mais les faits sont là ! Annaba, ses 21 plages autorisées et tous ses aspects attractifs quant à un tourisme de bon aloi, reste tributaire d'un misérabilisme lié au racket et à l'appât du gain facile. Il y a les autoproclamés «plagistes» qui, dès la fin du mois sacré de Ramadhan, ont investi les espaces de sable avec leurs tables, chaises et parasols à louer. L'estivant ayant ramené son nécessaire, entre parasol, chaise de plage ou serviette de bain, se verra expulsé manu militari faute de n'avoir pas recouru aux «services» de ces maîtres des lieux. Plus que l'an dernier, ces plagistes autoproclamés demeurent incontournables malgré la dernière opération des forces de l'ordre sur la plage de Sidi Salem, et qui aura permis le démantèlement de 121 tentes servant à l'entreposage des matériaux de location et à ceux liés aux «barons» de l'immigration clandestine. D'autres plages seraient concernées par la même opération musclée, mais en attendant, les estivants se font toujours racketter à la plage de Reffas Zahouane (ex-Toche), de Rizi Amor (ex-Chapuis), d'Aïn Achir ou celle du Belvédère. Il y a, ensuite, l'histoire des parkings non réglementés aux alentours des plages. Phénomène typiquement urbain, tout au long de l'année, il a migré vers toute la corniche et, même la petite esplanade, en bordure de route près de l'hôtel Sabri, s'est transformée en parking «géré» par des individus à qui tout véhicule doit s'acquitter de 200 dinars pour espérer une vue sur mer. Ce lieu public, tout autant que les espaces propices au stationnement à proximité des plages, ont été proclamés parkings payants par ces voyous aux gueules patibulaires imposant leur diktat, en lieu et place des instructions du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, qui auront émis des vœux de gratuité. D'ailleurs, les responsables locaux censés faire respecter ces instructions, se manifestent par communiqués interposés lors d'opérations de nettoyage ponctuel, mais sur le terrain leur absence est flagrante. Ce qui amène à citer la plage de la Caroube, habituellement havre de paix pour les familles, devenue port de plaisance pour «plaisanciers» en mal de quai d'amarrage. Ces derniers, à l'instar des automobilistes stationnés à l'entrée de la plage, payent leur accès au plan d'eau à des individus sortis de nulle part. A raison de 2 000 dinars, chaque embarcation est «autorisée» à flotter sur ce plan d'eau de plus en plus mazoutée et, nul ne s'en inquiète outre mesure… En peu de mots, rien n'est fait pour que l'on puisse parler de tourisme à Annaba et ses 40 kilomètres de plages ensoleillées, livrées au racket. Un bricolage qui profite au pays voisin, la Tunisie, qui tend les bras, comme chaque année, à de milliers de vacanciers en quête d'un minimum de prestations à portée de mains, ici…