Aux irrégularités perpétuelles dans la répartition des eaux et les coupures fréquentes qui se sont accentuées ces derniers mois dans cette ville, vient s'ajouter aujourd'hui le mélange des eaux usées aux eaux potables. La première alerte a été donnée au début de cette semaine dans la cité Hamdane (Debdaba), où huit personnes contaminées par ces eaux pestiférées ont été évacuées vers l'hôpital. La menace de contamination pèse actuellement sur les centaines de familles qui résident dans les nombreux quartiers proches de cette cité. Toutes les accusations convergent vers le président de l'APC en sa qualité de premier responsable de la commune. Les habitants de ces quartiers lui reprochent sa négligence et son laxisme: «Malgré l'incapacité démontrée et prouvée sur le terrain au fil des années par l'Epedem dans la gestion des eaux, M.le maire ne daigne même pas opter pour une autre entreprise capable de résoudre radicalement ces problèmes qui perdurent dans la gestion des eaux». Au siège de la wilaya, les membres élus n'ont cessé d'attirer en vain l'attention des responsables sur l'état défaillant du réseau de distribution qui alimente la ville et les risques que peuvent engendrer toutes ces eaux usées et ces matières nocives qui, par manque d'installations d'assainissement, s'infiltrent continuellement dans les sous-sols et se mélangent aux eaux souterraines. Un spécialiste de l'hydraulique, nous explique: «Faute d'existence d'un système de tout-à-l'égout, les matières nocives (vidanges, graisses...) et autres déchets urbains pénètrent dans les sous-sols, atteignent les eaux souterraines et les cours d'eaux utilisés pour l'approvisionnement en eau potable et s'introduisent directement dans les chaînes alimentaires qui les amènent en dernier lieu jusqu'à l'homme». La fièvre typhoïde le choléra, la dysenterie, l'hépatite virale... . sont les maladies hydriques contractées en buvant de l'eau contaminée ou en y lavant la nourriture, les ustensiles, les mains, le visage,... . Non inscrit à l'ordre du jour des responsables locaux, le renouvellement de cet ancien réseau qui alimente la ville, ne figure point au calendrier du Fonds spécial Sud (FSS). Méconnaissant ou ignorant les besoins réels nécessaires aux habitants de cette région, les décideurs ont misé sur d'autres secteurs qui ne sont d'aucune panacée à court terme aux multiples problèmes auxquels ils sont confrontés quotidiennement. Les 900.000.000,00 DA octroyés à la wilaya de Béchar dans le cadre du Fonds spécial Sud durant l'exercice financier 2001 ont été répartis dans différentes directions de l'exécutif pour la réalisation de divers projets qui ne sont d'aucun apport vital dans l'immédiat pour une population qui n'arrive plus à cacher sa misère et son désespoir.