Il s'agit du deuxième titre continental de la sélection grecque après celui obtenu à la surprise générale à Athènes en 1987. Après s'être qualifiée miraculeusement pour la finale face à la France, la Grèce a été sacrée championne d'Europe de basket en battant l'Allemagne (78-62), à Belgrade. Pannayotis Yannakis est le trait d'union entre ces deux générations. Sacré en tant que joueur il y a dix-huit ans, l'ancien meneur de jeu et actuel entraîneur du Maroussi Athènes remporte sa deuxième médaille d'or, cette fois en tant que sélectionneur. Ce titre récompense une équipe disciplinée, très puissante -parfois trop- et marquée par la culture de la défense propre à l'Euroligue. Meilleur marqueur et meilleur joueur du tournoi, l'Allemand Dirk Nowitzki (23 points à 6/17) n'a pas pu sauver son équipe comme il l'avait fait en demi-finale en marquant le panier de la victoire contre l'Espagne à trois secondes de la fin (74-73). Alors que les supporteurs allemands étaient quasiment invisibles et inaudibles, la Grèce était soutenue par une très importante colonie de fans. La proximité entre la Grèce et la Serbie-Montenegro a provoqué l'annexion temporaire de l'Arena et de ses 21.000 places. La rencontre a commencé dimanche par un long bras de fer, les deux équipes n'inscrivant que huit points dans les cinq premières minutes (8-8). Kostas Tsartaris était le premier joueur à se mettre en évidence avec deux paniers consécutifs et la Grèce creusait l'écart (10-4, 8e). Le jeu s'emballait enfin à la fin du premier quart-temps et l'écart grandissait un petit peu sur un tir à trois points de Michail Kakiousis à trois secondes du buzzer (19-12, 10e). Dirk Nowitzki était bien contenu, ne disposant d'aucune position de tir facile, mais l'Allemagne trouvait d'autres ressources pour recoller lentement (18-16, 12e). En deux minutes, la Grèce faisait ensuite la différence grâce à Kakiousis et au meneur Theodoras Papaloukas (28-18, 15e). Les Grecs perdaient de leur adresse mais maintenaient leur avance (37-26, 19e) grâce à leur domination au rebond offensif (6 à 1 à la mi-temps). A la dernière seconde du troisième quart-temps, Dirk Nowitzki réussissait cependant l'un des ses coups de génie habituels en marquant à trois points en déséquilibre (39-32, 20e). Dans le troisième quart-temps, la Grèce continuait de dominer grâce à Papaloukas, le meneur du CSKA Moscou (50-38, 24e). L'Allemagne parvenait bien à se rapprocher à huit points grâce à Patrick Femerling (52-44, 27e). Mais la Grèce réussissait un 9-0 dans la foulée avec quatre marqueurs différents, preuve de sa solidité collective (63-49, 30e). L'écart grimpait même à +18 à sept minutes de la fin, obligeant l'entraîneur allemand Dirk Bauermann à demander un temps-mort (68-50). Dirk Nowitzki laissait exploser sa frustration devant l'arbitrage en effectuant deux fautes brutales consécutivement. Son entraîneur préférait le sortir à trois minutes de la fin (70-55). Plus tôt dans la soirée, la France a décroché la médaille de bronze au profit de l'Espagne qu'elle a pulvérisé (98-68) en jouant un très beau basket. Il s'agit de la première médaille européenne pour la France depuis 1959, après avoir échoué à deux reprises au pied du podium lors des Championnats d'Europe 1999 et 2003. Les Espagnols, qui comme la France voulaient enfin coiffer leur première couronne européenne, ne sont pas parvenus à accrocher un quatrième podium d'affilée à l'Euro.