On y est! Aujourd'hui et demain auront lieu les deux rencontres des demi-finales de la Coupe du monde. La France et la Belgique ouvriront le bal, avant de laisser place à ce surprenant et très ouvert Croatie - Angleterre. Les quatre sélections renferment en leurs rangs des joueurs considérés comme les meilleurs de la planète, étant pour beaucoup dans le parcours des leurs. Mais ils ne sont pas les seuls à qui le mérite revient, puisque derrière chaque succès, il y a ceux qu'on appelle «les hommes de l'ombre». Et ces hommes, cette fois-ci, sont ces sélectionneurs - à ne pas confondre avec entraîneurs - qui ont su apporter cette touche tactique pour changer, avec un coaching souvent gagnant, le cours des matchs. Didier Deschamps (France), Roberto Martinez (Belgique), Zlatco Dalic (Croatie) et Gareth Southgate (Angleterre) se livrent une bataille acharnée pour parvenir, au bout du chemin, à soulever la couronne planétaire. Deschamps l'avait déjà soulevée, il y a 20 ans, en tant que capitaine des Bleus, et veut offrir - en tant que sélectionneur cette fois-ci - une deuxième étoile à son pays. Il s'appuie sur une pléiade de joueurs en pleine forme, décidés à refaire le coup de leurs aînés. Pour y parvenir, il faudra passer l'écueil de l'ogre belge, mené par l'Ibérique Roberto Martinez, ce qui ne sera pas une sinécure. Outre Courtois, Hazard et Lukaku, le «chauve» mise sur son adjoint et bras droit, Thierry Henry, ancien Champion du monde et buteur historique de... l'équipe de France. «Titi», qui rencontrera ses compatriotes mais surtout son ancien capitaine chez les Bleus, «DD», a pour mission d'insuffler sa culture de la gagne à la talentueuse génération dorée belge, toujours à la recherche d'un premier trophée. Deschamps et Martinez n'ont désormais pas de cartes à cacher mais juste des détails à exploiter sur le rectangle vert. Demain, un autre match dans le match lors de Croatie - Angleterre. Ce sera entre Dalic et l'élégant Southgate. Ce dernier, et avec sa tenue caractéristique portée à chaque rencontre depuis le début du Mondial (gilet de costume bleu marine porté sur une chemise bleu ciel et une cravate rayée), est désormais regardé en héros après être parvenu à mener son équipe jusqu'à ce stade de la compétition. Son pays savoure cette performance et célèbre son sélectionneur, ancien joueur malheureux en Equipe nationale. Son alter ego, Zlatko Dalic, marchait sur la pointe des pieds quand il évoquait les souvenirs du Mondial 1998. Cette année-là, en France, Suker, Boban et Stanic étaient à deux doigts d'aller en finale, mais peine perdue. Ils n'ont pu dépasser le dernier carré face au pays hôte et futur Champion du monde. Dalic dispose de tous les atouts pour que ses protégés, conduits par le très doué Modric, ne connaissent pas le même toboggan émotionnel que ceux de 1998, qui étaient passés, en l'espace de trois jours, du sommet au fond du gouffre. Entre les quatre techniciens, donc, une bataille tactique acharnée est annoncée, en attendant de connaître l'heureux élu, le 15 juillet prochain.