En 1998, Didier Deschamps était champion du monde sur le terrain. Vingt ans plus tard, il conduit à nouveau la France en demi-finale d'une Coupe du monde, en tant que sélectionneur des Bleus cette fois. Ce sera face à la Belgique, vainqueur surprise du Brésil (2-1). Particulier pour "Titi" Henry Pour en arriver là, à cette demi-finale mardi à Saint-Pétersbourg (18h00 GMT), les Bleus ont battu L'Uruguay 2 à 0 et les "Diables Rouges" se sont offert le Brésil (2-1). Et ce sera donc une demi-finale particulière pour Thierry Henry, meilleur buteur de l'histoire des Bleus (51 buts en 123 sélections), champion du monde en 1998 et aujourd'hui coach adjoint... des Belges. Les précédents France-Belgique en Coupe du monde sont en faveur des Bleus: 3-1 en 1938 au premier tour, et 4-2 en 1986, pour la 3e place, dernière année où les Belges avaient atteint les demi-finales d'une Coupe du monde. Thomas Meunier, latéral des Belges et du Paris SG, ne participera pas à la fête, suspendu pour cette affiche.
Varane, la revanche Il y a quatre ans, Raphaël Varane avait été battu dans les airs par Mats Hummels et la France avait été éliminée 1 à 0 par l'Allemagne en quart de finale du Mondial-2014 au Brésil. Longtemps ce duel perdu lui a été reproché. Mais il a bien appris la leçon. Cette fois c'est lui qui a pris le dessus pour placer une tête décroisée pour l'ouverture du score (1-0, 40e) contre l'Uruguay. "C'est de la joie, de la joie à l'état pur, c'est magnifique. J'avais dit à Antoine (Griezmann) de me la mettre là avant le coup franc et il me l'a mise parfaitement. J'ai plutôt bien choisi mon moment pour mettre un but, c'est que des émotions", s'est réjoui le défenseur du Real Madrid sur TF1. Tireur de ce coup franc, Griezmann a inscrit le second but français, bien aidé par une grosse faute de main de Fernando Muslera, le gardien de la Celeste (2-0, 61e). Il ne l'a pas fêté, "par respect par rapport à mes amis uruguayens, qui m'ont aidé lors de mes débuts professionnels", a-t-il confié.
"Bonheur à partager" La messe était dite. On a même vu une scène hallucinante: sur un autre coup franc tiré par Griezmann, Jose-Maria Gimenez, défenseur rugueux de l'Uruguay (et partenaire de "Grizou" à l'Atlético), a fondu en larmes à quelques minutes de la fin. Il avait compris que sa Celeste ne pourrait pas prétendre à une troisième étoile cette année. Il l'avait peut-être même compris au coup d'envoi, quand l'Uruguay n'a pu aligner son attaquant Edinson Cavani, blessé. Pour la France, tous les espoirs sont permis. "C'est un bonheur à partager, avec l'ensemble des supporters français qui ont envie de vibrer, nous voir gagner, et quand ça se passe comme on le veut, c'est beaucoup de fierté et de bonheur", s'est félicité Deschamps. Comme il s'y était engagé, Emmanuel Macron se rendra mardi à Saint-Pétersbourg pour soutenir l'équipe de France en demi-finale. Le Président de la République reviendra le 15 juillet à Moscou si les Bleus sont en finale.
La "Génération dorée" évince Neymar Neymar n'y arrive toujours pas. Il y a quatre ans, lors de "son" Mondial au Brésil, il avait été blessé au dos et n'avait pu participer à la demi-finale qui avait tourné au naufrage pour la Seleçao face à l'Allemagne (7-1). Cette fois, il n'a pas été blessé, sauf dans son orgueil. Il n'a pas assez pesé sur les débats, et n'a pas marqué (c'est Renato Augusto qui l'a fait). "Nous quittons ce Mondial avec une grande tristesse, nous avons lutté jusqu'au bout. Nous avons perdu contre une grande équipe", a regretté le défenseur brésilien Miranda. Eden Hazard, lui a été inarrêtable. Il faut aussi citer Kevin de Bruyne, auteur du deuxième but des "Diables Rouges" sur une superbe frappe. La France "est une équipe extraordinaire", a d'ailleurs prévenu De Bruyne après la victoire face à la Seleçao. "Mais je pense que quand tu joues en demi-finale de Coupe du monde, tu ne joues pas contre une équipe faible!"
Les Européens seuls en lice Il ne reste plus que des Européens en lice puisque les autres quarts de finale hier, au moment où on mettait sous presse, sont Suède-Angleterre et Russie-Croatie. "Parler de suprématie du football européen, c'est méconnaître la réalité historique, économique et des infrastructures du football. La Bolivie n'a pas les infrastructures de l'Allemagne et nous n'avons pas les infrastructures de l'Angleterre", a analysé le sélectionneur de l'Uruguay Oscar Tabarez.
Brésil: Tite refuse d'évoquer son avenir à la tête de la Seleçao "Ce n'est pas le moment d'évoquer le futur", a simplement indiqué le sélectionneur du Brésil, Tite, interrogé sur son avenir après l'élimination de la Seleçao, battue 2 à 1 par la Belgique vendredi en quart de finale du Mondial-2018. "Après deux semaines, on pourra évaluer les choses avec sang-froid. Et je n'ai pas l'intention de parler des individualités dans ce match, les Belges ont été plus efficaces", a commenté celui qui avait été nommé le 21 juin 2016, succédant à Dunga. "Ça me fait du mal de le dire, mais c'était un match tellement beau. Je le dit même en sentant la douleur d'avoir perdu!", a-t-il poursuivi. Après avoir tenté de "remettre en contexte" la défaite face aux questions des journalistes, Tite a fini par laisser apparaître des yeux rougis par l'émotion.
Martinez: "Je suis l'homme le plus fier sur Terre" Roberto Martinez (sélectionneur de la Belgique): "Quand vous jouez contre le Brésil, il vous faut avoir un avantage tactique. Le Brésil amène une barrière psychologique. quand vous jouez le Brésil, c'est contre le maillot jaune et vert, cinq Coupes du monde... Il fallait être courageux pour changer la tactique dans un Mondial, c'était un pari et les joueurs y ont cru. Car aujourd'hui, ce n'est pas la tactique mais l'exécution de la tactique (qui a fait la différence). Il faut dire que mes joueurs croyaient à ce risque. C'était clair, il fallait qu'on soit comptacts, qu'on arrête les menaces de Neymar, Coutinho, les mouvements de Paulinho, les débordements de Marcelo ou Willian sur les côtés. On voulait aussi avoir nos propres menaces. Eden (Hazard) et (Romelu) Lukaku nous ont donné ça. On a été courageux. Aujourd'hui la clé, c'était le mental. Je suis l'homme le plus fier sur Terre car malgré le plan tactique très dur donné à mes joueurs, le fait qu'ils y ont cru jusqu'à la fin a été incroyable".