Le ton patriotique constitue aujourd'hui encore, un facteur de mobilisation qui se trouve être le meilleur argument de l'homme. Les rangs de la Sûreté nationale connaissent ces derniers jours, des remous qui ne passent manifestement pas inaperçus. L'opinion nationale ne peut faire autrement que de les lier à l'affaire de Kamel El Boucher. Et pour cause, les limogeages d'officiers de ce corps de sécurité, dans le sillage de la destitution du désormais ex-directeur général de la Sûreté nationale, Abdelghani Hamel, viennent confirmer une mission délicate confiée au nouveau Dgsn, Mustapha El-Habiri. On aura compris que la mise à la retraite du chef de la sûreté de la wilaya d'Oran Salah Nouasri, décision qui a succédé au limogeage du chef de sûreté de la wilaya d'Alger, constitue des décisions prioritaires, mais qui en appellent peut-être d'autres, sans que cela ne nuise au fonctionnement de l'institution sécuritaire. Un homme de la trempe de El Habiri saura certainement séparer le bon grain de l'ivraie, d'autant qu'on ne sait toujours pas jusqu'où va cette affaire. Les investigations en cours et l'instruction judiciaire dévoileront, à n'en pas douter d'autres éléments du scandale ou peut-être d'autres cadres seraient mêlés directement ou indirectement à cette affaire. D'ailleurs, quelques noms circulent déjà et la rumeur va bon train sur les implications de pas mal de personnalités en retraite ou en activité, dans cet imbroglio, dont on ne connaît pas les tenants et les aboutissants. Il faut dire, à ce propos que ce qu'on qualifiait de rumeurs, il y a quelques jours, se sont avérés de véritables décisions prises en haut lieu. Dans cette atmosphère déjà chargée d'électricité et alourdie par les identités des personnes citées par la presse et les réseaux sociaux, il est impératif qu'un corps comme celui de la Dgsn soit mis à l'abri d'un «trop-plein» de rumeurs et de fausses nouvelles. L'idée du président de la République, au départ, de confier la direction de la Police nationale à El-Habiri est de la mettre hors d'atteinte de toute tentative d'escalade. Le nouveau Dgsn est certainement conscient de l'importance de sa mission et les officiers de police doivent savoir que leur patron veillera prioritairement à la cohésion de la Police nationale et à la pérennité de sa mission. Jusque-là, il y a lieu de noter la sérénité qui caractérise le fonctionnement de l'ensemble des services mis sous l'autorité de Mustapha El-Habiri. D'ailleurs, s'adressant aux hommes et aux femmes composant le corps, le nouveau Dgsn, les a invités, dans une note interne à «consolider et renforcer davantage la place de notre institution, en oeuvrant inlassablement à valoriser et préserver les acquis et aspirer, avec moi, à des succès autrement plus importants et à atteindre des niveaux plus élevés de professionnalisme et de qualité dans le champ d'intervention qui est le nôtre». Le ton patriotique, dont El-Habiri a habitué l'opinion nationale, au temps où il présidait aux destinées de la Protection civile, constitue aujourd'hui encore, un facteur de mobilisation qui se trouve être le meilleur argument de l'homme. «Ma vision (...) sera fondée sur la continuité du travail déjà accompli, grâce à Dieu et aux efforts des responsables qui se sont succédé à la tête du corps de la Sûreté nationale depuis l'indépendance», assure El -Habiri dans son message aux policiers. «Tous ensemble, nous nous attèlerons à concrétiser les orientations de Son Excellence le président de la République Monsieur Abdelaziz Bouteflika, qui a oeuvré sans relâche, depuis 1999, à renforcer le corps de la police à travers sa modernisation et à sa progression, pour l'inscrire dans le développement continu et participer à la protection des biens et des personnes», insiste-t-il. «Nous travaillerons, évidemment, ensemble et côte à côte pour continuer le parcours et renforcer tous les chantiers afin de développer davantage le corps de la Sûreté nationale, notamment ce qui a trait à l'aspect organisationnel, à la qualification et aux moyens tant techniques que matériels», assure le nouveau premier policier du pays, annonçant par la même occasion qu' «un intérêt particulier sera accordé au facteur humain par le renforcement de la formation continue afin de moderniser et professionnaliser le corps pour l'utilisation des techniques récentes et modernes et ce, parallèlement aux volets sanitaire, sportif et social du fonctionnaire de police, pour que celui-ci accomplisse la mission qui est la sienne dans de meilleures conditions».