Sa mission réussie à la tête de la Dgpc et l'aura de l'homme justifient amplement le choix du président de la République. Coup de tonnerre. «Son Excellence, Monsieur Abdelaziz Bouteflika, président de la République, a signé ce jour deux décrets, le premier mettant fin aux fonctions de M.Abdelghani Hamel, en tant que directeur général de la Sûreté nationale, et le second portant nomination de M.Mustapha El-Habiri à la tête de la Dgsn», rapporte l'APS, citant un communiqué de la présidence de la République. Totalement inattendue, il y a à peine quelques jours, la décision présidentielle n'est pas moins judicieuse, notamment dans le choix de la personnalité à qui échoit la direction de la Sûreté nationale. Il faut savoir que Mustapha El Habiri n'est pas à présenter aux Algériens. C'est certainement l'un des responsables les plus populaires et les plus respectés du pays. Les citoyens des quatre coins du pays l'ont vu à un moment ou à un autre, dans leur ville ou leur village. Mustapha El Habiri a certes fait le tour du territoire national. Il a fait pour ainsi dire, le tour des malheurs des Algériens. Il a été là où les Algériens avaient besoin de secours et de soutien. Des tremblements de terre, aux inondations meurtriers, en passant par les crashs d'avions et les effondrements de bâtisses, le désormais ex-directeur général de la Protection civile (Dgpc) a personnellement contribué à porter secours aux blessés. Sa précédente mission à la tête d'un corps stratégique au service de tous les citoyens en fait un personnage incontournable du paysage social. Il l'était non pas seulement par sa disponibilité personnelle qui relève de sa nature d'homme et de son passé révolutionnaire, mais aussi par le travail de fond qu'il a accompli au sein de la Dgpc. Il en a fait une véritable «armée» de l'humanitaire. Les hommes d'El-Habiri se sont illustrés partout en Algérie et dans le monde. Ils ont gagné le respect et l'admiration de leurs compatriotes algériens, tout comme ils ont séduit par leur courage et leur sens du devoir, l'ensemble de leurs confrères étrangers. Ce n'est pas pour rien que la Protection civile algérienne s'est hissée aux premiers rangs mondiaux, décrochant la reconnaissance de l'ONU, pour son efficacité et son professionnalisme. Sa mission réussie à la tête de la Dgpc et l'aura de l'homme justifient amplement le choix du président de la République. Il a mis la Dgsn entre des mains loyales et expertes. Mustapha El-Habiri est un compagnon d'armes du chef de l'Etat dans la wilaya 5 historique. Il a rejoint la révolution en 1956 et gravi les échelons de la responsabilité jusqu'à devenir officier de l'ALN. A l'indépendance du pays, il a poursuivi sa carrière sous les drapeaux et perfectionné son savoir-faire par une formation dans une grande école militaire russe. Ses responsabilités dans l'armée l'ont mené jusqu'au grade de colonel et il a occupé le poste de directeur des relations extérieures au ministère de la Défense nationale. Egalement chef de bureau militaire à l'ambassade d'Algérie à Tunis, Mustapha El-Habiri ne s'est jamais éloigné de sa passion pour l'Algérie et les Algériens. De toutes les fonctions qu'il a occupées, ses collaborateurs gardent le souvenir de son dévouement pour son travail et surtout l'objectif de servir son pays, qui le suit partout où il a eu à travailler. On peut dire, sans trop de risque de se tromper, qu'il imprimera à la Dgsn son style de responsable passionné par la chose publique. Les officiers qui serviront sous ses ordres auront tôt fait de constater cette manière de jouer la rigueur et la générosité, en même temps. Il est indéniable que l'apport de Mustapha El-Habiri à la Sûreté nationale sera inscrit dans l'histoire de ce corps constitué de la République. L'homme qui a étonné son monde en étant le premier pompier de la République, n'a pas fini de surprendre les Algériens et l'on verra certainement d'autres facettes du responsable sympathique, qu'il est, en tant que premier flic du pays. Cela pour dire que, s'il y avait urgence d'opérer cet important remaniement au sein de la Dgsn, le choix du président de la République est judicieux, en ce sens qu'avec Mustapah El-Habiri c'est une personnalité compétente doublée d'une respectabilité avérée auprès de tous les Algériens et donc des policiers eux-mêmes. Il reste enfin, que ce remaniement suscite tout de même quelques interrogations de la part des observateurs, dont certains pourraient y trouver une corrélation avec les déclarations du général-major El-Hamel au sujet de l'affaire des 701 kg de cocaïne. Le désormais ex-Dgsn a eu certes des propos assez forts. Le président de la République a jugé utile de l'éloigner des responsabilités.