Les hommes de l'ombre Les gardiens de but de la France et de la Croatie ont une grande part dans l'accession de leurs équipes à la finale d'aujourd'hui. Hugo Lloris et Danijel Subasic sont au sommet de leur art dans cette compétition. Le premier a multiplié les sauvetages et le second les exploits lors des séances de tirs au but sur la route de la finale. Au niveau de la sélection française, Hugo Lloris a apporté de la continuité à un poste où cette notion est capitale. Devenu le numéro un à ce poste chez les Bleus en 2009, il a engrangé une immense expérience en près d'une décennie. Face à la Belgique, en demi-finale, il a fêté sa 103ème sélection, rejoignant ainsi son sélectionneur, Didier Deschamps. À 31 ans, il n'a jamais autant maîtrisé son sujet comme il le montre depuis le début de cette Coupe du monde. Impérial, le portier des Spurs brille par sa technique et ses réflexes. Son importance dépasse le cadre de sa fonction de gardien, puisqu'il fait aussi partie des hommes de confiance de Deschamps, dont il a d'ailleurs battu le record de capitanats en équipe de France (79 aujourd'hui). Lloris fait partie des héros des Bleus dans leur campagne russe. Ses interventions se sont révélées fondamentales dans les résultats capitaux des Français contre l'Australie, le Pérou, l'Uruguay et la Belgique. S'agissant des arrêts durant ce Mondial, il en compte une belle collection, mais le plus beau est intervenu en quarts de finale, contre l'Uruguay, quelques minutes avant la fin de la première période. Dans un match très tendu, la France venait d'ouvrir le score. Martin Caceres a devancé Paul Pogba et s'est élevé au-dessus de tout le monde pour expédier un puissant coup de tête. Le ballon semblait destiné aux filets, mais Lloris s'est fendu d'un superbe plongeon à l'horizontale pour le détourner avec autorité. Après le match, Deschamps a commenté: «Ce n'est pas un arrêt, c'est presque un but!». Danijel Subasic, quant à lui, est en train de réaliser une Coupe du monde très solide. La Croatie n'a encaissé qu'un but sur ses trois premiers matchs, s'emparant de la pole position d'un Groupe D relevé. Bien entendu, le Monégasque y est pour quelque chose. À partir des matchs couperets, il a ouvert un nouveau chapitre avec les séances de tirs au but. Les Vatreni ont battu les Danois 3-2 dans cet exercice en 8es de finale, avant de s'imposer 4-3 de la même manière face aux Russes en quart. Subasic est ainsi devenu le deuxième gardien de l'histoire à repousser au moins quatre tirs au but sur une même Coupe du monde. Subasic a fait étalage de sa palette technique sur ses trois tirs au but arrêtés face au Danemark. Il a d'abord repoussé sur le poteau le premier penalty de Christian Eriksen. Il a ensuite plongé sur sa droite pour neutraliser la frappe de Lasse Schone. Enfin, c'est avec le pied qu'il a annihilé la tentative de Nicolai Jorgensen. Subasic était blessé lors de l'épreuve de vérité face à la Russie et pourtant, c'est peut-être son arrêt face à Fedor Smolov qui sort le plus du lot. Le Russe a tenté une étrange demi-panenka en voulant forcer le portier croate à plonger avant de piquer un ballon au milieu de la cage. Hélas pour lui, il n'a pas bien centré le ballon et Subasic a pu retenir son élan et intervenir. Aujourd'hui, Lloris et Subasic se livreront un match dans le match pour, peut-être, le titre du meilleur gardien du tournoi.