Sans doute que la décision de dissoudre le FIS, adoptée le 4 mars de l'année 1992 par le Haut comité d'Etat (HCE) que présidait à l'époque feu Mohamed Boudiaf, assassiné le 29 juin de la même année, n'a pas été sans provoquer l'amplification de la violence armée en Algérie. A partir de cette dissolution, somme toute légitime et justifiée, puisque l'existence de l'ex-FIS se voulait réellement au détriment de la République, le fléau du terrorisme, qui se nourrit de l'islamisme radical, s'installe dix ans durant en Algérie. Ce pays s'engouffre ainsi dans une spirale de violence que pratiquaient à ciel ouvert les adeptes de l'intégrisme meurtrier à travers les quatre coins de son territoire. Cependant, est-il besoin de rappeler que l'ex-FIS avait déclaré la guerre à l'Etat algérien au lendemain du second tour des premières élections législatives plurielles en Algérie. Une autre décision est survenue le 12 janvier 1992. Certes, l'ex-FIS s'en est sorti vainqueur de ces élections, néanmoins sa volonté d'imposer aux Algériens une culture à l'iranienne dans la gestion des affaires de la cité était, pour le moins qu'on puisse dire, inacceptable. Preuve en est, les dirigeants du parti dissous, Abassi Madani et Ali Benhadj pour les nommer, étaient vite écartés de la vie politique et condamnés, le 15 juillet 1992, à une peine de douze années ferme à écoper à la prison de Blida. La privation de leurs droits civiques des deux leaders de l'ex-FIS, a mis dans un état de folie meurtrière leurs affidés, notamment les sanguinaires du GIA, bras armé du parti dissous. Ces derniers, de même que l'ex-Armée islamique du salut (AIS), l'autre bras armé du FIS, n'a cessé, de 1992 jusqu'à 1998 notamment, de multiplier attentats et massacres perpétrés aussi bien contre la société civile qu'au détriment des forces de sécurité, tous corps constitués confondus. Le peuple algérien, quant à lui, a été soumis à l'état d'urgence décrété en janvier 1992 par le HCE et qui reste en vigueur à ce jour. Le bilan officiel des massacres évoqués plus haut s'élève à quelque 150.000 morts auquel il faudrait ajouter une centaine de violées ainsi que de milliers de personnes portées disparues. Le 15 avril 1999, M.Abdelaziz Bouteflika a été élu président de la République. Il vient de succéder à Liamine Zeroual élu en 1995, au terme d'un scrutin pluriel auquel ont participé quatre chefs de file de partis politiques. Le 6 juin 1999, l'ex-AIS en trêve depuis 1997, du fait des négociations rendues possible grâce à la politique rahma adoptée par Zeroual, dépose les armes. Le 13 juillet 1999, la loi sur la concorde civile prévoyant une amnistie partielle des islamistes armés a été promulguée. Elle sera approuvée par le peuple, le 16 septembre, à l'issue d'une consultation référendaire. La date du 13 juillet 2000 a marqué la fin du délai accordé aux groupes islamistes armés de se rendre. Hassan Hattab, numéro un du Gspc, créé en 1998 en Algérie, rejette la main tendue de Bouteflika. Les massacres continuent, les forces de l'ordre, notamment l'ANP, s'engagent dans une lutte antiterroriste sans répit, en vue de neutraliser les adeptes du GIA et du Gspc écumant les maquis algériens. Le 4 janvier 2005, M. Noureddine Yazid Zerhouni, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, annonce le démantèlement quasi total du GIA. Quelques mois plus tard, le président Bouteflika, qui a été réélu en avril 2004 à plus de 85% des suffrages exprimés, a affirmé que la paix a été «largement rétablie». Le 14 août dernier, Bouteflika a convoqué le corps électoral pour un référendum sur un projet de charte pour la paix et la réconciliation nationale, qui aura lieu aujourd'hui 29 septembre 2005.