Demain, le parti de Saïd Sadi tranchera cette question lors de son conseil national et confirmera sa participation aux élections partielles du 24 novembre. Le conseil national du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) se tiendra demain. Outre les questions organiques et la préparation de la rentrée politique et sociale, les travaux de la présente session se focaliseront sur deux questions politiques majeures : le référendum sur “la charte pour la paix et la réconciliation nationale” du 29 septembre et les élections partielles en Kabylie prévues pour le 24 novembre. Concernant le référendum sur la charte, une source proche du parti de Saïd Sadi, nous a confié : “La tendance générale est au rejet. Nous ne sommes pas prêts à accompagner l'à-plat-ventrisme national.” Ce qui est à vrai dire prévisible. Dans son bulletin mensuel du mois de septembre, diffusé sur internet, le RCD s'est interrogé dans son éditorial intitulé Réconciliation ou compromission : “Comment décréter une amnistie, une réconciliation ou même un pardon sans que les auteurs de crime n'aient été dûment et préalablement jugés ? De quel droit pourrait-on se prévaloir pour pardonner au nom des 100 000 victimes qui ont été fauchées par un conflit sans nom (…) Comment faire confiance à un Etat qui refuse de juger les auteurs de tant de crimes abominables et leurs commanditaires politiques ?” Estimant qu'“il n'y a pas d'amnistie sans justice”, le RCD prévient : “L'impunité qui est au bout de la “réconciliation nationale” va créer un précédent historique mortel. Le référendum qui n'est rien d'autre qu'un plébiscite (…) ne produira ni la “paix ni la réconciliation nationale”. L'autre indice du rejet du RCD de cette consultation référendaire est la dernière sortie sur le terrain de Saïd Sadi à Larbaâ Nath Irathen. Le leader démocrate a tout bonnement assimilé le référendum à une diversion politique du pouvoir pour camoufler son échec à concevoir un projet pour le pays. Catégorique, il assénera : “Ce référendum ne vise pas la paix.” D'abord parce qu'on ne peut pas “obliger les Algériens à oublier leur passé immédiat”. Ensuite c'est être frappé d'une “irresponsabilité politique” que de vouloir régler un tel problème sans avoir engagé au préalable “un débat public et contradictoire”. “C'est le premier référendum où ceux qui ne sont pas d'accord avec la démarche du pouvoir sont exclus et interdits de parole”, s'est écrié le président du RCD. Trouvant le texte de la charte “ridicule et incohérent”, il remarquera : “La seule chose qui est claire dans le texte c'est quand le Président se donne des pouvoirs supplémentaires.” Pour ce qui est des élections partielles en Kabylie qui auront lieu le 24 novembre prochain, Saïd Sadi a déjà fait part, le 10 juillet dernier sur les plateaux de BRTV, du principe de la participation de son parti. L'objectif qu'il s'est assigné est clair : “Eviter que les petits brigands de corrompus manipulés par Ouyahia arrivent à prendre les APC en Kabylie.” Vu l'importance stratégique de cette consultation électorale, Saïd Sadi n'a pas cessé de prévenir la population contre le risque de la démobilisation et le danger des listes d'indépendants. “Le DRS est en train de travailler à la démobilisation de l'électorat dans la région pour faire passer les listes indépendantes conçues par ses soins”, a-t-il souligné le 31 août à Larbaâ Nath Irathen. ARAB CHIH