Par ce plébiscite, les Algériens annoncent leur conviction. Les Algériens se sont fortement prononcés, lors du référendum de jeudi dernier, sur le projet de charte pour la paix et la réconciliation nationale. Parmi les 18.313.594 électeurs recensés au niveau national, 14.557.968 se sont rendus aux urnes pour accomplir leur devoir. Cet engouement a permis d'enregistrer un taux de participation record de 79 49% et d'adopter à 97,36% le projet du président, selon les chiffres annoncés hier par le ministre de l'Intérieur. Ce résultat démontre que les citoyens, malgré les problèmes sociaux économiques, s'intéressent davantage à tout ce qui a trait à l'avenir politique du pays. Par ce plébiscite, d'ailleurs salué par Paris, les Algériens annoncent leur conviction que le projet de charte est une base solide pour construire la paix et la stabilité dans le pays, et partant mettre fin au feuilleton de la violence. Il faut dire que les déplacements du président de la République à travers tout le territoire national ont eu effectivement l'écho escompté en portant le oui à 97,36% . Les citoyens de différentes régions semblent avoir bien saisi le message du président de la République et lui donnent, de facto, les pleins pouvoirs pour conduire le processus de réconciliation à son terme. Ainsi, le chef de l'Etat a été très officiellement investi par le peuple en tant que principal acteur pour le rétablissement de la paix et la sécurité en Algérie. C'est en fait, l'un des aspect les plus déterminants du vote de ce jeudi. Les Algériens qui reconnaissent les résultats positifs de la loi sur la concorde civile ont réélu Bouteflika justement parce qu'il a tenu sa promesse de paix. Il est donc naturel que les électeurs, qui ont déjà vu les fruits de la concorde, adoptent la réconciliation nationale à une très large majorité, avec néanmoins, l'exception de la Kabylie où le taux de participation était trop faible et ne dépassant pas les 12%. Les autres régions, par contre, ont enregistré des taux satisfaisants dépassant les 60%. Parmi les wilayas qui ont enregistré le taux le plus élevé figure Khenchela ave aux de 98,49% suivie d'Adrar avec 98,02% et de Tébessa avec 97,68%. Le fait le plus remarquable, c'est que dans les régions les plus touchées par le terrorisme, le taux de participation était considérable à l'exemple des wilayas de Djelfa (96,57%), de Chlef (91,39%), de Médea (88,26%) et enfin de Blida (82,41%). Un signe qui ne trompe pas sur la grande aspiration à la paix civile, comme première préoccupation de la société. C'est dire donc que les victimes du terrorisme sont prêtes à pardonner et même tourner la page pour assurer des lendemains meilleurs. S'exprimant jeudi soir sur les résultats, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M.NouredineYazid Zerhouni a déclaré: «une affluence considérable a été particulièrement remarquée à travers les régions les plus touchées par l'hydre terroriste.» Concernant la capitale, le taux de participation a atteint pour la première fois les 71,83%, un niveau jamais atteint durant les précédentes consultations. Sur les 1675.047 inscrits, 1203.254 se sont exprimés sur le projet de charte. Contrairement aux régions les plus éloignées, le taux de participation dans les grandes villes n'a pas dépassé les 80%. D'ailleurs, la ville d'Oran a enregistré un taux de participation un peu timide de 62,95% suivie de Béchar avec 65,83%. Enfin, il y a lieu de souligner que le taux d'abstention reste très faible par rapport au nombre de votants. Preuve que le citoyen commence à reprendre confiance et accorde plus d'attention à ce genre d'événement à caractère national.