Abderezzak Makri met en branle une initiative politique dans la perspective de juguler «la crise» politique Ahmed Adimi a précisé que «l'armée a déjà une mission très pénible et difficile qu'elle assure avec témérité et bravoure. Il faut laisser cette institution faire son travail et assurer sa mission». Les rencontres et les contacts se multiplient de plus en plus entre les partis dits d'opposition à propos de la dernière déclaration du président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abderezzak Makri, consistant à mettre en branle une initiative politique dans la perspective de juguler «la crise» politique via une transition politique et économique en la délimitant dans le temps. Une transition pour laquelle l'institution militaire sera sollicitée comme garante de cette période de transition. Cette démarche que Makri défend bec et ongles est vue autrement par ladite opposition. Dans le cadre de ses rencontres, le parti de Benflis «Tala3i al Houriat» avait reçu certains chefs de ces partis politiques qui ont une certaine vision quant au consensus national et la transition. Dans ce sens, le porte-parole de Tala3i el Houriat, Ahmed Adimi, a souligné que «effectivement nous sommes en contact avec les partis de l'opposition et aussi des personnalités politiques nationales. Mais cela est inscrit dans la feuille de route de notre parti qui fait des rencontres et des contacts politiques sa tradition», a affirmé Ahmed Adimi. La dernière des rencontres a été faite avec le président du Front de la justice et de développement (FJD), Abdallah Djaballah, dans le sillage du dialogue et d'échange de points de vue sur la crise politique qualifiée de «grave» et d'«aiguë» que traverse le pays. Dans le même sillage et en réponse à la proposition, voire «l'initiative» du président du MSP, Makri en l'occurrence, le porte parole de Tala3i al Houriat, Ahmed Adimi, a considéré que «nous partageons le constat et certaines propositions émanant du MSP à travers l'initiative relevant d'une transition démocratique et politique». Adimi indique que «nous sommes tous d'accord pour une transition via un dialogue le plus large qui englobe le pouvoir en place la société civile et les partis politiques. Il s'agit d'une situation très grave qui fait que tous les acteurs politiques et associatifs doivent s'impliquer pour trouver une issue salvatrice à la crise qui guette le pays», a asséné Ahmed Adimi, le porte-parole de Tala3i al Houriat. Makri avait mis l'accent sur la nécessité d'aller vers une nouvelle transition politique et économique en impliquant l'institution militaire dans ce processus en faisant du consensus national le levier de cette initiative politique où toutes les forces vives de la nation doivent être incluses pour réussir cette transition et éviter au pays «le risque» d'une crise profonde. Cette démarche telle que développée par le MSP et son chef n'est pas partagée par Tala3i al Houriat qui adhère dans les aspects qui ont trait aux modalités d'une transition démocratique à travers un dialogue y compris avec les représentants du pouvoir mais il ne partage pas l'approche de Abderezzak Makri quant à l'implication directe de l'institution militaire dans ce processus politique, à savoir une période de transition. Dans ce registre, le porte-parole, Ahmed Adimi a mentionné que «certes, nous sommes pour une transition démocratique, mais nous n'appelons pas l'institution militaire à s'impliquer dans cette transition. L'armée à déjà une mission très pénible et difficile qu'elle assure avec témérité et bravoure. Il faut laisser cette institution faire son travail et assurer sa mission», et d'ajouter que «la seule institution organisée et disciplinée c'est l'Armée nationale populaire. Mais si l'armée veut participer dans ce processus de transition démocratique, c'est son droit. Dans ce cas la démarche est claire, puisque ça émane de l'institution militaire. Mais nous, nous n'appelons pas l'armée à s'impliquer dans ce processus. Il s'agit de la classe politique à travers les représentants de pouvoirs en place et la société civile et les partis politiques de se rencontrer autour d'une table de dialogue pour dialoguer pour des solutions urgentes à entreprendre dans l'objectif de surmonter la crise grave dans laquelle se trouve le pays», a tonné le porte-parole de Tala3i al Houriat, Ahmed Adimi. Il faut mentionner que l'initiative de la transition démocratique telle que développée par certains partis d'opposition à l'image du MSP et autres n'est pas la même pour le Front des forces socialistes (FFS) et le Parti des travailleurs (PT) qui ne s'inscrivent pas dans cette approche politique. Le FFS prône le consensus national, mais avec des nuances qui lui ont permis de se distinguer par rapport au groupe de partis d'opposition qui appellent à une transition politique alors que le parti de Dda l'Ho aborde la situation dans un contexte où la mobilisation populaire doit être le leitmotiv quant à la sauvegarde de la souveraineté nationale et l'unité du pays. Le FFS se réfère à sa tradition militante dans cette perspective pour faire asseoir sa solution qui se base sur la reconstruction du consensus national en insistant sur «la mobilisation pour le changement qui instaurera l'alternative démocratique». C'est une manière claire en termes de démarches, qui coupe court avec les appels s'adressant à l'institution militaire sur le plan politique. Quant au PT, la question est toute autre, la solution ne réside pas dans ce que certains partis d'opposition qualifient de période de transition. Pour le PT la question est soulevée dans un autre sillage politique, à savoir l'élection d'une Assemblée constituante qui se chargera de la confection d'une nouvelle Constitution et balisera les jalons d'une deuxième République. C'est dire que la classe politique est désunie quant à la perception et à la démarche à entreprendre pour approcher la crise politique et les voies et moyens pour y remédier. Entre les partisans d'une transition où l'institution militaire sera impliquée et une autre démarche sans que l'armée soit concernée, il y a aussi d'autres partis de l'opposition qui défendent toute autre démarche loin de cette conception de la transition.