Ce moustique prolifère en zone urbaine Une campagne d'information et de sensibilisation des citoyens, à travers les différents médias, a été déjà lancée et se poursuivra les semaines qui viennent. La présence de l'«Aedes albopictus», communément appelé «moustique tigre», une espèce introduite en Europe dans les années 1990 et qui ne cesse de se propager d'un pays à l'autre, a été signalée depuis son apparition en Algérie en 2010 dans quatre wilayas: Tizi Ouzou, en juin à Larbâa Nath Iraten plus exactement, à Oran en 2015, et à Alger en juillet 2017 et Jijel, indiquent les services spécialisés de l'Institut Pasteur d'Algérie (IPA). Depuis cette date aucune activité de ce moustique redoutable n'a été signalée dans la région. Les diverses opérations menées par l'entreprise «Hurbal» (Etablissement de l'hygiène urbain d'Alger (Hurbal), ont permis la disparition totale de ce moustique qui prolifère en zone urbaine. Il s'adapte facilement aux différents biotopes et ses oeufs résistent longtemps à la dessiccation, c'est-à-dire à l'action de dessécher le milieu dans lequel ils se trouvent. De plus, cette espèce est réceptive aux virus du Chikungunya, de la dengue et du Zika, alertent les mêmes services. Ainsi en juillet 2016, après le signalement plaintif de citoyens de Birkhadem (Zonka) dans la wilaya d'Alger, s'ensuivirent ceux des habitants du Vieux-Kouba, qui ont déclenché une enquête qui a permis d'identifier l'espèce grâce à des captures qui ont montré la présence d'individus avec une intensité élevée à tous les stades du développement de l'«Aedes albopictus». Les traitements insecticides par le produit Deltamethrine en fumigation avaient concerné toutes les habitations où les oeufs et larves de moustique tigre avaient été constatés. Malgré tous les efforts déployés par les services de démoustication de Hurbal, le moustique tigre s'était propagé vers d'autres localités de la capitale, à savoir Saoula, Khracia et Hussein Dey. A l'est du pays, une prolifération de ce moustique avait été confirmée en août 2017 à Jijel. Les services spécialisés de l'IPA informent que la propagation de cet insecte menace sérieusement les wilayas du littoral algérien et les zones humides. Ses larves se développent essentiellement dans des gîtes larvaires produits par les habitants eux-mêmes (récipients, ustensiles, pneus usagés, abandonnés et contenant de l'eau...), expliquent-ils. Le contrôle de la densité de ce moustique est cependant possible. Pour ce faire, il suffit d'une large sensibilisation de la population à ce problème. A cet effet, une campagne d'information et de sensibilisation des citoyens, à travers les différents médias, a été déjà lancée par l'équipe de l'IPA et se poursuivra les semaines qui viennent. La surveillance entomologique à l'aide de pièges pondoirs pour détecter les oeufs du moustique sera poursuivie afin de suivre les densités de ce moustique au niveau des zones colonisées et, également, pour évaluer l'impact de la démoustication entreprise. En cas d'un diagnostic positif du virus de la dengue, du chikungunya ou du Zika, un traitement par thermo-nébulisation à l'aide de Deltamethrine doit être immédiatement réalisé. Les services de l'IPA préviennent que les traitements insecticides, dits «de confort», préconisés pour réduire la nuisance, pourraient engendrer une résistance des moustiques aux insecticides communs utilisés. Dans le cadre des échanges scientifiques et de formation, l'IPA a entrepris une collaboration scientifique avec l'Entente interdépartementale de démoustication du littoral méditerranéen (EID), organisme français chargé de la lutte contre le moustique tigre.