La présence d'Aedes albopictus, communément appelé moustique tigre, une espèce introduite en Europe dans les années 1990 et qui ne cesse de se propager d'un pays à l'autre, a été signalée depuis son apparition en Algérie en 2010 dans quatre wilayas: Tizi-Ouzou, Oran, Alger et Jijel, indiquent les services spécialisés de l'Institut Pasteur d'Algérie (IPA). Le moustique tigre prolifère en zone urbaine, s'adapte facilement aux différents biotopes et ses œufs résistent longtemps à la dessiccation, c'est-à-dire l'action de dessécher le milieu dans lequel ils se trouvent. De plus, cette espèce est réceptive au virus du Chikungunya, de la dengue et du Zika, alertent les mêmes services. A cet effet, une campagne d'information et de sensibilisation des citoyens, à travers les différents médias, a été déjà lancée par l'équipe de l'IPA et se poursuivra les semaines qui viennent. D'autre part, la surveillance entomologique à l'aide de pièges pondoirs (pour détecter les œufs du moustique) sera poursuivie afin de "suivre les densités de ce moustique au niveau des zones colonisées et, également, pour évaluer l'impact de la démoustication". En cas d'un diagnostic positif du virus de la dengue, du chikungunya ou du Zika, un traitement par thermo-nébulisation à l'aide de Deltamethrine doit être immédiatement réalisé. Les services de l'IPA préviennent, toutefois, que les traitements insecticides, dits "de confort", préconisés pour réduire la nuisance, "ne doivent pas être réalisés à long terme car ils peuvent causer une résistance aux insecticides utilisés". En matière de coopération et dans le cadre des échanges scientifiques et de formation, l'IPA a entrepris une collaboration scientifique avec l'Entente interdépartementale de démoustication du littoral méditerranéen (EID), organisme français chargé de la lutte contre le moustique tigre.