La seule solution efficace qui se présente pour mettre fin à ce désert hydrique est la mise en service de la station de dessalement d'eau de Tigzirt. Hier, mardi, le siège de l'ADE (Algérienne des eaux) de Aïn El Hammam, à 45 kilomètres au sud du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou a été fermé par des centaines de citoyens du village Takana (commune de Aït Yahia). Ces derniers veulent par cette action de protestation déplorer la situation qu'ils vivent depuis le début de l'été à cause de l'indisponibilité totale d'eau potable. La situation qui prévaut au village Takana dans la commune d'Aït Yahia, daïra de Aïn El Hammam, n'est malheureusement pas un cas isolé. Des dizaines de villes et de communes de la wilaya de Tizi Ouzou endurent depuis au moins le début du mois de juillet en cours, le calvaire de l'indisponibilité de l'eau potable. Parmi les localités touchées de plein fouet par la crise d'eau, on trouve malheureusement en tête de liste les deux villes touristiques Tigzirt et Azzefoun. Il y a aussi les daïras de Maâtkas, Ath Douala, Tizi Ghennif, Bouzeguène et tant d'autres. «Depuis deux mois, en tant que représentants du comité de village, nous nous présentons quotidiennement au siège de l'ADE de Aïn El Hammam afin d'exposer notre problème, mais à ce jour aucune solution n'a été trouvée. L'eau n'a pas coulé de nos robinets depuis plusieurs mois», a dénoncé hier l'un des responsables du comité de village Takana, en marge du sit-in observé en face du siège de l'ADE de la daïra de Aïn El Hammam. Le directeur de wilaya de l'Algérienne des eaux a confirmé pour sa part l'existence d'un problème dans le village en question. Le même responsable a affirmé qu'il y a une semaine, il a reçu à Tizi Ouzou les représentants de ce village et ensemble, ils ont tenté de trouver une solution qui n'a malheureusement pas pu être fructueuse. Ce qui intrigue les habitants du village Takana, c'est le fait que le problème de pénurie d'eau n'est pas vécu de manière aussi cruciale dans les autres villages de la même commune de Aït Yahia. La crise d'eau est identique ou presque dans la commune de Mkira dans la daïra de Tizi Ghennif. Les citoyens de la commune de Mkira ne savent plus à quel saint se vouer devant cette grande soif qui persiste et qui hante leurs longues journées de canicule. Idem dans la région d'Ath Douala. A Maâtkas aussi, on en souffre quotidiennement. Le maire de Maâtkas, n'ayant pas les moyens de faire face aux demandes pressantes des citoyens qui exigent un minimum de ce liquide précieux a fini par lancer lui-même un appel de détresse via les médias afin que les autorités concernées fassent quelque chose pour étancher un tant soit peu la soif des habitants de Maâtkas. Dans la ville côtière de Tigzirt, les choses ne sont pas plus reluisantes. Malgré les efforts fournis par les responsables et les travailleurs de l'Algérienne des eaux ainsi que des autorités locales, l'eau reste une denrée rare au moment où des dizaines de milliers d'estivants se rendent quotidiennement dans les plages de cette ville tant convoitée en été. Mais les estivants sont vite déçus en découvrant que l'eau ne coule pas des robinets. Le responsable de l'ADE de Tizi Ouzou a affirmé hier que des efforts ont été déployés, mais ils restent insuffisants. En effet, selon ce responsable, l'eau «revient» dans les robinets dans la ville de Tigzirt à raison de 4 heures sur 24 heures! La seule solution efficace qui se présente pour mettre fin à ce désert hydrique est la mise en service de la station de dessalement d'eau de Tigzirt. Les travaux de réfection sont certes en cours, mais il faut encore beaucoup de temps pour que cette station devienne fonctionnelle. Surtout quand on sait que même les conduites qui relient la station à la mer sont bouchées à plusieurs niveaux. Azzefoun n'est pas mieux gâtée que Tigzirt en ce qui concerne l'alimentation en eau potable. La deuxième ville balnéaire de la wilaya de Tizi Ouzou, qui reçoit aussi chaque jour des dizaines de milliers de vacanciers, en pâtit cruellement. La solution trouvée pour mettre un terme à ce problème vécu dans la région d'Azzefoun consiste à ramener de l'eau à partir de la station de dessalement d'eau de Cap Djinet. Mais ceci prendra du temps. Les citoyens d'Azzeffoun et les estivants qui choisissent cette localité pour y passer leurs vacances devraient donc prendre leur mal en patience. Du côté de l'ADE, on déplore de nombreuses insuffisances, notamment en matière de moyens aussi bien matériels qu'humains pour assurer une bonne mise à niveau de la distribution de l'eau potable dans la wilaya de Tizi Ouzou. L'ADE fait face à un sérieux problème de dettes. Suite à la dernière visite du ministre des Ressources en eau, il a été décidé de recruter cinq agents par daïra. Ces derniers contribueront aussi bien à assurer la mission du recouvrement des quittances impayées, mais aussi à intervenir sur le terrain pour, entre autres, réparer les pannes. Le directeur de l'ADE de Tizi Ouzou a tenu à rassurer toutefois la population que ce problème surgit particulièrement durant les deux mois de l'été car la demande sur l'eau augmente considérablement alors que la quantité d'eau disponible baisse durant la même période. Dès septembre, les choses commenceront à rentrer dans l'ordre progressivement, a-t-il promis.