La SG du Parti des Travailleurs qui, à son habitude, ne badine pas avec les mots lorsqu'il est question de stabilité et de sécurité du pays, n'a pas réagi non plus aux consultations pilotées par Abderezzak Makri. Mais où est donc passée la pasionaria du PT? La SG du Parti des travailleurs, qui, à son habitude, ne badine pas avec les mots lorsqu'il est question de stabilité et de sécurité du pays, n'a pas réagi non plus aux consultations pilotées par Abderezzak Makri. Est ce par déficit de communication? Ces silences ne font-ils pas partie d'une stratégie? Jacques Pilhan, conseiller en communication politique des présidents français François Mitterrand et Jacques Chirac en avait fait un slogan: «Tais-toi si tu veux être écouté.» Autrement dit la rareté de la parole chez un homme politique est généralement créatrice d'une envie d'être entendu. Et c'est vraisemblablement la position que semble avoir adopté la patronne du Parti des travailleurs qui nous avait habitués à réagir au quart de tour à des propositions qui engageaient l'avenir du pays. Ce ne sont pourtant pas les occasions qui ont manqué. Vers la mi-mai, le président du Mouvement de la société pour la paix, Abderezzak Makri avait annoncé que son parti procéderait à de larges contacts avec l'ensemble des forces nationales pour parvenir au consensus national, y compris avec le pouvoir, «sans lequel il ne peut être réalisé». Au fur et à mesure qu'elle avançait, cette initiative a entraîné une réaction vigoureuse de l'Armée nationale populaire qui a écarté toute implication dans le champ politique. «L'Armée nationale populaire est une armée qui connaît les limites de ses missions constitutionnelles et il est hors de question de l'impliquer dans les enjeux partisans et politiques». avait déclaré, le 26 juillet, Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire, en réaction à l'initiative politique lancée par le président du MSP en faveur d'une transition politique sous le contrôle de l'Armée nationale populaire. La SG du Parti des travailleurs ne soufflera pas un mot. A peine 48 heures après ce sera au tour de l'opposition de réserver un accueil plutôt glacial à la proposition du leader islamiste. La fin de non-recevoir lui sera signifiée par le patron du MPA. «Makri parle de crise politique. La position du MPA est extrêmement claire. Ce dernier est opposé à toute idée de transition et rejette toute idée de crise. Pour nous, le préalable non négociable et non discutable, c'est le respect des institutions et des échéances électorales du pays», lui avait rétorqué Amara Benyounès. La mise à mort de l'initiative de Makri allait être actée par la rencontre entre les deux chefs de l'alliance présidentielle qui a eu lieu à la chefferie du gouvernement. Le patron du RND, Ahmed Ouyahia et celui du Front de Libération nationale, Djamel Ould Abbès ont affirmé, d'une seule voix, qu'ils «oeuvreront de concert pour soutenir leur candidat, le président Abdelaziz Bouteflika et lui fournir un appui solide s'il répond favorablement à cette requête». C'en était fini du «feuilleton Makri» qui scellera l'union RND-FLN. Une opportunité pour entendre la précieuse réaction de l'icône du Parti des travailleurs. Louisa Hanoune préfèrera garder le silence. La scène politique sera privée de son analyse critique et recherchée de cet événement qui a focalisé l'attention des médias et des observateurs de la scène politique algérienne. Les ingrédients d'une grogne sociale étant avérés, il n'est donc pas exclu qu'une telle conjoncture lui offrira l'opportunité de donner à nouveau de la voix...