A quelques mois de l'élection présidentielle de 2019, la vie politique en Algérie ne présente aucun signe de vacances bien que l'été s'y prête parfaitement. Les rencontres entre les partis et les communiqués qui les suivent donnent une idée de la fébrilité qui s'est emparée des dirigeants des principales formations politiques à l'approche de cette échéance cruciale. Les islamistes ne sont pas en reste, ils utilisent de nouveau le facteur religieux pour tenter de tirer profit de la protestation sociale qui fait bouger les populations en particulier les jeunes mécontents de la situation qu'ils vivent et qui réclament légitimement l'amélioration de leurs conditions de vie. Entre 1990, quand des actes d'«inquisition» (contre les activités culturelles) ont contribué à préparer la dérive qui a failli emporter le pays, et 2018, les données ont changé comme l'a montré l'expérience des mouvements sociaux qui ont marqué les premiers mois de l'année. Cette expérience prouve que l'intrusion des islamistes a peu de chances de trouver un écho durable chez les salariés ou les jeunes qui vivent des problèmes réels exigeant une vraie solution et non des palliatifs de diversion. La classe politique donne l'impression de ne pas faire cas de l'agitation qui entoure les concerts de chants programmés un peu partout dans le pays, cet été, et encore moins donner foi à l'interprétation des médias qui présentent cette agitation islamiste comme étant un retour à l'«inquisition» de 1990. Ainsi, le président du Front de la justice et du développement (FJD), Abdallah Djaballah, se prépare à rencontrer lundi prochain au siège de son parti, le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abderrezak Makri, pour discuter de l'initiative portée par sa formation politique relative à la transition démocratique. C'est ce qu'a annoncé Abdallah Djaballah en marge du lancement de l'université d'été de son parti prévue pour les 3, 4 et 5 août. Idem, pour le membre dirigeant au sein du FJD et député à l'Assemblée populaire nationale (APN), Lakhdar Ben Khallaf, qui pense au «consensus entre les deux partis» (FJD et MSP) sur cette initiative, notamment dans ses volets politique et économique. Le président du FJD regarde surtout vers les présidentielles. De son côté, le président du MSP, Abderrezak Makri, en évoquant la conjoncture actuelle du pays, trouve qu'il s'agit d'une étape de "consensus national et d'union" entre toutes les franges de la société algérienne. Quant au Front des forces socialistes (FFS), il a réitéré mercredi son appel en faveur d'un "consensus populaire consacrant la démocratie, l'Etat de droit et la justice sociale", comme l'a indiqué un communiqué du parti. Par ailleurs, on sait que le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), Ahmed Ouyahia et celui du parti du Front de la libération nationale (FLN), Djamel Ould Abbès ont affirmé lors d'une rencontre qui s'est tenue au siège du Premier ministère, qu'ils oeuvreront "de concert" et "parleront d'une seule voix" pour soutenir leur candidat à la prochaine présidentielle, le Président Abdelaziz Bouteflika. Ahmed Ouyahia a indiqué s'être entretenu avec le SG du FLN en tant que "deux partis alliés ( ) ayant la même orientation concernant le choix national et le but suprême qui est l'intérêt de l'Algérie".