Scène du film C'est bien parti pour prendre des allures de saga si les deux parties ne s'assoient pas autour d'une table pour en discuter et mettre tout à plat. Souvenez-vous. Durant le mois de Ramadhan dernier, le réalisateur Yanis Koussim se plaignait par lettres interposées sur facebook d'avoir écrit au ministère de la Culture pour savoir pourquoi il ne recevait pas l'argent pour finir son film «Alger By Night» étant donné que son scénario avait été avalisé par le comité donnant accès au Fdatic. Depuis, silence radio de la tutelle. Mais le réalisateur tenace avait décidé tout de même de lancer une opération de Crowdfunding (financement participatif) pour pouvoir poursuivre son travail convenablement. Aujourd'hui il reconnaît qu'il a pu «récolter la somme qu'il me fallait pour finir le montage image, et je suis en train d'inscrire le film à des fonds de postproduction pour le finir comme il se doit. Cela prendra le temps qu'il faudra, mais je le ferai et j'y mettrai tous les moyens que j'ai en main». Pour rappel, avant de réussir à aller jusqu'au bout de cette opération de kisskissbankbank, rappelons tout de même que sa production avait essuyé des intimidations et fait l'objet de tentative de blocage afin d'interdire cette opération de financement du film qui est amplement légal en Algérie. Yanis Koussim nous confie encore: «Jusqu'à aujourd'hui, je n'ai aucune réponse officielle quant à la censure ou non de mon film. Mes lettres ouvertes sont restées sans réponse également. Je ne veux pas renoncer au financement du Fdatic (via le ministère de la Culture et le Cadc) pour autant, car le film y a droit par contrat. Il n'y a aucune raison légale à mon sens pour que le film ne reçoive pas l'argent qu'il doit recevoir. S'il y en a une, j'attends qu'on me la notifie officiellement et par écrit, en s'appuyant sur des éléments juridiques ou administratifs.» et de poursuivre: «Cette situation me cause d'énormes préjudices moraux et financiers depuis trop de temps. Le film est pénalisé. Je ne comprends pas pourquoi tout ce charivari autour de mon film. S'il y a un problème, qu'on me le dise clairement pour qu'on en parle. Je suis totalement dépassé par ce manque de transparence et de communication. Je ne comprends pas du tout!» Le réalisateur qui avoue n'avoir rien à se reprocher indique qu'il n'a «jamais cessé d'oeuvrer pour que mon film se fasse. J'ai déployé tout ce qu'un réalisateur peut déployer comme efforts. J'attends que les autres parties concernées par mon film en fassent autant». La question que l'on pourrait se poser est la suivante: Comment se fait-il qu'un ministre de la Culture ayant eu vent de cette affaire depuis belle lurette ne remplisse pas comme il se doit son rôle en recevant tout simplement un artiste qui demande audience à son bureau pour des explications. Pourquoi ce silence obscène après ces nombreux mois? Pourquoi cette politique de l'autruche, alors que répondre à un appel désespéré d'un artiste relève de ses totales prérogatives? Enfin, il est où ce fameux communiqué signé par madame Ben Cheikh tel que le service de communication nous avait miroité durant le Ramadhan et qui devait stipuler justement la position du ministère de la Culture vis-à-vis de la censure ou non du film «Alger By Night» de Yanis Koussim? L'opinion publique, l'Algérien lambda même a le droit de le savoir, non? Alors que Mihoubi animait hier matin un point de presse au journal El Hiwar, où il est revenu notamment sur le Festival du film d'Oran et les raisons du retard accusé pour le lancement du tournage du film l'Emir Abdelkader rien n'a été pipé sur les soucis que connaît le film de Yanis Koussim. Pourquoi cette marginalisation?