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Quand le moustique "tigre" attaque
PHARMACIES, SUPERETTES ET QUINCAILLERIES PRISES D'ASSAUT
Publié dans L'Expression le 06 - 08 - 2018

img src="http://www.lexpressiondz.com/img/article_medium/photos/P180806-13.jpg" alt="Quand le moustique "tigre" attaque" /
Les spécialistes de la santé appellent certes à la vigilance, mais soutiennent qu'il n'y a pas de quoi s'inquiéter. «Les piqûres sont, pour la majorité du temps, bénignes», soutient le docteur Omar Haouchine.
Le moustique «tigre» menace-t-il la santé des Algériens? C'est en tout cas la panique chez les citoyens! Selon les services de l'Institut Pasteur d'Algérie (IPA), quatre wilayas sont «envahies» par cet insecte (Aedes albopictus) vecteur de plusieurs virus, dont ceux de la dengue et du chikungunya. Les wilayas concernées sont Tizi Ouzou, Oran, Alger et Jijel, mais la panique a gagné tout le pays! Surtout que les citoyens des wilayas concernées ont vu apparaître sur leurs corps de gros boutons et de grosses plaques qu'ils ont partagés sur les réseaux sociaux. Ce qui a engendré un véritable affolement au sein de la population. Les pharmacies ont alors été prises d'assaut à la recherche de répulsifs et autres produits permettant de diminuer les démangeaisons. «Tout est bon à prendre, tant que c'est écrit anti- moustique», souligne une pharmacienne de la capitale. Dans les supérettes, les caddies sont remplis de spray anti-moustiques (appelé communément fly-tox, Ndlr) et autres pastilles. Ces produits sont actuellement même les stars du cabas puisque certains les ramènent dans leurs valises pour les vendre au prix fort! «J'ai tout essayé, chaque jour j'achète un nouveau produit, une nouvelle marque, mais rien n'y fait», souligne, Amine, père de famille rencontré dans une grande surface de la banlieue algéroise.
«Cette année, les moustiques sont très coriaces. Avec l'histoire du moustique «tigre» et les maladies qu'il engendre, j'ai vraiment peur pour ma santé et celle de la famille», soutient ce jeune homme, dont l'état d'esprit résume celui de la plupart de ses concitoyens.
D'ailleurs, même les quincailleries sont «assaillies» par des clients à la recherche d'un produit miracle, avant de finir tous par opter pour les bonnes vieilles moustiquaires. Ces derniers espèrent construire avec de véritables «bunker» qui ne permettront à aucun moustique de pénétrer. «Les moustiquaires restent l'une des méthodes les plus efficaces pour nous protéger des envahisseurs de l'été», souligne Doudou, gérant d'une grande quincaillerie. «En plus, elles sont écologiques et non-toxique et vous permettent de dormir la fenêtre ouverte, où vous profiterez de la brise du soir pour vous rafraîchir», ajoute ce commerçant qui semble connaître parfaitement la leçon pour vendre ses moustiquaires. Des témoignages qui montrent l'inquiétude qui gagne de plus en plus les Algériens. Mais faut-il vraiment s'alarmer? selon, les spécialistes non! «Il faut certes être vigilant, mais il n'est pas question de s'alarmer», soutient le docteur Omar Haouchine, médecin spécialiste, travaillant dans la santé publique. «Les peurs liées à la propagation du moustique «tigre» sont à relativiser», a rassuré le même docteur. Il insiste dans ce sens sur le fait qu'il ne faut pas faire l'amalgame entre le moustique «tigre» et les maladies graves telles que la dengue et le chikungunya. «Le moustique «tigre» ne veut pas forcément dire chikungunya», a-t-il soutenu. «Certes, c'est peut-être un élément transmetteur de ces maladies, mais il faut faire la distinction entre le moustique et les arbovirus (dengue, chikungunya, zika)», a-t-il précisé.
«Il faut savoir que la piqûre du moustique «tigre» ne peut transmettre la dengue ou le chikungunya que si le moustique a préalablement piqué quelqu'un de malade. Donc tant qu'il n'y a pas d'épidémie de dengue ou de chikungunya dans votre région, il n'y a a priori pas de risque concernant ces maladies», a poursuivi le docteur Haouchine. Le même spécialiste tient à mettre en avant le fait que les piqûres du moustique «tigre» sont très désagréables vu qu'elles engendrent des irruptions cutanées et provoquent des boutons plus gros et plus rouges que les moustiques communs. «Néanmoins, les graves complications sont rares», a-t-il assuré. Le docteur Omar Haouchine conseille donc aux Algériens de ne pas paniquer du fait que la piqûre est en général totalement inoffensive. Toutefois, en cas de graves rougeurs ou démangeaisons et surtout de fièvre brutale et douleurs articulaires, il recommande de consulter au plus vite un médecin. En attendant, il conseille quelques recettes de grand-mère telles que le bicarbonate de soude dilué dans l'eau (trois cuillères à soupe dans 100 ml d'eau), ou encore le vinaigre blanc ou du vinaigre de cidre. Il recommande également les huiles essentielles avec le clou de girofle, l'eucalyptus et la menthe poivrée. «Surtout, évitez de paniquer!», a-t-il encore insisté.


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