Le marathon pourrait devenir un point de repère et une «mecque» pour les plus grands coureurs du monde. Pour l'ensemble des participants à la 5e édition du marathon international des dunes, les lacunes existent certes, mais la convivialité et l'émerveillement étaient aussi au rendez-vous. M.Jean-luc Bot, speaker des grandes manifestations sportives, invité pour assurer l'animation lors des quatre jours de la rencontre, organisée du 28 au 31 décembre à Tinerkouk, s'est permis de relever certaines difficultés constatées, même si son coeur penche en faveur des félicitations pour un événement qui devient au fil des temps une tradition touristique et sportive d'une grande envergure. «Il faut reconnaître qu'il est des plus ardus d'organiser une telle rencontre internationale en l'absence surtout de moyens et d'infrastructures de prise en charge», disait M.Bot, interrogé par L'Expression. C'est d'ailleurs le même avis pour Karim Mosta, coureur franco-marocain et champion du monde des ultra-marathons. Aux yeux de ce dernier, le marathon pourrait devenir un point de repère et une «mecque» pour les plus grands coureurs du monde mais aussi pour les fans fervents de la féerie du désert. Aux vieux compétiteurs, se sont joints, cette année, des pèlerins touristes venus de sept pays d'Europe. «C'est difficile de pendre en charge environ 600 personnes, dont 250 venues de l'autre rive de la Méditerranée», fera remarquer Modestino, marathonien et champion du monde italien qui semble émerveillé par l'enchanteresse Tinerkouk, qui est à 70 km du chef-lieu de Timimoun. Première insuffisance, mercredi 29 décembre, de visu du moins, ce ne sont en fin de compte que des dizaines de volontaires et quelques organisateurs qui étaient censés prendre en charge, durant les quatre jours du séjour, les quelques 600 participants et suivre le déroulement de la compétition. Sans compter les efforts consentis par le P/Apc de Tinerkouk, en l'absence des autres autorités de la région. Nonobstant les insuffisances constatées, l'heure est, du côté des Allemands, à l'enchantement et à l'admiration. Dans le village de tentes planté à côté du lycée, QG du marathon, des touristes ne demandaient pas «le beurre et l'argent du beurre», disait un touriste allemand. D'autres, piqués par le froid insupportable du climat, réclamaient des conditions meilleures, sachant que plusieurs marathoniens étaient accompagnés par leurs petits enfants. L'heure était donc à la prudence du côté des parents. C'est d'ailleurs sur ce point précis que Hulain Mariannick, championne du marathon, a fait, elle aussi, part de ses appréhensions. «Il est certain que les conditions dans le grand Sahara sont défavorables, mais nous réclamons au moins des douches propres et séparées des toilettes», a-t-elle estimé dans une déclaration à L'Expression. Son compagnon, Jean-luc Bot, relève l'absence d'information et d'animation. «On m'a chargé d'assurer l'animation mais là je n'ai aucune information sur le nombre de participants et/ou les étapes de la course, ni des renseignements détaillés sur les activités prévues en marge de ce marathon», explique-t-il à la presse. Du côté des organisateurs, l'on évoque l'absence des autorités de la région, hormis le président de l'Apc de Tinerkouk qui faisait, quatre jours durant, le va-et-vient pour s'occuper du moindre détail. Il faut dire aussi qu'un match-gala a été programmé à Tinerkouk pour le deuxième jour du séjour, regroupant l'équipe nationale de football de 1982 et des journalistes de la presse nationale. Cette rencontre a été malheureusement annulée par les organisateurs. Motif: les joueurs, entre autres Djamel Menad et Khalef Mahieddine, ont été contraints d'accompagner le wali à Adrar pour jouer, en fin de compte, contre l'équipe locale de la wilaya. Pour les habitants de la pauvre mais splendide ville de Tinerkouk, c'était la déception. Globalement, des insuffisances ont été remarquées mais les touristes et les marathoniens étaient, faut-il le signaler, charmés par la générosité et la gentillesse des habitants locaux qui n'hésitent pas, au passage d'un étranger, à l'accueillir chez eux de bon coeur. L'ensemble des participants s'entendent aussi sur le fait qu'un tel événement nécessite plus de moyens et la mobilisation de toutes les parties et les instances concernées.