Le lieu où s'est tenu le Congrès Le Front de Libération nationale frappe fort à l'occasion de la célébration du congrès de la Soummam. Il honorera l'un de ses principaux architectes, officialisera l'adhésion d'une trentaine d'élus indépendants dans ses rangs en présence des deux générations de militants. Le Front de Libération nationale (FLN) ne compte pas rester en marche de la célébration de l'anniversaire du congrès de la Soummam à Ifri Ouzellaguen. D'intenses préparatifs sont en cours pour cette célébration qui sera présidée par le secrétaire général du parti, Djamel Ould Abbès. Un hommage sera rendu à l'architecte du congrès de la Soummam, Abane Ramdane. Les deux mouhafadhas concernées par la préparation invitent l'ensemble de la famille FLN ainsi que les moudjahidine, les fils et filles de chouhada a se joindre à l'événement. Il en est de même pour les cadres du parti, dont les membres du comité central, les députés, les élus locaux et la base militante. Le Front de Libération nationale qui, habituellement, se contentait d'une participation symbolique avec les officiels de la wilaya, veut cette fois frapper fort en mobilisant d'abord sa direction nationale et l'ensemble de son encadrement, mais aussi et c'est là le plus important, pour rendre hommage à un révolutionnaire hors pair, qui a été le principal architecte du congrès de la Soummam, une étape symbole qui a donné un nouveau souffle à la révolution armée, mais également de véritables bases pour l'Algérie indépendante pour laquelle toute une génération s'est sacrifiée. Le FLN veut taper fort. Il veut être l'acteur principal de cette célébration. Il veut surtout se réapproprier le terrain cédé des années durant au Front des Forces socialistes (FFS) et au Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD). Le Front de Libération nationale ne se contentera pas d'un dépôt de gerbes de fleurs au carré des Martyrs ni du discours de circonstance. Il y joindra des gestes fort symboliques en cette période d'incertitude. Ould Abbès recevra la famille de Abane Ramdane. Il lui remettra une distinction, une sorte de reconnaissance à la valeur de l'homme, son parcours et sa place dans la guerre de libération. Il en fera de même pour quelques moudjahidine et moudjahidate. Ayant connu un grand rajeunissement dans ses rangs à Béjaïa, le FLN veut pour ainsi dire réunir les militants anciens et nouveaux pour la symbolique d'une date qui a réunifié les rangs de la guerre de libération. Il faut dire que le FLN a calculé chacun de ses gestes pour tirer largement profit de cette célébration, qui sera aussi marquée par l'officialisation de pas moins de 30 nouvelles adhésions d'élus indépendants. Le FLN reste ce front qui se mobilise dans les moments difficiles. Au vu de ce qui se fait du côté d'Ifri Ouzellaguen, à quelques jours de la célébration de l'anniversaire du congrès de la Soummam, l'on devine, sans risque de se tromper, que la célébration sera différente des précédentes. Le chef du plus grand parti du pays sera là. Il se recueillera au carré des Martyrs, saluera les stèles des six colonels (Abane Ramdane, Amirouche Aït Hamouda, Larbi Ben M'hidi, Lakhdar Ben Toubal, Amar Ouamrane et Youcef Zighoud) ainsi que la muraille glorifiant le congrès de la Soummam. Ce congrès reste le moment historique fondateur de l'Algérie. Ses concepteurs, dont l'un d'eux sera honoré lors de cet anniversaire, ont su et pu doter la révolution d'instances politiques dirigeantes (Cnra et CCE) et d'une structuration de l'ALN. Comme ils ont fait preuve d'un sens aigu des perspectives historiques pour un principe politique prémonitoire au regard de la crise politique qui continue d'affecter le pays. La primauté du politique sur le militaire reste encore valide 62 ans plus tard. A noter que d'autres forces politiques, dont le FFS et le RCD pour ne citer que celles-là, seront également au rendez-vous. Il en sera de même pour les organisations de la famille révolutionnaire et les autorités officielles. Chacun à sa manière pour marquer cette date qui honore toute la population de la région et rappelle tous les sacrifices qu'elle a consentis pour faire déboucher la révolution sur l'indépendance du pays, six années plus tard.