Il ne compte pas plier Le guide suprême de l'Iran n'a pas fait écho au discours guerrier du président américain. L'entrée en vigueur des premières sanctions américaines n'ont pas ébranlé outre mesure la République islamique d'Iran. Cette dernière n'a non seulement pas l'intention de plier mais elle reste de surcroît ferme dans ses positions. Droite dans ses bottes elle écarte toute surenchère qui pousserait vers une éventuelle confrontation militaire. «Des responsables américains parlent de nous avec cynisme depuis quelque temps. Outre les sanctions, ils parlent de guerre et de négociations», a déclaré l'ayatollah Ali Khamenei, sur son compte Twitter en anglais. Ali Khamenei a fait allusion aux déclarations contradictoires du locataire de la Maison-Blanche qui a soufflé le chaud et le froid quant à ses relations avec Téhéran. Tantôt diabolisant les responsables iraniens tantôt leur faire même une offre de dialogue. «L'unique politique des Etats-Unis devrait être de mettre fin à la révolution islamique de 1979 avant qu'elle ne fête son 40e anniversaire», avait écrit John Bolton le nouveau conseiller à la Sécurité nationale qui a l'oreille de Trump dans le Wall Street Journal. Son secrétaire d'Etat, Mike Pompeo a quant à lui réitéré, le 22 juillet dernier, lors d'une allocution en Californie devant des Américains d'origine iranienne, son souhait d'isoler économiquement l'Iran. «Vous n'êtes pas en position d'inciter le peuple iranien à se soulever contre les intérêts et la sécurité de l'Iran», a aussitôt répondu Rohani prévenant qu'une guerre avec son pays serait «la mère de toutes les guerres». Le successeur de Barack Obama a piqué un coup de sang. «Ne menacez plus jamais les Etats-Unis, ou vous devrez subir des conséquences telles que peu au cours de l'histoire en ont connu», a écrit le président américain dans un message rédigé sur son compte twitter. «Nous ne sommes plus un pays qui tolère vos paroles aberrantes de violence et de mort. Faites attention!» a-t-il menacé pour laisser ensuite la porte ouverte à des pourparlers. «Au moment où nous maintenons notre pression économique maximum sur le régime iranien, je reste ouvert à un accord plus global qui concernerait l'ensemble de ses activités néfastes, y compris son programme balistique et son soutien au terrorisme», avait-t-il indiqué il y a environ une semaine. Une offre qui a reçu une fin de non-recevoir et quelques clarifications qui mettent en exergue la position pacifique du régime iranien qui tranche avec celle belliqueuse de Washington. Le guide suprême de l'Iran n'a pas fait écho au discours guerrier du président américain. «Laissez-moi dire à ce propos quelques mots au peuple: Il n'y aura pas de guerre ni de négociations avec les Etats- Unis» vient d'affirmer le guide suprême de l'Iran. Ali Khamenei a sans doute mis fin aux spéculations qui vont bon train sur la possibilité que l'Iran revienne à la table des négociations, après le retrait unilatéral de Washington de l'accord sur le nucléaire conclu en 2015 et le rétablissement des sanctions. L'Iran a déjà rejeté une proposition de dialogue du président américain Donald Trump, soulignant que Washington n'était plus digne de confiance, après avoir violé ses engagements en vertu de l'accord conclu entre Téhéran et les grandes puissances. Le feuilleton n'est certainement pas près de connaître son épilogue.