Ils préfèrent attendre que la décision de la banque Cnep soit rendue officielle. Le marché de l'automobile en Algérie est, manifestement, remis sur une piste incertaine suite à la décision de la Cnep (Caisse nationale d'épargne et de prévoyance) portant abandon de la formule crédit auto. Il faut dire que les concessionnaires automobiles ont pu, grâce à cette formule, atteindre des records de vente. Renault Algérie, à titre illustratif, a enregistré durant l'année écoulée un taux de vente à hauteur de 21.000 unités, soit 25% par crédit. Va-t-on vers une régression à la faveur de cette nouvelle décision qui pointe à l'horizon? C'est une question qui se pose avec acuité. Du côté de la banque Cnep, tout est officialisé depuis la journée d'hier. La nouvelle a été donnée par la direction générale de la Cnep laissant planer de lourdes interrogations. Les bruits qui ont circulé ces derniers jours, notamment après les déclarations que le ministre des Finances, M.Abdelatif Benachenhou, a faites récemment au club Excellence Management, se sont donc vérifiées avec le début d'une autre ère pour le crédit Cnep en le réduisant à sa mission originelle dite crédit immobilier. Du côté des concessionnaires automobiles, c'est le wait and see, puisque ces derniers sont demeurés jusqu'ici prudents. Du côté de la maison Renault Algérie, l'on s'attendait à un impact plus ou moins négatif, d'autant que 25% des unités, durant l'année 2004, ont été vendues par crédit auto. Contacté par nos soins, M.Mahdjoub, chargé de communication, affirme qu'«un impact négatif est à craindre pour les jours à venir». Et d'ajouter que «si nous restons sur le même pourcentage, à savoir 25% des ventes par crédit auto, il y aura forcément environ 20% de moins», parlant bien évidemment du taux de vente. Selon les propos de notre interlocuteur, «c'est le grand dommage pour les concessionnaires automobiles surtout que la plupart travaillent en convention avec les banques». L'heure est à la prudence côté maison Sarl Ultipa (Honda-JMC), de l'avis de M.Messiassi Saïdani, responsable au sein de la société, «Sarl Ultipa fonctionne normalement pour le moment». Il préfère attendre que la décision de la banque Cnep soit rendue officielle pour qu'il puisse communiquer les intentions de son entreprise. «Pour le moment nous n'avons reçu aucune correspondance de la part de la banque en question», a-t-il attesté. Cette question pourrait toutefois faire tache d'huile du fait que certaines marques automobiles ont émis le voeu de mettre sur pied, en Algérie, des ateliers de montage de véhicules. Néanmoins, Le temps semble jouer en faveur des autres institutions financières, notamment privées qui, faut-il le dire, n'ont pas été trop sollicitées par le consommateur vu le taux d'intérêt qui est moins intéressant que celui de la Cnep.