Soumaïla Cissé crie à la fraude Les résultats provisoires du duel entre le président sortant et favori Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) et l'opposant Soumaïla Cissé doivent être annoncés aujourd'hui, selon une source officielle. Le verdict des urnes ne sera pas accueilli avec le sourire aux lèvres par le challenger du président sortant qui a émis le voeu de rempiler. Cela présage de sa réélection. Son adversaire sans le dire clairement l'anticipe à quelque quarante-huit heures du verdict des urnes. Les résultats du duel entre le président sortant et favori Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) et l'opposant Soumaïla Cissé doivent être proclamés en milieu de semaine par la Cour constitutionnelle. «D'ores et déjà, nous (les) rejetons», a lancé à ses partisans M.Cissé du balcon de son siège de campagne. L'adversaire d'IBK soupçonne une fraude.Qu'en pensent les observateurs internationaux dépêchés pour superviser ce scrutin crucial pour l'avenir du Mali? La mission d'observation de l'Union européenne n'a constaté aucune «fraude», seulement des «irrégularités procédurales», lors du second tour de la présidentielle au Mali, a déclaré hier sa cheffe, Cécile Kyenge, notant que son mandat n'était pas de «juger si les élections sont crédibles». L'UE a dépêché dimanche 90 observateurs dans 440 bureaux de vote à Gao (Nord), Ségou (Centre), Bamako ainsi que dans le sud et l'ouest du pays, mais pas dans les zones en proie aux violences terroristes du Centre et du Nord. «Je peux affirmer que nos observateurs n'ont pas observé de fraudes, mais des problèmes d'irrégularités procédurales», comme «deux cas de procès- verbaux pré-signés et pré-remplis» avant la fin du scrutin, a déclaré la députée européenne. «ça n'appartient pas à la mission d'observation électorale de juger si les élections sont crédibles», a souligné Mme Kyenge, soulignant que la mission de l'UE était «ici à la demande du gouvernement malien pour l'accompagner dans ce processus électoral». La cheffe de mission a souligné les «améliorations» apportées par les autorités dans l'organisation de ce scrutin déterminant pour l'avenir du Sahel, tout en réitérant «ses appels à la transparence» pour la publication «dès que possible» de la liste détaillée des bureaux de vote fermés dimanche et l'intégralité des résultats provisoires, bureau de vote par bureau de vote. Les résultats provisoires du duel entre le président sortant et favori Ibrahim Boubacar Keïta et l'opposant Soumaïla Cissé doivent être annoncés aujourd'hui, selon une source officielle. Le vainqueur, qui entrera en fonction début septembre, aura la tâche de poursuivre la mise en oeuvre de l'accord de paix et de réconciliation au Mali, signé en 2015, dont l'application connaît des retards. Au chevet de cet immense pays du Sahel, la communauté internationale s'impatiente et espère que le prochain président saura enrayer la propagation des violences extrémistes, qui se sont étendues du nord vers le centre et le sud du Mali et vers le Burkina Faso et le Niger voisins, se mêlant souvent à des conflits ethniques ayant encore fait plus de 10 morts cette semaine. Outre la propagation des violences, le pays, célébré pour son rayonnement culturel avec ses cités légendaires comme Tombouctou et ses musiciens de renommée mondiale, s'est appauvri. Le revenu par habitant a reculé depuis 2014, selon la Banque mondiale, et quelque 47% des 18 millions de Maliens vivent sous le seuil de pauvreté. Mais le Mali est redevenu le premier producteur de coton africain et son économie enregistre un taux de croissance supérieur à 5% depuis plusieurs années. C'est dans le sillage de ce «renouveau» économique que le Mali s'apprête à ouvrir une nouvelle page de son histoire.Les Maliens ont voté dimanche pour le second tour de l'élection présidentielle pour lequel le chef d'Etat sortant, Ibrahim Boubacar Keïta, arrivé en tête au premier tour, est en position de force face à une opposition divisée, selon les médias maliens.