On lui a proposé un exil doré. Elle a choisi de rester dans l'enfer syrien. Par loyauté. Par amour. Elle vient d'être atteinte d'un cancer.C'est l'histoire de cette grande Dame que nous vous livrons aujourd'hui... Une rose en enfer. Cette semaine nous avons remarqué qu'une Dame, une grande Dame vient d'apprendre qu'elle a un cancer du sein. Il s'agit de la première Dame de Syrie, Asma El Assad. L'épouse du président syrien Bachar El Assad. Normalement, le sujet n'a rien de politique, mais quand on est l'épouse d'un chef d'Etat en guerre contre plusieurs ennemis, il est difficile d'aborder le sujet exclusivement dans son aspect humain, culturel, éducationnel d'où la compassion pour des êtres normalement constitués que nous sommes, puisse être évacuée. C'est en fait l'histoire d'un couple remarquable qui avait tout pour vivre heureux et en paix mais qui a subitement été enfermé dans un enfer depuis maintenant sept longues années. C'est une histoire qui a valeur d'exemple et qui gagne à être racontée dans toutes les chaumières. Une lecture des grandes vacances en somme. C'est à Londres qu'Asma a rencontré Bachar El Assad qui allait devenir son mari. C'est dans cette ville qu'elle est née en 1975. Son père un éminent cardiologue syrien avait émigré dans les années 1950. Sa mère était diplomate à l'ambassade de Syrie au Royaume-Uni. Après de brillantes études elle commence, en 1996, à travailler à la Deutche Banque en qualité d'analyste. Puis à la JPMorgan Chase, une autre institution financière. Elle menait une vie paisible et bien bourgeoise avec l'éducation et les bonnes manières que les parents transmettent à leurs enfants. Lorsqu'elle rencontre Bachar El Assad qui poursuivait à Londres des études médicales en ophtalmologie, elle ne nourrissait aucune ambition de pouvoir. Pour la simple raison que c'est le frère de son mari, Bassel qui était pressenti pour la succession de son père Hafez El Assad à la tête de la Syrie. Le sort en a voulu autrement. Bassel meurt dans un accident de voiture. Ce qui change le destin de Bachar qui devra abandonner sa médecine et prendre la tête de la Syrie, en l'an 2000, à la place de son frère Bassel. Asma fait preuve d'une grande discrétion. Elle apparaît très peu dans les médias. Le faste et les honneurs des palais ne lui ont pas fait tourner la tête. Pour avoir passé son enfance avec une cuillère en argent dans la bouche. Avec l'éducation qui sied à la noblesse (pris ici dans le sens positif du terme). Quand on voit les quelques images d'elle aujourd'hui, on devine à son maintien raffiné, à ses gestes gracieux et à son élégance, quelque chose de princier qui remonte à sa plus tendre enfance. Avant la guerre en Syrie les médias occidentaux ne tarissaient pas d'éloges envers elle. Ils lui ont même trouvé des ressemblances et des qualités pour remplacer la princesse anglaise Lady Di. C'était avant la guerre. Depuis, c'est à peine si on ne l'accuse pas d'être derrière toutes les atrocités que vit la population syrienne. L'information sur son cancer du sein a laissé de marbre ces médias qui l'encensaient au tout début. Qu'à cela ne tienne, Asma semble inébranlable dans ses convictions. Elle a même confié à une chaîne de télévision russe qu'elle avait reçu des propositions de «quitter la Syrie, disons de fuir la Syrie. Ces offres incluaient des garanties de sécurité et de protection pour mes enfants, même une sécurité financière». Elle ajoute: «Il ne faut pas être une lumière pour savoir quel était l'objectif véritable de ces gens (ceux qui lui proposaient de trahir son mari). Il s'agissait d'une tentative délibérée de saper la confiance du peuple envers son président.» WikiLeaks a de son côté divulgué un e-mail qu'elle écrit à son mari «Si nous sommes forts ensemble, nous surpasserons cela ensemble... Je t'aime...». Voilà sept années qu'elle vit l'enfer aux côtés de son mari. Une vie loin de l'insouciance de son enfance où elle est certainement obligée de ne jamais dormir au même endroit. De vivre dans la clandestinité. Son rapport au faste et à la richesse qui ne l'éblouissent plus, elle le tient du milieu où elle a grandi. Un milieu qui lui a enseigné que les valeurs humaines sont plus fortes que l'argent. Jouant sur cet aspect matérialiste, la presse occidentale, qui lui cherche toujours des poux, ne cesse de faire état de ses dépenses faramineuses pour satisfaire son addiction à acheter constamment des chaussures. On ne lui pardonne pas d'avoir refusé de trahir son mari et de rester à ses côtés...pour le pire puisque le meilleur n'est point possible. Surtout avec le cancer qui vient de se déclarer et qui ajoute un malheur aux malheurs. Le cas de Asma El Assad mérite d'être connu par toute l'humanité en général et les Arabes et les musulmans en particulier. Par son dévouement à sa patrie. A son mari. Par son désintérêt à l'argent. Par sa générosité dans ses actions caritatives. Par son courage. De vivre sous les explosions et le crépitement des armes depuis presque une décennie. Merveilleuse histoire d'une grande Dame qui lutte maintenant contre le cancer. Une ultime épreuve que nous lui souhaitons, très sincèrement, de surmonter. Quant à la compassion et l'humanisme de l'Occident, nous avons, ici, la preuve de son fonctionnement à deux vitesses! [email protected]