Allaoua sur scène La 16ème édition du Festival de la chanson amazighe s'est clôturée en beauté, démontrant encore une fois le caractère festif et culturel de la ville de Béjaïa, loin de la dominance d'une quelconque mouvance rétrograde. Entre 18 000 et 20 000 personnes, jeunes et moins jeunes, se sont déplacés dans la nuit de mercredi à jeudi au stade scolaire de la ville de Béjaïa pour assister au spectacle donné par la vedette de la chanson kabyle Mohamed Allaoua. Seuls ou en famille, ces milliers de spectateurs ont passé une des plus belles soirées organisées dans le cadre de la 16ème édition du Festival de la chanson amazighe. Une manifestation fortement soumise à pression avant que l'on décid enfin de la tenir pour en faire une des plus belles éditions dans l'histoire de ce festival. Après cinq nuits toutes aussi réussies est arrivée celle de la clôture animée par un artiste hors pair, spécialiste de la scène, très apprécié au demeurant dans la région. Pour l'occasion, le comité culturel de Béjaïa, né des cendres du comité des fêtes de la ville de Béjaïa, a réussi le pari d'organiser, sous l'égide de la commune de Béjaïa et avec la participation de l'Office national des droits d'auteur, une édition exceptionnel clôturée par la grande vedette de la chanson kabyle Mohamed Allaoua. Dès 20 heures, cet espace était déjà plein comme un oeuf. M. Youcef Kadri, responsable du comité a estimé à plus de 15 000 le nombre de personnes venues apprécier et danser au rythme des chansons de Mohamed Allaoua. Les spectateurs dont trois quarts des femmes, sont venus de partout de Béjaïa-ville, des autres régions de la wilaya et des camps de toile et hôtels des stations balnéaires et même des wilayas limitrophes comme Tizi Ouzou et Bouira. «Au-delà des spectacles qui ont permis de combler le vide en cette saison estivale, cette édition a un impact important sur la plan politique, culturel et social», soutient Ikhlef Aissat, un des membres organisateurs. Béjaïa reste une ville moderne et ouverte à toutes les cultures, nous ne sommes pas des gens violents comme on voulait nous coller l'étiquette avec le regrettable incident sur la côte-est coûtant la vie à un jeune de Oued Souf», renchérit un spectateur, montrant du doigt une vieille femme dansant au rythme des chansons de Allaoua. «Béjaïa c'est ca, c'est la joie de vivre, de s'amuser et de danser ensemble sans tabous.» Dès son entrée sur scène, la vedette chère aux Kabyles a été accueillie par un tonnerre d'applaudissements et une longue série de youyous. L'artiste a su dès la première chanson établir sa communion avec ses innombrables fans. Avec son orchestre et sa voix qui porte, il a su, durant une grande partie de la nuit, faire chanter et faire danser tout le monde au rythme de sa musique. La 16ème édition du festival de la chanson amazighe de Béjaïa entamée le 11 août a été dédiée à la mémoire de Abdelkader Bouhi et Boudjemaâ Agraw, qui s'est réconcilié avec son ancien compagnon dans le groupe Agraw, en l'occurrence Takfarinas. Ils ont d'ailleurs interprété ensemble l'un de leurs tubes des années 80. En effet, pendant toute la durée du festival, plusieurs chanteurs, entre professionnels et amateurs de différents horizons et de différents styles, ont animé chaque soir les spectacles sur la scène grandiose qui a été montée au stade scolaire avec du matériel sonore dernier cri au grand plaisir des artistes et des spectateurs. Une organisation parfaite confiée au spécialiste événementiel «Gosto», dont le propriétaire Amirouche veillait au grain pour aboutir à l'organisation parfaite de l'édition Le premier responsable du comité a déclaré qu'il était temps que le festival passe à l'étape supérieure, c'est-à-dire revêtir un caractère international. Des démarches sont en cours pour une subvention étatique au vu des dépenses pour la logistiques lesquelles ne cessent de se démultiplier.