C'est ladite permanence fait défaut chaque année La permanence devrait être au préalable un comportement civique relevant de la conscience professionnelle du commerçant en premier lieu. Mais si la situation est délétère en la matière, que la coercition prenne le dessus et que la loi soit appliquée à la lettre. Chaque jour qui coïncide avec les fêtes religieuses comme c'est le cas pour l'Aid El Adha ou l'Aïd El Fitr, les citoyens font face à une situation qui n'est pas du tout reluisante en matière d'approvisionnement en alimentation générale et autres formes de consommation. C'est le sempiternel problème des commerces qui ferment durant cette période de fête sachant que la demande en consommation multiple se fait sentir davantage. C'est ladite permanence qui fait défaut chaque année, même si les pouvoirs publics font signifier via des communiqués émanant des services du ministère du Commerce et de ses directions de wilaya pour sommer les commerçants de respecter la loi qui a trait à l'organisation et l'encadrement des jours fériés et la semaine qui suit de cette fête religieuse. Il est impératif d'intervenir au plan de la sensibilisation et aussi de la coercition pour faire le ménage dans ce secteur qui s'apparente à une espèce de pratique répondant à l'humeur des commerçants et leurs fantasmes. L'activité commerciale est certes une activité libérale, mais encadrée et structurée de telle sorte que la profession devrait obéir à la norme qui consiste à assurer le service public tel qu'il est énoncé par les textes de lois qui réglementent et encadrent l'activité commerciale durant des jours ordinaires en général et durant les jours fériés en particulier. La tutelle vient de mettre en place une liste quant à la permanence durant les deux jours de l'Aïd El Adha et la semaine qui suit. Dans ce sens, le ministère du Commerce rappelle que «en application des dispositions de l'article 8 de la loi 13-06 modifiant et complétant la loi 04-08 relative aux conditions d'exercice des activités commerciales, les services du ministère du Commerce ont élaboré un programme de permanences à l'occasion de l'Aïd El Adha 2018 à l'effet d'assurer aux citoyens un approvisionnement régulier en produits alimentaires et services de large consommation», lit-on dans le communiqué du ministère du Commerce. Ce rappel qui est devenu une espèce de méthode routinière par rapport à ces jours fériés fait face au non-respect qu'affichent certains commerçants durant les deux jours de fête religieuse et la semaine qui suit. Cette semaine est transformée par certains commerçants en un véritable «désert» imposant un vide sidéral dans la capitale et ses grandes communes. L'expérience de l'Aïd El Fitr de l'année en cours a montré on ne peut mieux que les mêmes démarches et les mêmes méthodes empruntées par le ministère du Commerce et les agents du contrôle contre la fraude n'ont pas pu mettre un terme aux agissements de certains commerçants qui ont fait preuve de non-respect des directives et les textes de lois régissant l'activité commerciale durant les deux jours de la fête religieuse et surtout durant la semaine qui suit cette fête où l'ensemble des commerçants s'adonnent à une pratique censée être réprimée par la loi, à savoir la fermeture tous azimuts de leurs commerces sans tenir compte des intérêts des citoyens en matière d'approvisionnement en alimentation générale et autres formes de consommation de première nécessité. Selon le responsable de la direction du commerce de la wilaya d'Alger, Dahar Layachi, une campagne de sensibilisation vient d'être lancée dans la perspective de rappeler aux commerçants la nature et le caractère obligatoire de la permanence durant les deux jours de la fête de l'Aïd El Adha en l'occurrence. Dans ce sens, le directeur du commerce a indiqué que «la campagne qui s'étalera jusqu'au 21 août a pour objectif d'éviter les perturbations d'approvisionnement durant les deux jours de l'Aïd et appelle les commerçants et opérateurs économiques à la nécessité de respecter le programme de permanences relatif aux deux jours de l'Aïd El Adha et la semaine qui suit, et ce pour garantir l'approvisionnement des citoyens en produits de grande consommation», a noté Dahar Layachi à ce propos. Dans le même sillage, le ministère du Commerce a publié la liste de la permanence durant les deux jours de l'Aïd El Adha au niveau national. Dans l'ensemble, il s'agit de la même démarche qui sera appliquée dans chaque wilaya. Les commerçants sont sommés de veiller au respect des directives émanant des directions du commerce au niveau de chaque wilaya, au risque de se voir soumis à des sanctions lourdes. Le communiqué du ministère du Commerce a fait allusion à cet aspect qui a trait aux mesures coercitives stipulées dans le texte de loi régissant l'activité commerciale durant des jours de fêtes religieuses. Le communiqué souligne: «A cet effet, 219 agents de contrôle ont été affectés à travers l'ensemble du territoire national pour le suivi de la mise en oeuvre du programme des permanences auxquels 50806 commerçants ont été réquisitionnés dont 5506 activant dans la boulangerie, 33013 dans l'alimentation générale, fruits et légumes, 11949 dans des activités diverses et 462unités de production (136 laiteries, 283 minoteries et 43 unités de production d'eaux minérales)», précise-t-on. Il est à signaler que beaucoup de réserves ont été émises concernant le corps de contrôle et les agents qui le constituent. Les spécialistes du secteur considèrent que le potentiel de commerçants qui activent au niveau national ne peut pas être couvert et contrôlé par un nombre aussi restreint d'agents de contrôle qui est en deçà de ce potentiel. D'ailleurs, c'est là où réside le talent d'Achille de la tutelle par rapport à sa lutte contre la fraude et sa répression. Un autre facteur désobligeant et causant des désagréments aux citoyens durant cette période de fête religieuse à l'image de l'Aïd El Adha, c'est la série de «congés» autoproclamés par les commerçants pendant une semaine qui suit les deux jours de fête religieuse. Cette période se fait exprimer par une véritable ruée des citoyens vers quelques commerces qui ouvrent pour satisfaire leur demande en approvisionnement en alimentation générale et en fruits et légumes. C'est l'anarchie qui prend le dessus au vu et au su des pouvoirs publics. La permanence devrait au préalable être un comportement civique relevant de la conscience professionnelle du commerçant en premier lieu. Mais si la situation est délétère en la matière, que la coercition prenne le dessus et que la loi soit appliquée à la lettre, parce que au demeurant, il y va de l'intérêt du citoyen et de son droit d'être approvisionné en alimentation générale et de produits destinés à la consommation la plus large.