La pratique bureaucratique a encore de beaux jours devant elle en Algérie. «Le plus grand ennemi, de l'Etat algérien est la lenteur bureaucratique», n'a cessé de marteler hier, Mme Sakina Messadi, ministre déléguée chargée de la communauté nationale à l'étranger, lors d'une rencontre-débat tenue au Centre d'El Moudjahid. En des termes imagés, la responsable du gouvernement a qualifié la pratique bureaucratique de «pieuvre insaisissable». Vraisemblablement, ce n'est pas là, le cri d'un simple citoyen lésé par l'administration du fait de «la lenteur bureaucratique» avérée dans le traitement de sa requête. Il s'agit, en revanche, de l'aveu d'un ministre de la République qui reconnaît tout simplement que la pratique bureaucratique, révolue depuis des lustres sous d'autres cieux, semble avoir encore de beaux jours devant elle en Algérie. En effet, Mme Sakina Messadi qui nourrit l'ambition d'un rapprochement réel entre l'Etat algérien et ses ressortissants établis partout dans le monde, parle d'une obstruction dont est à l'origine notre administration à tous les niveaux face à la réalisation d'une multitude d'objectifs initiés par son département. Ces mêmes objectifs sont ceux attendus des 19 projets d'envergure auxquels l'institution que dirige Mme Messadi a donné corps. «Ces projets sont initiés dans le domaine de la santé, de l'énergie ainsi que celui de l'enseignement en postgraduation» dira l'oratrice. Et d'enchaîner: «Tous ces dossiers sont déposés au niveau des structures concernées.» Elle a ajouté que les projets évoqués plus haut résultent des contacts qu'a entrepris son département avec nos ressortissants, notamment des chercheurs et des opérateurs économiques. Ainsi, et parmi ces projets à réaliser en Algérie, Mme Sakina Messadi a énuméré celui d'un chercheur algérien établi à l'étranger et relatif aux énergies renouvelables. Il est question, en outre, de la création d'une structure sanitaire d'ophtalmologie dans une ville du Sud algérien qui se veut également le désir d'un chercheur établi en France, ainsi que l'acquisition de logements pour les ressortissants algériens voulant réintégrer leur pays. Sur ce point précis, la ministre déléguée a affirmé que les dossiers sont déposés au niveau de la Caisse nationale de logement (CNL). En termes de perspective, l'institution que dirige Mme Sakina Messadi envisage, entre autres, comme initiatives à venir, la mise en place des «maisons d'Algérie» dans les pays où se trouvent nos émigrés. «Ces maisons feront office de lieux de rencontre homogènes entre les Algériens», a-t-elle conclu.