La collecte des peaux de moutons du sacrifice a été certes bonne. Toutefois, la qualité du cuir récupéré est loin de répondre aux critères exigés par l'industrie de la tannerie. «70% des peaux récupérées sont froissées et déchirées, d'où leur incinération et destruction dès leur dépôt dans les centres d'enfouissement technique», a-t-on appris ajoutant que «l'opération du tri se poursuit». La wilaya d'Oran a, malgré les petites lacunes d'ordre organisationnel et le retard accusé du passage des camions collecteurs, réussi à franchir le pas de la première expérience qu'elle a lancée en collectant plus de 150.000 peaux de moutons de l'Aïd El Kebir. Pas moins de 110.000 peaux ont été déposées dans le centre d'enfouissement technique de Hassi Bounif, ayant mobilisé tous moyens matériels. Les communes de Boutlélis et de Misserghine, situées dans l'extrême ouest de la wilaya d'Oran, ont, à elles seules, rassemblé 30.000 cuirs scindés en deux paquets de 15.000 peaux. Le premier convoi a été déposé au niveau du centre d'enfouissements technique d'El Ançor tandis que le deuxième a fait l'objet de transfert vers l'unité de transformation de cuir de la commune d'El Amria, dans la wilaya de Aïn Témouchent. Pour les responsables locaux, ayant misé sur la collecte de pas moins de 250.000 peaux, une telle opération expérimentale est d'une réussite totale du point de vue économique. Cette opération, première du genre au niveau du pays, s'inscrit dans le cadre du programme du ministère de l'Industrie et des Mines, en collaboration avec celui de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire et avec le soutien de la Banque mondiale. La wilaya d'Oran a, à, cet effet, pris toutes les dispositions nécessaires aux fins de mener à bon cap une telle campagne. Selon les premières estimations fournies, plus de 100 tonnes de peaux de moutons ont été collectées. Dans le tas, une réunion, regroupant les acteurs devant guider l'opération, a été tenue à l'issue de laquelle les présents ont fixé les sites de collecte et de salinisation des toisons. Cette expérience-pilote a, également, concerné les wilayas d'Alger, Constantine et Annaba. Elle a visé principalement la valorisation du cuir, une matière première de valeur commerciale et économique, l'enjeu principal. Aussi, une telle opération a également porté sur la préservation de l'environnement. «Car ces peaux sont considérées comme des déchets», a expliqué Abderrahim Khaldoun.