Les responsables ont invité les citoyens à plus d'hygiène Les deux personnes âgées, décédées à Bouira, ne sont pas mortes de cette maladie mais d'une complication gastro-entérite. L'administration est sortie de son mutisme au sujet du phénomène de l'heure. C'est le wali, Mustapha Limani, accompagné du président de l'APW, du secrétaire général, des directeurs de la santé, de l'agriculture et des ressources en eau qui ont rencontré la presse, hier, au niveau de la salle de réunion. D'emblée et avant d'aborder le sujet, le premier responsable est revenu sur «la non-communication» qui aura prévalu dès l'annonce et les soupçons relatifs à la maladie. «Personne ne pouvait affirmer catégoriquement qu'il s'agissait du choléra sans attendre les résultats des analyses engagées.» La directrice de la santé précisera que dès l'admission d'un cas, la prise en charge nécessite l'administration d'antibiotiques qui peuvent fausser alors les résultats. Revenant sur ce manque de communication autour du sujet, la directrice de la santé a vivement défendu ses subalternes qui se sont retrouvés devant une situation gravissime, mais où ils se devaient de garder quelques informations que seules des analyses approfondies pouvaient confirmer ou infirmer. «Beaucoup parmi vous ont mon numéro de portable et j'ai répondu à tous les appels, mais je ne devais aucunement amplifier la situation et accentuer la panique. On a réagi surtout pour contrecarrer le phénomène et Dieu merci on a réussi» affirmera la directrice. Pour le bilan, Bouira a été concernée par trois cas de choléra sachant que les deux sujets décédés, deux personnes âgées, ne sont pas mortes de cette maladie, mais d'une complication gastro-entérite. Les trois personnes déclarées positives ont été transférées à Alger et ont depuis, rejoint leurs domiciles. Le point qui reste en suspens demeure l'origine de l'apparition de cette maladie disparue depuis des années. L'eau est écartée, surtout que la totalité des points ont fait l'objet d'analyse et de surveillance selon le directeur des ressources en eau. L'ADE procède à deux à trois contrôles par jour sur l'ensemble de ses réseaux. L'opération de contrôle concerne aussi les puits individuels. En parallèle et toujours dans le plan exceptionnel contre la propagation, la direction des services agricoles a installé des brigades de vérification au niveau des diverses plantations de la wilaya. Le fait que la majorité des agriculteurs opère sur les périmètres irrigués est une garantie que les fruits et légumes produits à Bouira sont sains. L'autre aspect réconfortant reste le fait que la maladie a été annoncée le 12 août passé et après la période d'incubation, sept jours, aucun autre cas n'a été enregistré, synonyme de circonscription totale du foyer, un îlot dans la commune de Raouraoua, daïra de Aïn Bessem où l'hygiène fait défaut. A ce sujet, le wali a invité les élus locaux à faire valoir la raison, à dépasser les clivages qui ont abouti au blocage de l'Assemblée populaire communale. Parmi les principales décisions conservatoires prises, la fermeture d'un puit dans la localité de Merabhia en attendant les résultats des analyses de l'Institut Pasteur. Lors de cette réunion, les responsables ont invité les citoyens à plus d'hygiène, à consommer l'eau du robinet sans aucune crainte. Précisons que depuis l'annonce du choléra, les citoyens se sont rués sur l'eau minérale. Après avoir fait le tour de la question, le premier responsable est revenu sur les préparatifs de la rentrée sociale. Pour l'éducation nationale, le secteur se dote de trois groupes scolaires et de deux CEM au niveau de la nouvelle zone urbaine Belmahdi, au chef-lieu de wilaya. 90 écoles primaires ont fait l'objet de réfection dont 36 sur le budget du Fonds commun des collectivités locales pour un montant total de 37 milliards de centimes. 142 millions de dinars ont été consacrés au transport scolaire, 195 autres millions à la prime des 3000 DA réservée aux plus démunis. Le bugdet de wilaya et le fonds de solidarité ont acquis 8500 cartables et autant de tabliers à distribuer aux familles en difficulté financière. L'université de Bouira sera aussi, dès la rentrée, renforcée par 1000 places pédagogiques et 5000 lits résidentiels. La formation professionnelle de son côté ouvrira le nouveau Institut national El Hadj Saiki qui disposera de 1000 places et 300 places d'internat.