L'aventure continue Roger Federer a manoeuvré à la perfection la menace Kyrgios au troisième tour de l'US Open, samedi à New York, où le numéro quatre mondial Alexander Zverev a encore calé avant les choses sérieuses en Grand Chelem. Trois sets (6-4, 6-1, 7-5), 1h44 min, 51 coups gagnants pour 24 fautes directes: Federer a négocié de main de maître la menace Kyrgios (30e), sous les yeux de ses quatre enfants. Percutant au service en début de match, le bouillant Australien s'est montré dangereux le premier, quand il a obtenu quatre balles de break à 3-3 dans la première manche. Une fois sauvées, Federer n'a plus été confronté à aucune autre. «Quand je le joue, je vois un joueur imprévisible, avec un énorme service, qui peut changer le cours des choses à tout moment s'il en a envie. Ca change un peu votre état d'esprit», a-t-il expliqué, après avoir estimé le premier set «décisif». Le Suisse aux 20 couronnes en Grand Chelem affrontera un autre Australien, John Millman (55e), pour une place en quarts de finale. Avec le numéro trois mondial Juan Martin Del Potro, ils sont les deux seuls à ne pas avoir perdu le moindre set pour l'instant. A 37 ans, Federer, titré sans discontinuer entre 2004 et 2008, veut mettre fin à 10 ans de disette à New York. Sous les lumières du court Arthur-Ashe, Novak Djokovic a fait son show face au Français Richard Gasquet (25e). Le Serbe de 31 ans, qui tutoie de nouveau les sommets depuis son sacre de la renaissance à Wimbledon mi-juillet, s'est imposé 6-2, 6-3, 6-3 en à peine plus de deux heures. L'ex-numéro un mondial, opposé au Portugais Joao Sousa (68e) pour une place en quarts, a étincelé en particulier dans le premier set en signant 16 coups gagnants pour seulement cinq fautes directes. «Djoko», qui avait lâché une manche dans chacun de ses deux premiers matchs, a brutalement fait monter le curseur. «C'est sans aucun doute mon meilleur match de la semaine, et une de mes meilleures performances de la saison sur dur. J'ai joué à un très haut niveau dès le premier point. J'ai su dicter les points», s'est-il félicité. «Maintenant, je vais essayer de maintenir ce niveau de tennis et de concentration.» Au bout de la nuit - 02h22 du matin, à quatre minutes du record du match à la fin la plus tardive - le numéro sept mondial Marin Cilic a, lui, fini par venir à bout du prometteur Australien Alex de Minaur (19 ans, 45e), visage encore enfantin mais combativité XXL, après avoir été mené deux sets à zéro (4-6, 3-6, 6-3, 6-4, 7-5). Pour cela, le Croate a eu besoin de huit balles de match! Nouvelle déception pour Zverev: le grand «Sascha» (1,98 m) a encore calé avant les choses sérieuses en Grand Chelem, battu en quatre sets (6-7 (1/7), 6-4, 6-1, 6-3) par son compatriote Philipp Kohlschreiber (34e). A 21 ans, le jeune Allemand, numéro quatre mondial et déjà triple vainqueur en Masters 1000, peine toujours à s'affirmer dans les tournois majeurs. Il n'y a atteint qu'une fois les quarts de finale, à Roland-Garros au printemps, et une fois les huitièmes de finale, à Wimbledon il y a un an. «Ça demande du temps d'être performant en Grand Chelem», s'est-il défendu. Mené deux manches à une, Zverev semblait bien parti pour pousser la rencontre dans un cinquième set quand il a mené 3-0 dans le quatrième. Mais il a alors perdu six jeux de suite, et le match en un peu plus de trois heures. «J'ai très bien retourné alors qu'il aime avoir des points gratuits sur son service, ça a été un élément clé», a estimé Kohlschreiber, opposé au Japonais Kei Nishikori (19e) pour une place en quarts.