C'est au cours d'une matinée assombrie par l'éclipse solaire, qu'a eu lieu un débat sur les lumières. Anodine mais ô combien significative, est cette coïncidence, tant les pouvoirs publics continuent toute honte bue à considérer le savoir comme une préoccupation de secondaire importance. De mal en pis donc, la situation de la recherche scientifique en Algérie, au fil des années n'a cessé de se dégrader au point, carrément de péricliter. Et ce ne sont évidemment pas les discours pompeux, ou, mieux, les déclarations de bonnes intentions qui viendront faire sortir ce secteur - sacralisé dans les pays développés - de son marasme. Hier, à Alger s'est réuni avec le ministre de l'Enseignement supérieur, tout l'état-major de la recherche scientifique pour discuter de la loi de la recherche élaborée par la tutelle en 1998. Il est donc tout à fait normal de voir Rachid Harraoubia - qui a quitté la rencontre une fois avoir donné son intervention - défendre pied à pied cette ébauche sur la base de laquelle il entend réorganiser tout le secteur. L'argent, assure le ministre, ne pose plus de problème. Une enveloppe budgétaire de plus de 34 millions de dinars a été, pour ce faire, dégagée. Les premières mesures- cinq décrets exécutifs - mises en oeuvre depuis la promulgation de la loi ont déjà porté leurs fruits selon le ministre: 27 programmes nationaux de recherche ont été établis, 21 comités sectoriels- au lieu de trente prévus- installés, quelque 597 laboratoires créés, deux unités de recherche créées... Sur le Système national de recherche (SNR) l'impact de la loi 98-11 a suscité le même satisfecit chez le ministre bien que ce dernier plaide toutefois pour la mise en place d'un autre système «plus efficient». D'ailleurs, une commission à ce sujet a été installée en juin dernier. Celle-ci a pour mission d'élaborer un nouveau dispositif législatif ainsi qu'un programme pour la période 2006-2010. Aveu d'échec? tout porte à le croire. M.Harraoubia a déjà les yeux rivés sur les amendements qu'il a l'intention d'introduire à titre d'exemple touchent à l'organisation des mesures institutionnelles, au développement de la ressource humaine, à l'information scientifique et technique mais aussi aux infrastructures...