Notre école en quête d'un souffle nouveau L'école algérienne s'est transformée en une sorte d'ambivalence, à la portée des politicards, à la matrice mortifère, visant à réduire son rôle à quelque chose qui ressemble à une pensée nihiliste. La rentrée des classes vient d'être sonnée officiellement, l'école algérienne se doit de parvenir à relever les défis inhérents à l'amélioration de la qualité de la dispense et de l'enseignement. Le challenge est grand, la volonté d'y parfaire doit s'imposer comme un choix irréversible et inéluctable. Notre école fait face à des attaques et à des appétits voraces de certaines forces et idéologies le moins que l'on puisse dire obsolètes de par l'aggiornamento qu'elles visent à imposer à la société via l'école avec comme objectif de transformer ce sanctuaire du savoir et de la citoyenneté à une espèce d'espace où le dogmatisme religieux prendrait le dessus sur la mission de l'école et son rôle qui puise son essence dans le référentiel universel de la civilisation humaine. L'école algérienne s'est transformée en une sorte d'ambivalence à la portée des politicards à la matrice mortifère visant à réduire le rôle de l'école à quelque chose qui ressemble à une pensée nihiliste et passéiste dépourvue de la moindre lueur de raison et d'esprit critique qui sont le propre de la science et de la connaissance.Depuis deux décennies notre école patauge à cause des pesanteurs qui n'ont rien à voir avec le contenu et la forme propres à une pédagogie dont l'école censée s'en doter pour exercer pleinement sa mission qui consiste à former le citoyen de demain avec comme exigence l'assimilation des mutations scientifiques et technologiques que traverse le monde moderne. La question du projet de société est dans le coeur du débat que constitue l'école et ses enjeux sur le plan stratégique et politique de la République. Chaque fois que l'école algérienne s'apprête à engager des réformes pédagogiques et programmatiques l'on assiste à des réactions et des attitudes qui n'ont aucune relation avec des alternatives et solutions d'ordre pédagogique qui ont trait à la méthode de l'enseignement et de la dispense et les nouvelles conceptions qui font le bonheur et la joie des pays qui ont su faire de l'école un instrument du développement économique et de l'épanouissement culturel. La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit avait subi les foudres de la mouvance islamiste à propos de ses mesures courageuses pour réformer l'école et l'imbiber dans le giron des nations développées et avancées grâce à leur choix judicieux consistant à déployer tous les moyens susceptibles pour faire de l'économie de la connaissance leur alpha et leur oméga. Les chantiers qui ont été ouverts par la ministre de la tutelle ont été rejetés mordicus par les tenants du «sacral» et du «totem» sans aborder les questions de fond liées aux vrais enjeux qui se dressent à l'égard de notre école en quête d'un souffle nouveau pour la débarrasser des fatras de la médiocrité. L'école a tout le temps été comprise comme un espace sacré où les gardiens de la «morale religieuse» doivent s'immiscer pour délimiter les contours de la manoeuvre escomptée sans toucher à la matrice et la substance de cette école pour la faire libérer et la sortir de la clôture dogmatique. L'enjeu se situe à ce niveau de démarcation politique, à savoir de faire de l'école un espace de la propagation des fondamentaux de la citoyenneté et les rudiments de la pensée ouverte sur l'universel. Pour ainsi dire, il s'agit d'un projet de société qui libère l'école du poids de la théocratie tendancieuse et du mythe teinté du sacré en faisant en sorte de dévoyer et sacrifier l'essentiel dont l'école a besoin de par son rôle civilisationnel qui consiste à interpeller la raison et à aiguiser la conscience critique. L'école doit assumer sa mission, à savoir la diffusion du savoir, l'enseignement des valeurs universelles de la citoyenneté et le cosmopolitisme qui incite à l'invention et qui stimule l'esprit de créativité. Quant à l'idéologie qui puise ses fondements dans un «creuset» en déphasage avec les exigences de la modernité et les défis du monde d'aujourd'hui, cette recette non seulement n'est plus porteuse, mais elle est ravageuse et désastreuse, elle alimente l'esprit de la division et les guerres civiles et l'effritement tous azimuts.