Désormais, il est du devoir de tout professionnel de l'éducation nationale, sans pour autant vouloir la régenter, de rappeler que les temps ne sont pas aux slogans, à la démagogie ou à la fuite en avant, qu'ils ne sont plus aux replis et aux pauses mais à la conjugaison des efforts, qu'ils ne sont plus à l'indétermination et à l'incertitude mais à l'adhésion à ce vaste mouvement, (la mondialisation), qui emporte le monde et qui condamne les retardataires. Les temps n'étant plus aux palabres, les responsables du secteur, (toutes les hiérarchies confondues), s'évertueront à débusquer toutes les carences qui ont, jusque-là empêché l'Ecole algérienne, bien qu'elle ait atteint un âge suffisamment avancé, de faire échec à l'échec scolaire qui ne cesse de s'ériger en norme et de promouvoir une société scolaire de savoir et d'action, capable de mobiliser ses aspirations pour qu'elles ne s'effilochent, de vectorialiser ses ambitions pour qu'elles ne tombent en désuétude, de sélectionner ses besoins pour qu'ils ne se transforment en désirs épars, de canaliser ses contraintes pour qu'elles ne l'envahissent. Les temps n'étant plus et aux innovations sans mémoires, il leur est impératif de définir et de clarifier les ajustements structurels de la stratégie de formation à engager, (politique de l'éducation et de l'instruction - voir ma proposition publiée par « Le QUOTIDIEN D'Oran » du Samedi 1er Octobre 2017), qui s'investira courageusement dans la défense des objectifs essentiels de l'action éducative, à savoir la lutte contre le « crétinisme » qui a prévalu et qui prévaut même de nos jours et qui privilégiera les actions porteuses d'intérêts sur les actions stériles générées des années durant par le discours politico idéologique rotatoire et dont la fragilité et la vicissitude proviennent des contradictions qu'il secrète et qu'il s'obstine indécemment à entretenir aujourd'hui encore. Cette stratégie de formation n'articulant plus sa mission sur des objectifs politiques et idéologiques sans portée, elle ne s'assignera plus des buts informels et illusoires pour lesquels l'Administration en charge du secteur nourrit, farouchement, la propension et le secret. Capable de s'arrêter aux moments propices pour sélectionner les urgences et proposer « les virages » nécessaires, elle se chargera de décongestionner le système éducatif et culturel en l'affranchissant du monopole de ceux qui ont en fait le terrain de prédilection où leurs ambitions gluantes et désarticulées s'épanouissent, un rouage non identifié, un sous système isolé de ce qui est supposé être l'appareil chargé de faire aboutir le développement national durable. Cet affranchissement ne pourra, cependant, s'accomplir que si les initiatives à son endroit ne demeurent marginales ou même, timides ou encore perçues comme des menaces à l'adresse du système politico-administratif qui ne tolère pas que l'on s'écarte des habitudes ou qu'on innove, encore moins que les normes auxquelles il a apporté son emprunte, ne soient transgressées. Il est donc grand de temps d'en faire la force motrice qui nantira l'esprit de cette souplesse et de cette fonctionnalité intellectuelles afin qu'il ne doute plus de l'impact de ses efforts. Cela suppose que l'éducation et l'instruction soient désormais réhabilitées dans leur indépendance, dans leur interdépendance et dans leur complémentarité. Bien pensée et bien réfléchie, cette stratégie-tactique aura pour mission de développer une cohérence dans la mise en interaction des activités d'éducation et d'instruction, dans l'engagement des acteurs sensés l'animer, dans les procédures d'évaluation des curriculums, (au plan de leur faisabilité), et dans celles des acquis, (au plan de leur pertinence), ce qui permettra aux élèves d'exercer un réel pouvoir au sein de l'école. Celle-ci devant devenir un espace où ils seront initiés à cultiver et à mettre en synergie leurs potentialités, où ils refuseront de se soumettre au diktat du fatalisme et de la résignation que produisent les difficultés d'apprendre et partant, l'échec scolaire, où s'installeront entre eux et ceux qui les encadrent, (enseignants administration), des réseaux de communication horizontaux, donc plus directs et plus démocratiques, où la recherche et l'action s'articuleront pour faire aboutir le succès de tous, où s'édifieront leurs repères. Pour que cette démarche ne s'enlise, comme de coutume, dans une perspective utopique et se confonde plutôt en une prospective qui « scolarisera » la formation de l'esprit et lui garantira des résultats, des dispositions devront être mises en place (évaluer périodiquement la pertinence et la faisabilité du système éducatif et culturel, celles du capital cognitif de chaque élève, celles des aptitudes que chaque élève acquerra, réguler ses progressions intellectuelles, psychologiques et mentales, structurer ses compétences cognitives et comportementales, orienter chaque élève en l'aidant à se déterminer de l'intérieur de lui même et en fonction de ses aptitudes potentiellement utilisables). A ce propos, les réformes clandestines, (celles que promeuvent et entretiennent les partisans d'idéologies et d'intérêts irréconciliables et qui ont fait que la « délinquance » de la gestion de la mission éducative, la délitescence que subit celle de l'acte pédagogique et la déliquescence qui macule le rôle de l'Ecole algérienne, soit une évidence établie), ne devront plus avoir droit de cité. S'impose alors l'engagement à repenser dans tous les sens, un système éducatif figé, marqué ou qu'on veut qu'il soit marqué des stigmates d'un quelconque monolithisme culturel et bâillonné au nom de principes idéologiques et politiques qui cachent mal un projet de société tendancieux et qui n'adhère pas aux préoccupations des citoyens algériens. Par la faute des réformes clandestines qui se sont juxtaposées, l'école algérienne sait peut être exposer les connaissances. Elle sait, quelques fois, les faire assimiler mais au lieu de développer les compétences, les qualifications et surtout les aptitudes à l'autonomie et à l'adaptation aux circonstances, elle s'est investie dans la promotion des aptitudes passives et routinières. Au lieu du travail en équipe et de la coopération entre élèves, c'est toujours la compétition individuelle et l'émulation qui y sont encouragées. Au lieu de leur apprendre à évaluer leur travail, ils subissent une évaluation chiffrée qui, quand bien même elle se veut impartiale, couve l'arbitraire parce que les critères selon lesquels elle est appréciée, leur échappent souvent. Par la faute de ces réformes clandestines qui se sont juxtaposées, l'école algérienne a tendance à se refermer sur elle-même à telle enseigne qu'elle a du mal à se détourner des tâches périphériques pour s'occuper de sa mission originelle, (instruire, éduquer, former et qualifier), pour s'investir dans cette entreprise de faire échec à l'échec scolaire. Entreprise certes ardue mais incontournable pour toute société humaine qui veut s'émanciper de toute tutelle et souscrire aux impératifs du mythe progrès / civilisation. Par la faute de ces réformes clandestines qui se sont juxtaposées, on se contente, à ce jour, de faire le constat du malaise social qu'il a engendré et sans plus. Si donc elle devra retrouver ses fonctions de structuration de l'autonomie intellectuelle et d'armement de l'esprit pour lui permettre de s'opposer, avec perspicacité, aux dynamiques rétrogrades de tout genre, (dérive de la conscience, déliquescence du comportement), de libération de l'individu du joug de tout ce qui peut provoquer l'usure de ce qui est en chacun de nous de profondément humain et de promotion de la citoyenneté, il lui importera s'exprimer à travers une nouvelle représentation qu'elle devra se faire de sa fonction d'éducation et d'instruction et de son action pédagogique. Cela suppose que les praticiens de la pédagogie ne doivent plus ignorer qu'une formation pose le problème de son contenu et de la manière dont ceux, à qui elle s'adresse, vont se l'approprier pour le traduire en compétences et en qualifications. En effet, la société scolaire ne voulant plus demeurer fragmentaire et ne voulant plus se contenter de puériles initiations, elle veut vivre des instants où l'ardeur du combat pour qu'aboutisse le succès scolaire, empêche tout recul. Etre encadrée par des managers efficaces et engagés dans l'édification de l'essor scolaire est, on ne peut plus clair, un défi majeur. Il est par conséquent établi que la question mérite d'être sérieusement prise en charge quand on sait les ravages que le mutisme des uns et la désinvolture voire, l'incompétence des autres ont, des années durant, causé. Il est autant établi que les efforts, en matière d'encadrement et d'investissement consentis et à consentir, ne peuvent donner les résultats escomptés que si la gestion de la mission éducative et celle de l'acte pédagogique soient pilotées par des acteurs qualifiés et tout simplement engagés car c'est de l'engagement permanent, réfléchi, qui ne fait pas table rase de l'analyse des gestions précédentes et fondé sur la définition de nouvelles trajectoires porteuses d'avenir que dépend la réussite scolaire, (amélioration du processus « échec à l'échec scolaire » par la mise en place d'une politique éducative et culturelle inscrite dans une vision stratégique créatrice de renaissance. Il s'agit de dissiper l'ignorance et la précarité sociale qu'elle engendre ainsi que les maux qui leur sont associés, de réussir une meilleure insertion des jeunes dans la société humaine, de promouvoir, dans les faits, l'égalité des chances de succès. Libérer la société scolaire des griffes de l'échec scolaire qui l'étreint, est un impératif. Toutes les conditions doivent être réunies pour que cette libération s'accomplisse: -asseoir un authentique dispositif de recherche pédagogique et défaire l'attelage du consensus d'hallucination prévalant et qui se complait, faute d'engagement des divers acteurs en charge du secteur, à faire dans des tâches périphériques, si ce n'est dans le faire semblant ; -dispenser de la pédagogie au lieu d'en « jeter » ; -préparer et accompagner la scolarité de chaque élève ; -concevoir et élaborer des curriculums adaptés aux exigences du siècle. (former le citoyen apte à évoluer au rythme de l'international) ; -faire de l'établissement scolaire le levier de la réussite scolaire ; -programmes d'études conçus et élaborées pour développer la mentalité scientifique* ; -encadrements, (pédagogique et administratif), suffisants et compétents etc ). En accélérer la cadence, doit être un programme de réhabilitation de l'éducation et de l'instruction dans leur dépendance, dans leur interdépendance et dans leur complémentarité. Il est donc tout à fait clair que désormais nul n'a le droit de se dérober à ses engagements. Il y va de la « construction » de tout un peuple, ce qui exige de tous les acteurs qui y participent de s'acquitter de leurs devoirs avec abnégation et conscience, de remplir leur contrat sans défaillance et avec le maximum de chances de succès. *Mentalité scientifique : raisonnement logique et jugement méthodique En conséquence : -Les Ministères qui, dorénavant, se succéderont, ne se contenteront plus, comme ceux qui les ont précédés, de s'inventer idéalistes, de faire semblant d'avoir l'accent de la sincérité et de mettre leur nationalisme à nu, de doper leurs mots pour se faire entendre, de jouer à avoir la conviction entêtée. Ils n'useront plus de ce langage qui déroute et de ces concepts qui, souvent, ne se laissent pas domestiquer. Ils n'useront plus de ces gestes qui, en quête de contenance, cherchent à aller plus loin pour s'affranchir des sens communs. Ils ne s'érigeront plus en défi. Ils ne s'investiront plus dans ce renouvellement fastidieux des attelages politico-administratifs en faisant la sourde oreille aux conséquences qui en découleront. Ils ne confondront plus le bien avec leur volonté. Ils ne joueront plus à tout effacer pour tout recommencer avec une dose supplémentaire de désinvolture. La responsabilité ne devra plus demeurer, telle qu'elle le fut, une fantaisie, un artifice. Ils ne se perdront plus dans leurs pensées qui interrogent mais qui ne s'interrogent pas. Leur souci majeur est de ne plus réussir l'échec scolaire que les autres ont, par petites touches traditionnalisé au point où il est, presque, devenu une fatalité qui, flagellant les élèves et leurs parents, s'est fait l'écho de leur détresse et de leur désespoir. Les Ministères qui, dorénavant, se succéderont agiront pour que l'Algérie cesse de demeurer ce faubourg malfamé du monde et sorte de son isolement. Ils édifieront une Ecole intelligente, celle qui ne sera plus celle à laquelle lui étaient tracées les limites de son expression. Une école créatrice de renaissance, celle qui formera des femmes et des hommes aptes à évoluer, sans gêne et sans complexes, au rythme de l'international. -Les Inspecteurs de l'éducation nationale devront cesser de faire dans le dilettantisme, les Chefs des établissements scolaires devront cesser de faire dans la désinvolture et les enseignants devront cesser de faire dans l'absentéisme effréné et à grande échelle et dans le mépris à l'endroit des élèves qui leur sont confiés au point où ils ont fini par se renvoyer, les uns les autres, une image dévalorisante d'eux-mêmes . Ce panel de spécialistes s'évertuera à développer une gestion de la mission éducative et une gestion de l'acte pédagogique et qui veilleront à ce que l'Education et l'Instruction permettent à l'esprit de connaître pour connaître plus et à son aptitude de créer, de s'affirmer. Ils veilleront, toutefois, à ce que leurs pertinences, (celle de l'éducation et celle de l'instruction), se vigorisent de mieux en mieux. Pour ce faire, ils entretiendront entre elles cet équilibre nécessaire à la structuration de la mentalité scientifique, (raisonnement logique et jugement méthodique) et à son développement dynamique et corollairement, à l'entretien de la culture de nécessité*. *Culture de nécessité : capital de savoir créatif de savoir faire* et de savoir être*. *Savoir faire : consiste à savoir observer, interpréter les données, procéder à des déductions, formuler des prévisions, émettre des hypothèses, classer, communiquer, planifier, combiner. *Savoir être : mode de penser, d'interpréter et d'agir de mieux en mieux élaboré. Cela suppose : -d'une part, que soient davantage explorées les voies d'un véritable professionnalisme et celles d'une intime conviction de tous les acteurs qui animent le secteur quant à la systématisation des débats sur les projets de réforme de l'école et de redressement des divers enseignements afin qu'ils ne soient plus livrés aux injures de la banalité ; -d'autre part, que les programmes d'étude, élaborés dans cette optique, prioritarisent en tout un chacun le sentiment d'être utile. Ces programmes ne pourront cependant être assimilés et convenablement associés au champ aperceptif de tout un chacun qu'au moyen d'une pédagogie qui, s'appropriant à la recherche scientifique, se situera au nœud de toute réforme que ces programmes auront à subir pour qu'ils se libèrent de cette seconde nature qui veut qu'ils véhiculent des vérités « froides » et absolues, encouragent l'esprit à rechercher pour découvrir et l'incitent à se révéler à lui-même à travers ses opérations d'analyse et de synthèse, (à travers ses opérations de raisonner logiquement et de juger avec méthode) ; Subjuguant le besoin de connaître et l'instinct de connaître plus, l'éducation nantissant l'esprit du pouvoir de rechercher pour découvrir la vérité absolue en s'y approchant au moyen de vérités relatives successivement établies, l'instruction fécondant sa prédisposition à créer, elles l'inciteront à exister en lui apprenant à comparer, à discerner, à abroger, à agréger, à imaginer tout en s'armant d'une curiosité contentive de la réflexion par souci d'orienter ses investigations à des fins utiles. Etant une exigence de la société post-industrielle parce que contribuant à la promotion de l'avenir commun aux hommes, l'éducation et l'instruction devront s'investir dans la promotion de cet homme intégral*. Cella suppose que l'école algérienne doive dispenser une éducation / instruction promotrice de la liberté, de l'émancipation de toute tutelle et du progrès. *L'homme intégral est cet homme dépositaire de savoir faire que distille le capital cognitif comptabilisé. Il est cet homme en qui se conjuguent celui qui conçoit et celui qui applique. Il est cet homme qui adopte une position souple et fonctionnelle dans la gestion de ses préoccupations, (ambitions, aspirations, besoins et contraintes). Il est cet homme nanti de compétences générales et de qualifications spécialisées, de volonté et de sagesse. L'Ecole algérienne travaillant à réhabiliter l'Education et l'Instruction dans leur indépendance, dans leur interdépendance et dans leur complémentarité, elle initiera un projet de société libéré de tout projet inhibiteur et rétrograde, ouvert sur l'universel avec tout ce qu'il véhicule comme omniscience, technologie et modernité et appelé à former des citoyens et non des sujets accablés ou à mettre facilement sous coupe réglée, des citoyens qui s'accepteront dans leur différences, qui disperseront leurs divergences pour tisser une vie communautaire sur la base d'une équité bien pensée et non ressentie comme aspiration confuse. Elle promouvra la culture universelle, la valeur éducative et culturelle de l'enseignement des sciences. Elle confortera la conscience nationale dans sa dimension universelle. Elle réhabilitera le statut des langues étrangères et la motivation de l'enseignant. Elle formera des citoyens capables de raisonner logiquement et de juger avec méthode. Elle réhabilitera la fonction sociale du citoyen. Elle se mettra au service de l'épanouissement national. Cet objectif ne pourra être efficacement cerné et convenablement atteint que si l'éducation et l'instruction ne fassent pas l'objet d'un enseignement enseignemental, (on jette de la pédagogie beaucoup plus qu'on en dispense), mais s'élargissent à l'enseignement formationnel cet enseignement s'appréciera par la rigueur dans la formation de l'esprit critique, par son efficacité dans l'épanouissement de ses aptitudes et dans l'accomplissement de ses attitudes, par l'affermissement de la volonté et l'enrichissement de la personnalité, par l'orientation qu'il fera prendre au rapport attention / intérêt en tant que modulateur de la perfectibilité intellectuelle. Pour ce faire l'Education et l'Instruction s'évertueront à féconder le sentiment par la raison. Elles permettront ainsi à l'esprit de dompter les mystères de la nature. La mission de cet enseignement sera donc de permettre à celui qui le recevra de réunir le maximum de conditions pour pouvoir s'investir dans l'actualisation de ses acquis et de son expertise. Dès lors, il pourra réaliser son intégration sociale non point en tant qu'individu stérile, sans but, sans statut et sans originalité propre, mais en tant qu'être humain soutenu par son propre génie de vouloir conjuguer ses efforts et ses initiatives, (ses talents particuliers), au profit de l'avenir commun aux hommes. Cela dit pour atteindre ces objectifs l'Education et l'Instruction devront être réhabilitées dans leurs missions originelles. Promouvoir la culture universelle La culture universelle est cet espace civilisateur en perpétuel devenir dans lequel s'élaborent, de mieux en mieux, le savoir-faire et le savoir-être indispensables aux hommes pour échapper aux tourments que suscite la part « obscure » du moi qui est en chacun d'eux et pour pouvoir être utiles à leurs cités. Engendrant un pôle d'idées-forces où s'associent la connaissance scientifique, l'art et la morale pour se continuer et non pour s'entrechoquer, elle permet d'acquérir la maitrise de soi dans la gestion des approches qui aideront à déterminer le sens dans lequel devra évoluer une civilisation humaine porteuse d'avenir de mieux en mieux accomplie et à énergiser son ascension. Il est des hommes qui, mal armés intellectuellement, manquent de savoir-faire et de savoir-être. Ils subissent les flagellations des forfaits majeurs et celles des dénis intolérables générés par l'indigence de l'esprit et l'impuissance de la personnalité. Ils n'arrivent pas, par conséquent, à émerger et se résignent à avoir des contacts avec le progrès que par des liens de consommation immédiate et sans plus. Ils se résolvent alors à admettre que leur sort se fasse et se défasse et s'astreignent à dépérir au profit de l'émergence d'instincts insolites. Moralité, ils s'engloutissent dans leurs conflits. Mal armés culturellement, ils sont convaincus qu'ils sont parfaits, irréprochables, puissants, au-dessus de tout soupçon, sereins. Adoptant une attitude d'autodéfense contre un monde qu'ils considèrent leur être hostile, ils s'investissent dans la volonté égoïste, dans la fierté mais aussi dans la peur. Ils cachent leurs attentions. Pour eux progresser dans leur existence, c'est accroître leur confort matériel. Angoissés à l'idée de perdre le contrôle sur ce qui les entoure, ils s'en font une fausse conception. Ils ne peuvent par conséquent, affronter le rigorisme de la raison, la sévérité de la vérité, l'impartialité de la justice, la rigueur de la justesse et la gestion de la puissance. Ils ne peuvent échapper aux diktats que génèrent la servitude et la liberté, l'injustice et l'équité, la faiblesse te la puissance. Se limitant à nourrir une platitude culturelle démesurément insensée, ils ignorent que ce sont le savoir-faire et le savoir-être qui distribuent les cartes de la richesse et de la puissance. Cependant, combien riches et puissants, ils n'arrivent même pas à s'horrifier des affres de laissés pour compte qu'ils sont parce qu'ils sont socialement marginalisés. Mal armés socialement, ils désarment, sans résistance, face aux conditions de l'amarrage aux exigences qu'impose le troisième millénaire. A propos de l'amarrage aux exigences du troisième millénaire Provoquer cet événement, c'est faire en sorte que s'expriment les perspectives d'une éducation culturelle universelle, cette éducation qui apprend aux hommes à se déterminer de l'intérieur d'eux-mêmes au lieu de se limiter à y survivre en se faisant les victimes expiatoires de leurs conditions pour certains et les chantres de la négation, pour d'autres. Elle leur apporte, tout compte fait, la preuve de leur validité. Dans cet objectif l'éducation et l'instruction, si elles veulent être intelligentes, s'assignant pour mission de la promouvoir, elles en feront cette latitude dont devra être investi l'esprit pour pouvoir extrapoler ses aspirations du présent sur un idéal futur, pour pouvoir participer au règne de l'ordre et de la justice avec perspicacité et sans détour. De la sorte, il accomplira le pas libérateur avec conviction mais circonspection. Corroborant le fait que la culture universelle soit un capital idéo-spatio-temporel, l'éducation et l'instruction feront en sorte qu'elle ne fige dans un temps qui passe et qu'elle ne se résigne pas à subir le problème des idées. Elles feront en sorte qu'elle soit le socle sur lequel se définira leur utilité, (celle des idées), et devienne la rampe de lancement de leur exploitation. Elles feront en sorte qu'elle soit sans cesse actualisée sans pour autant faire table rase du passé. (Il ne peut être possible que l'idéal de demain soit original de toutes pièces). L'éducation culturelle universelle demeurant alors le moyen à promouvoir parce qu'il assure à tous l'accès à un outil essentiel dans la vie, la conscientisation et le pilotage des préoccupations de soi et la compréhension de celles des autres, l'éducation et l'instruction, bien gérées, apprendront aux hommes à : -transcender leurs dilemmes ; -réanimer leur conscience humaine de façon lucide et engagée en vue de s'investir dans la promotion d'une idéologie éducative et culturelle de laquelle surgiront des femmes et des hommes qui sauront faire avec la puissance et la complexité que créent les choses de la vie* *Les choses de la vie : elles se répartissent entre la servitude et la liberté, entre l'injustice et l'équité, entre la faiblesse et la puissance. -approfondir leurs investigations en quête de solutions de mieux en mieux cernées et de mieux en mieux adaptées à la gestion des difficultés qui les assiègent pour ne pas se laisser prendre à l'illusion et s'abandonner à des mythes simplistes. La légitimité de la culture universelle est donc une légitimité Etant l'apanage des sociétés humaines développées, la culture universelle s'est raffermie à partir de cette période postindustrielle où l'homme pressentit la possibilité d'un monde meilleur au sein duquel il devra valoriser sa fonction sociale*, développer son harmonie avec les choses de la vie, parachever son état d'équilibre et trouver des solutions nouvelles pour réformer un mode de vie quelque peu enraciné dans la turpitude de traditions devenues archaïques et fort peu adaptées aux exigences de la modernité. *la fonction sociale : elle est cette fonction qui saura tourner le dos au dogme et affronter l'absolu transcendant des faits et des délibérations dans leurs rapports, dans leurs similitudes, dans leurs contradictions, en engageant l'idée utile et constructive dans une direction sûre. Appelée à le libérer, (l'homme), de cette seconde nature qui amalgame la haine, le mépris et l'indifférence qui l'assiègent et l'asservissent, elle : -appellera sa conscience à des critiques sans complaisance afin qu'elle ne « flotte » plus entre les déterminations du passé et les déterminismes qu'exige d'elle le présent. Désormais, il saura s'amarrer aux idées justes, celles qui lui serviront dans sa lutte contre l'immobilisme ou l'obstruction de la pensée, contre l'ineptie qui risque d'affecter l'esprit, contre l'inertie qui risque de carencer le jugement, contre la platitude ou les égarements du raisonnement ; -l'obligera à refuser de travestir les messages en se contentant de remplacer un « à priori » par un autre. -l'initiera à évacuer les passions confuses et les plaisirs épars promoteurs incontestés de la dépravation de l'âme et de la perversion de la conscience ; -le protègera contre les périls que lui réservent les idées et les actions extrémistes ; -l'habituera à lester le temps pour ne pas en faire une succession d'intervalles vides. Cette dynamique ne pouvant être la résultante d'efforts isolés et imprécis, mais accomplis en commun et de façon ordonnée et coordonnée, forgera l'unité humaine pour la rendre compacte et réfractaire aux motifs de la division quels qu'ils soient, cette cause de l'arriération qui a entrainé les peuples à mordre dan leurs corps pour enfin, s'épuiser en futilités. Traversés par des illuminations culturelles, ces peuples irradieront alors la complétude. Ils existeront de droit. L'humanité aura tout à gagner, et la puissance et la bonté. La perpétuation des lois et des règlements qui régissent les conditions qui s'imposent aux hommes afin qu'ils maitrisent la puissance et la complexité que génèrent les choses de la vie, leur assigne le devoir de se référer à la culture universelle qui, de fait, en fera des citoyens conscients, volontaires et solidaires pour un mieux-être collectif. Des citoyens éduqués et libres. Progressiste, l'éducation culturelle universelle ne peut être que l'éducation des dispositions de l'esprit à l'éveil de sa conscience de manière à ce qu'il puisse s'amarrer à ce que les hommes ont en commun, la conscience universelle, cet outil dont devra être nantie la société humaine pour entretenir une âme collective d'une part et d'autre part, pour définir et promouvoir les schèmes mentaux et intellectuels nécessaires à son épanouissement. Education de la fonction sociale de l'homme par excellence, elle attise en lui ce loyalisme qu'on appelle le sentiment du devoir dont la rigueur dépend de la vigueur avec laquelle il aura été suggéré par l'école. Education de son autorité par nature, elle lui append à étayer sa volonté et à sentir en lui cette force qui l'anime et sans laquelle il ne saura l'idée de sa mission sociale parce qu'il ne saura matérialiser cet essentiel que suppose la vie en commun. Respectueuse des legs établis et ne voulant rien y bouleverser, elle, (la culture universelle), s'évertuera plutôt à développer en tout un chacun de saines traditions de penser et d'agir. Elle y forgera une personnalité faite de dignité et de raison. Elle y affinera le sens de l'exactitude, de la rectitude et de la franchise. Elle y structurera ce qu'il y a en tout un chacun de meilleur et de profondément humain. Nanti d'une éducation et d'une instruction qui auront compris leur rôle, tout un chacun saura s'autogérer et faire par conviction ce qu'il a appris à faire par contrainte. Désormais, tout un chacun saura canaliser ses carences et se sentir devenir la force motrice de sa liberté effective et engagée et de sa responsabilité indifférente aux fantaisies. Désormais, tout un chacun saura se faire une idée claire et sans bavure de ses objectifs et des moyens à mettre en œuvre pour les atteindre, défendre à chaque instant la netteté de ses idées et la fermeté de ses principes et réaliser son état d'équilibre. Réaliser son état d'équilibre, cela suppose que la culture universelle soit un processus qui permet à la sensibilité de se conjuguer dans la raison, hiérarchiser les passions et régulera les émotions. Pour cela, elle sollicitera l'intelligence spéculative, cette intelligence qui mettra à nu la vérité, la rétablira dans sa légitimité et animera l'esprit pour qu'il démêle, au moyen d'une démarche intellectuelle prospective, le vrai du faux, le légal de l'illicite, le réel du factice, l'essentiel du secondaire. Cela dit, en cette fin de siècle l'humanité est projetée, avec frénésie, dan un monde et plein turbulence et où la sensibilité ne se conjugue plus dans la raison, où les idéologies s'affrontent dans la discordance, où les dialogues s'agitent et où la propagande fait tout pour l'asservir, (l'humanité), à l'indiscipline et à l'indigence du comportement. Une culture délestée de tout slogan propice à l'émergence d'instincts insolites, s'impose donc pour lui permettre de : -s'élever des croyances périmées, des préjugés tenaces et des jugements hâtifs qui ont tendance à s'entrechoquer pour féconder l'ignorance, l'anarchie et la déshumanisation ; -se rendre capable de collaboration efficace pour que prévale la décision réfléchie sur « l'opriorisme » ; -communier avec les obligations d'ordre légal et moral qu'exige la décence et l'humilité ; -se soustraire de toute forme de dogmatisme. Le temps est, par conséquent, venu pour les Algériennes et les Algériens de préférer la liberté à la servitude et de s'engager dans le chemin qui honore et qui glorifie. En s'universalisant, la culture algérienne deviendra cet espace stratégique où l'esprit ne sera pas contrarié par la survie de ses anciennes manière de penser, où il prendra conscience que son autonomie ne trouvera son expression éloquente que s'il apprend à se mêler au monde, sans gêne et sans complexe, à s'extraire de l'invincible chantage des sentiers battus, (de la routine), à développer des champs culturel exempts d'incertitudes, à condamner le misonéisme*, à ne plus se contenter de concepts grossièrement formés, à se rapprocher de plus en plus de ce qu'il ignore. Sa raison ne dérivera plus de la noblesse de connaître vers la vulgaire passion d'admettre. *Directeur de l'éducation de wilaya - Professeur-chercheur INRE - Auteur de 12 publications