La restauration des sites et monuments bat son plein dans l'Ouest du Pays. Le réaménagement du palais du Bey d'Oran vient d'être ponctué par une enveloppe budgétaire estimée à 85 millions de dinars. Dans la perspective de ce renouveau architectural, l'office de gestion et d'exploitation des biens Culturels (OGEBC), un département relevant de la direction du patrimoine du ministère de la culture qui pilote l'opération, entend s'attaquer selon la tranche des travaux qu'il lui a été confiée, à toutes les structures annexes du palais, pour lui rendre son lustre d'antan. Composé de trois parties, le palais du Bey comprend le diwan, le pavillon de la favorite et le harem ainsi que des structures annexes, dont deux monuments majeurs, donjons rouges dont la construction remonte à I345, époque des Mérinides durant le règne d'Abou El Hassen El Merinia, et l'ancienne caserne espagnole qui avait servi de haras aux cavaleries turque et française. Ce joyau de l'époque Mirinide et Othomane devait ensuite être transformé par l'administration coloniale en caserne militaire durant l'occupation. Edifié sur un fort espagnol Rosalcasar (Ras el Ksar), le palais du Bey répond à une magnifique architecture comportant I8 monuments, dont huit classés. Il y a entre autre la porte du château neuf, l'écusson espagnol, la porte du caravansérail. Toute une succession d'infrastructures accompagne ce vaste monument architectural étendu sur une superficie de 5.5 ha. Le palais du Bey est truffé de tunnels visibles et de passages secrets qui traversent la ville d'Oran. Le palais du Bey restauré une fois par les Français à la faveur du passage de Napoléon III en visite à Oran en I864, a vu son diwan décoré tout comme le pavillon de la favorite dans un style arabo-mauresque. Après Santa Cruz, la ville d'Oran qui se targue d'avoir un riche patrimoine culturel dans lequel se confondent toutes les civilisations du bassin méditerranéen est en passe de passer au statut de cité universelle ouverte. De par la diversité de ses sites, les acteurs universels de l'art pointent déjà leur préférence vers les îles Habibas, ces mystérieux Ilots par où avait transité Ulysse. Le prochain cap sera certainement vers les profondeurs de ces eaux tranquilles qu'émergera le reste de l'histoire d'une ville appelée «Orona».