La phase expérimentale du lancement de la carte interbancaire arrive dans trois mois à expiration. Ainsi, et pour savoir davantage sur cette nouvelle prestation bancaire qui s'inscrit dans le cadre du projet demodernisation du système de paiement de masse, M.Hadj Alouan, le DG de la Satim (Société d'autorisation des transactions interbancaires et de monétique) s'est étalé à travers son entretien à L'Expression sur cette nouvelle prestation dont la généralisation est prévue pour 2007. L'Expression: La phase pilote arrive à terme en décembre, pouvez-vous nous dresser un premier bilan concernant cette étape? Hadj Alouan: Avant d'entamer ce sujet, j'invite tous les citoyens qui possèdent un compte bancaire au niveau d'Alger à se présenter à leurs agences de domiciliation afin de demander une carte interbancaire, car parfois la banque n'arrive par à les joindre. Toutefois il faut savoir qu'il revient à la banque de choisir sa clientèle la plus solvable pour la faire bénéficier de cette carte. Ainsi, il ne faut pas s'étonner si la demande est rejetée. Concernant la phase pilote, il faut savoir que cette étape été précédée par une phase test. Au mois de mars dernier, nous avons entamé la phase pilote qui a concerné Alger et sa région. Cette phase qui arrive à expiration en décembre, compte munir 50.000 personnes de cartes interbancaires. En tout cas, notre objectif est d'atteindre, voire dépasser ce chiffre. Il est vrai que le départ de cette opération était timide. Car et je le dis sans complexe, pour maîtriser une telle technologie il faut du temps Cette nouvelle prestation exige un travail de groupe. Tous les acteurs, en l'occurrence les institutions bancaires qui ont adhéré à cette démarche, travaillent en synergie avec la Satim. Car il ne faut pas oublier que cette carte doit fonctionner dans toutes les banques participantes à ce système de paiement. L'Algérie est très loin derrière ses voisins marocains et tunisiens en matière de monétisation. Ainsi l'Algérie doit multiplier son volume de paiement par 15 pour arriver à atteindre le niveau de la Tunisie notamment à travers l'utilisation de la carte interbancaire. Comment expliquez-vous ce retard dans l'introduction de cette carte? On ne peut pas parler de retard dans ce domaine du moment que cette question n'était pas à l'ordre du jour du système bancaire. La carte interbancaire est devenue l'un des maillons importants avec l'adoption de la nouvelle politique de réforme du système et sa modernisation. Il faut qu'on arrive dans ce pays à faire de la carte un instrument de payement et de retrait privilégié. Evidement, cette opération ne peut pas se faire du jour au lendemain. Tout le mécanisme doit être mis en place, et ceci prend du temps, pour que l'opération soit réussie et généralisée. Ce qui est sûr c'est que les banques sont en train de préparer l'après-phase pilote afin de mettre en place tous les moyens d'accompagnement une fois l'opération généralisée tels que les distributeurs, les terminaux... Y aura-t-il des ajustements sur le plan technique, technologique et réglementaire après l'évaluation de l'étape expérimentale? Si, il est nécessaire de faire des ajustements, une fois que la phase pilote est entamée, nous les ferons. Il faut savoir qu'un nouveau produit d'une telle complexité exige du temps pour que tout le mécanisme soit en place. Une harmonie d'ensemble est impérative pour que ce nouveau procédé soit efficace. Un comité de normalisation bancaire a été installé au niveau de la Banque d'Algérie. Pouvez-vous nous dire davantage sur cet organisme? Cette instance est très importante, elle dicte les normes, la réglementation et tout ce qui concerne l'échange de l'information et le contrôle des fichiers des établissements bancaires. Les textes qui sortent de cet organisme sont soumis aux banques qui doivent s'y conformer. C'est une sorte de cahier des charges des institutions financières. La carte interbancaire a une double fonction à savoir le retrait et le payement auprès des commerçants affiliés au réseau monétique interbancaire. Est-ce que les commerces se sont intégrés à cette démarche? Le commerçant cherche à augmenter son chiffre d'affaires, s'il trouve son gain dans cette carte il sera le bienvenu. Seulement ce produit est encore nouveau dans notre pays. C'est toute une culture à inculquer à nos citoyens. Il incombe, toutefois, aux porteurs de cartes d'imposer ce nouveau mode de payement aux commerçants. Cela dit, il y a des commerces qui, spontanément, ont accepté d'être munis d'installations pour l'utilisation de cette carte sans vérifier son efficacité sur le terrain du moment qu'on en est qu'à l'étape expérimentale. Actuellement, nous sommes à plus de 300 commerces qui ont accepté ce nouveau mode de payement. L'évolution s'effectue doucement. Les citoyens ont trop entendu sur ce nouveau procédé notamment via la presse, peuvent-t-ils savoir à quand la généralisation à travers le territoire national de cette opération? Comme je l'ai déjà dit, pour maîtriser cette nouvelle prestation il faut du temps. Une fois le mécanisme acquis, l'élargissement de l'opération sera effectif. On ne va certainement pas mettre dix ans pour introduire cette carte à tous les niveaux. D'ici une année et demie ou deux ans, la carte interbancaire entrera dans tous les foyers et sera un produit banalisé. Pour terminer, je tiens à présenter la Satim qui est une filière des banques créée en 1995. Elle a pour mission de promouvoir les moyens de paiement électronique, développer la monétique interbancaire, accompagner les banques dans la mise en place et le développement des produits monétiques, prendre en charge et gérer les infrastructures et les aspects techniques participer à la définition des normes, des règles techniques et des règles de gestion et de tarification des produits monétiques et enfin, personnaliser les chèques et les cartes de payement et de retraits d'espèce.