Au niveau de certaines banques, et on peut le constater aisément, les cartes intrabancaires ne fonctionnent pas encore. Quelques mois après l'installation du système de paiement par carte à puce, les clients de la Banque du développement local (BDL) se voient dans l'impossibilité de retirer leur argent au niveau des distributeurs de billets de banque. Pourtant, pour bénéficier de ce service, les clients de ladite banque ont dû payer, sous forme d'une cotisation annuelle, une somme de 1000 DA. En effet, nombreux sont ceux qui se trouvent frustrés devant l'impossibilité d'utiliser ce moyen. Lequel moyen est susceptible de leur éviter bien des tracasseries au niveau des guichets. Cela en dépit du fait que, ces derniers temps, la BDL s'est énormément améliorée dans la prestation des services. Face aux nouvelles donnes économiques, l'Algérie doit inéluctablement se soumettre à certaines exigences du marché. Ainsi, l'accord d'association passé en septembre dernier avec l'Union européenne, et la prochaine adhésion à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) exigent de l'Algérie la réforme, de fond en comble, de son système bancaire. Aussi, la modernisation du système de paiement est une condition sine qua non qui s'impose presque d'elle-même, notamment pour encourager les opérateurs économiques à venir investir en Algérie. Justement, c'est à cause de ces tracas que les investisseurs étrangers se montrent frileux. Néanmoins, ces réformes passent avant tout par la refonte du système de paiement. Et l'Algérie accuse en ce sens un retard énorme. En effet, le paiement interagences, voire interbancaire, demeure toujours archaïque. Cela en dépit des efforts consentis par la Société d'automatisation des transactions interbancaires et de monétique (Satim). Cette dernière avait lancé, il y a de cela une année, le paiement par carte interbancaire (CIB). Pour rappel, cette opération a concerné, dans un premier temps, neuf banques et institutions financières. Il s'agit de la BNA, de la Badr, du CPA, de la BDL, de la Cnep-Banque, d'Algérie Poste, de la Cnma et la Banque Al Baraka. En outre, loin de l'aspect théorique, il y a lieu de se demander si ce système de paiement est fonctionnel. Au niveau de certaines banques, et on peut le constater aisément, les cartes intrabancaires ne fonctionnent pas, que dire alors du système de paiement interbancaire? Pourtant, les responsables de la Société d'automatisation des transactions interbancaires (Satim), ont annoncé que ledit système sera opérationnel au deuxième semestre de l'année dernière, avant de voir prolonger encore ce délai pour le mois de janvier 2006. Néanmoins, à ce jour, rien de cela n'a été fait. Par ailleurs, dans un entretien accordé au mois d'octobre dernier, à L'Expression, le directeur général de la Satim, M.Hadj Alouan, a reconnu la lenteur qu'accuse l'opération. «Il est vrai que le départ de cette opération était timide. Car, et je le dis sans complexe, pour maîtriser une telle technologie il faut du temps» a indiqué M.Hadj Alouan. «Cette nouvelle prestation, poursuit-il, exige un travail de groupe. Tous les acteurs, en l'occurrence les institutions bancaires qui ont adhéré à cette démarche, travaillent en synergie avec la Satim. Car il ne faut pas oublier que cette carte doit fonctionner dans toutes les banques participant à ce système de paiement.»