Des masques de protection ont été distribués sur décision du wali à 485 familles vivant à proximité des bacs à pétrole. Le grave incendie enregistré dans les installations de la direction régionale des transports par canalisations (oléoduc et gazoduc) qui, après avoir embrasé les bacs 105 et 106 contenant une grande quantité de pétrole brut, s'est de nouveau propagé à un troisième bac dans la matinée d'hier. En effet, après avoir réussi à circonscrire l'incendie dans l'après-midi de jeudi, pour faire pousser à la population skikdie un ouf de soulagement, le feu a tout de même repris sans savoir un peu trop comment. En tout cas, le nouveau départ de feu a provoqué un immense nuage noirâtre au-dessus de la plate-forme pétrochimique. Ainsi, les efforts conjugués des hommes du feu, qui ont travaillé dans des conditions infernales, sans parler des pertes en vie humaine, (2 morts et 7 blessés, agents de la Protection civile compris), ont été anéantis par la propagation du feu. En attendant, les premiers moments de panique passés, les Skikdis conservent leur sang, froid et se résignent à la volonté divine, même si pour l'heure, la situation n'a rien d'alarmant, sauf éventuellement pour les dégâts matériels. Des masques de protection ont été distribués jeudi, sur décision du wali, à 485 familles habitant à proximité des bacs à pétrole qui avaient pris feu dans la zone pétrochimique de Skikda. Ces masques servent à se prémunir contre les incommodités provoquées par les fumées émanant de l´incendie. Selon des informations recueillies auprès de la cellule de communication de la wilaya, le wali a en outre décidé de mobiliser l´ensemble des camions-citernes de la wilaya et de les mettre à la disposition des équipes d´intervention. Dans la conférence de presse animée mercredi au siège de la direction régionale de la société de transport des hydrocarbures dans la zone industrielle de Skikda, le ministre de l´Energie et des Mines, M.Chakib Khelil, avait expliqué que l´incendie ne pourra être maîtrisé qu´au bout de trois jours. Avec ce développement inquiétant que connaît la situation dans ce port pétrolier, il est à craindre que les prévisions du ministre soient par trop optimistes. Ce climat de frayeur qui règne à proximité des installations de Sonatrach dure depuis le 4 octobre dernier où un important incendie s'est déclaré dans un bac du complexe de la direction régionale, chargée de l'acheminement des hydrocarbures liquides et gazeux des champs de production vers les centres de consommation et de transformation. L'incident gravissime qui a fait un mort et cinq blessés évacués vers le secteur sanitaire de Skikda, s'est produit aux environs de 10h05 dans la matinée du 4 octobre 2005, premier jour de jeûne du mois de Ramadan. Le pétrole brut en feu a laissé une longue traînée de fumée noirâtre au-dessus des installations de la zone pétrochimique où sont implantés 13 complexes qui cumulent un total de 12.000 travailleurs. A 13h30, le feu n'a toujours pas été circonscrit et en présence de sources non concordantes, les origines de cet incendie ne sont pas connues. Le lendemain, c'est-à-dire le 5 octobre, le feu s'est propagé à un autre bac qui, fort heureusement contient une quantité moindre que le premier, soit 35.000 m3. Les moyens d'intervention opérationnels sur le terrain tentaient de circonscrire le feu, mais de plus en plus de spécialistes misaient sur le fait que l'incendie s'éteindra de lui-même après l'épuisement du volume de la masse de pétrole dans les bacs. Le scénario-catastrophe s'est donc confirmé hier, et à l'heure où nous mettions sous presse, il y avait peu d'espoir de voir la fin proche du cauchemar. L'image encore vivace dans les esprits de l'explosion survenue en date du 19 janvier 2004 qui, comme on s'en souvient a fait 28 morts et 72 blessés, a plongé les Skikdis dans une véritable psychose, et particulièrement les proches des travailleurs. Cet énième accident, même s'il n'a pas provoqué de nouvelles vicitmes, a jeté un grand désarroi au sein de la population locale.