Il y a des raisons de croire que le glas a sonné pour ce conglomérat après l'ultime rôle tenu lors du référendum. Première sortie politique des partis de l'Alliance après le référendum sur la charte pour la paix et la réconciliation. Le FLN, le RND et le MSP, vont se rencontrer demain dans le cadre de leur réunion trimestrielle, mais dans un contexte où il sera difficile de taire les divergences entre les deux principales composantes de ce groupe. La rencontre de ce mercredi consacrera le RND comme parti président de l'Alliance. Mais le titre ne vaut pas plus que cela. Le FLN, auquel ont fait de l'ombre le RND et le MSP depuis la constitution de ce regroupement, veut reprendre du poil de la bête. Estimant que les causes de la division sont presque annihilées, les responsables du vieux parti passent désormais à l'offensive. Pour eux, c'est dorénavant la loi de la nature qui va primer. Majoritaire au niveau de l'Assemblée nationale et des assemblées locales, parti du président, le FLN est le véritable instrument pour une politique du «rouleau compresseur» qui fera sauter des verrous, taire des contestations et passer des lois et des projets. Que Ahmed Ouyahia, secrétaire général du RND, soit chef du gouvernement, que Boudjerra Soltani soit le chef d'un parti islamiste, ne changera rien à la donne. Sa position de parti majoritaire, le FLN tentera de la conserver par les tous les moyens et à tous les niveaux, durant les prochaines partielles et les législatives de 2007. Le désir de récupérer le poste de la chefferie du gouvernement, exprimé par des militants de haut rang au sein du FLN, procède de cette volonté de confirmer sa suprématie à tous les niveaux. Reste l'Alliance, le sort de celle-ci semble scellé après avoir rempli son rôle durant le référendum sur la charte pour la paix et la réconciliation. Les chefs des trois partis qui composent l'Alliance ont toujours voulu donner d'elle l'image d'un groupe homogène capable de faire taire les voix de la contestation politique. Mais les rapports ont changé depuis le référendum. La polémique enclenchée ces derniers jours entre le FLN et le RND sur la révision de la Constitution ne semble pas s'estomper même à la faveur de la réunion de demain. Si les leaders du RND et du MSP rêvent d'un sommet de l'Alliance pour sauver les meubles, il y a des raisons de croire que le glas a sonné pour ce conglomérat. Et ce ne sera pas une surprise puisque depuis sa naissance, le 16 février 2004, l'Alliance présidentielle portait en elle déjà les germes de sa division. A chacune de leurs interventions, les trois chefs de l'Alliance semblaient en effet remettre les débats à plus tard. Prise dans l'engrenage de la léthargie post-présidentielle, remise en selle à la faveur du référendum, l'Alliance donnait l'impression de temporiser, reconnaissant l'existence de divergences sur certains dossiers. Or maintenant, il ne s'agit plus de dossiers, il s'agit de prépondérance partisane.