Le sommet se tiendra juste après la fête de l'Aïd. Les groupes parlementaires de l'Alliance présidentielle se sont rencontrés, mardi, au siège de l'assemblée pour unifier leurs voix au sujet des lois soumises à l'adoption ces jours-ci à l'APN. Les trois partis ont estimé que l'adoption, à la majorité, de la loi portant prévention et lutte contre la corruption est «un jalon fondamental dans le cadre de l'édification de l'Etat de droit» et un «progrès supplémentaire sur la voie de la préservation des institutions de l'Etat». Cette concertation, assez rare en temps ordinaire, vient briser la monotonie qui règne dans le foyer de l'Alliance. Une rencontre entre les chefs des trois partis a été annoncée à l'issue de ce conciliabule. Il s'agit donc de la première rencontre au sommet depuis que le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, a accédé à la présidence tournante de l'alliance. La présidence tournante a été remise, rappelle-t-on, à Ouyahia pour une durée de trois mois par le président sortant Soltani, conformément aux dispositions du pacte de l'alliance, le 12 octobre dernier. Au cours de la cérémonie d'ouverture, les dirigeants des partis formant l'Alliance présidentielle avaient adopté un ordre du jour comprenant la présentation du rapport d'évaluation de l'exercice précédent ainsi que l'échange de vues sur la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, le déroulement du référendum et la mise en oeuvre de cette charte. L'ordre du jour comprenait également un échange de vues sur les questions nationales de l'heure ainsi que d'autres questions diverses. Intervenant à cette occasion, le président sortant de l'alliance, Soltani, a estimé que l'exercice «précédent a été marqué par deux faits majeurs, à savoir l'instauration de rencontres mensuelles régulières des partis de l'alliance et les sorties sur le terrain pour affronter des échéances nationales déterminantes en mobilisant les citoyens autour de la concrétisation des grands objectifs nationaux». L'avant-dernière rencontre remonte au mois de juillet. C'était lors d'une «réunion mensuelle ordinaire». Ce fut la dernière. Elle a été consacrée à «l'examen des différents points inscrits à l'ordre du jour notamment ceux examinés lors de la précédente rencontre pour ce qui est des mécanismes de leur mise en oeuvre. Il a été également question de la préparation à la prise en charge des préoccupations communes à l'échelle nationale», avait indiqué un communiqué lapidaire de l'alliance. «Cette rencontre a également été l'occasion d'aborder les questions régionales et internationales nécessitant des positions unifiées. Les dirigeants de l'alliance ont convenu d'oeuvrer en étroite coordination pour la mise en oeuvre des décisions adoptées lors de la précédente rencontre de l'alliance», avait précisé le même communiqué. La sémantique est parfaite. Elle révèle la qualité du contenu. Les rendez-vous ratés en raison des divergences qui sont apparues lors de la campagne de sensibilisation pour le référendum ainsi que les initiatives propres au FLN, ont mis à nu la vacuité dont souffre cette entité. Soltani a dénoncé la situation de «gel» dans laquelle se trouve l'alliance et appelé à son «dégel». Le FLN a répondu que l'alliance est «très active», pendant que le RND, qui en assure la présidence, s'est contenté de hocher la tête sans souffler mot. Créée la veille des élections présidentielles d'avril 2004, l'alliance a brillé par son absence sur la scène politique nationale. Son activité s'est limitée aux rituels trimestriels, marqués par les embrassades et les chaudes accolades, puis chacun rentrait chez lui pour mijoter sa petite sauce. En toute logique, la présidence de l'alliance doit passer au FLN, le 12 janvier prochain, c'est-à-dire juste près l'Aïd. Au-delà de cette date, le RND se retrouverait dans une situation similaire à celle qu'avait vécue le HCE à la fin du mandat de Chadli Bendjedid en janvier 1994.