L'envoyé personnel de Kofi Annan s'est entretenu avec le roi Mohammed VI jeudi dernier dans le cadre, justement, des consultations onusiennes. Le Maroc est encore une fois mis au pied du mur par l'ONU qui a adopté une autre résolution sur le Sahara occidental, réitérant ainsi clairement que le conflit constitue une question de décolonisation. La nouvelle résolution intervient, faut-il le signaler, au moment où l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, M.Peter Van Walsum, a entamé une tournée dans toute la région. L'envoyé personnel de Kofi Annan s'est entretenu avec le roi Mohammed VI jeudi dernier dans le cadre, justement, des consultations onusiennes visant à convaincre le Maroc à se plier aux Nations unies, qui a déjà adopté moult résolutions depuis 1975. Des entretiens ont également eu lieu entre l'émissaire onusien et nombre de responsables marocains, notamment le chef du gouvernement, M.Driss Jettou, ainsi que le ministre des Affaires étrangères, M.Mohamed Benaïssa. Conscient des difficultés et des blocages qu'entretient systématiquement le palais royal, M.Van Walsum a tenu à souligner dès son arrivée que ses consultations visaient à explorer tous les moyens de sortir la question du Sahara de l'impasse politique actuelle. Dans une déclaration à la presse, l'émissaire de Kofi Annan a affirmé à l'issue d'une entrevue avec le Premier ministre marocain qu'il était «conscient des différends de vue, concernant particulièrement le plan Baker». Le plan en question, faut-il le rappeler, date de 2003 et a été proposé par l'ancien représentant spécial de l'ONU, M.James Baker, qui suggère un plan de règlement du conflit basé sur une période d'autonomie de cinq ans suivie d'un référendum d'autodétermination sur le statut définitif du Sahara occidental. Il y a lieu de noter que le référendum d'autodétermination prévu par l'ONU a été à chaque fois repoussé par le Maroc depuis 1992, qui souffle le chaud et le froid au détriment de la légalité internationale. En tout état de cause, en dépêchant un autre émissaire dans la région, l'ONU tente encore une fois de dénouer un conflit exploité à fond par le Maroc qui en fait une monnaie d'échange pour tout développement des relations au sein d'un Maghreb plus que jamais «désuni». Par ailleurs, il est utile de souligner que le Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (Cnasps) a exprimé jeudi dernier sa satisfaction après l'adoption par la quatrième commission de l'Assemblée générale de l'ONU, de la résolution au profit du peuple du Sahara occidental. «Le Cnasps a enregistré avec satisfaction que la quatrième commission de l'AG des Nations unies a eu à voter une résolution unanime réaffirmant clairement le droit inaliénable à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental et son droit à l'indépendance», indique le comité dans un communiqué repris par l'APS. Selon le Cnasps, en adoptant la résolution, le Conseil de sécurité vient ainsi réaffirmer son attachement et la responsabilité qui lui incombe dans le processus devant conduire au parachèvement de la décolonisation du Sahara occidental. «Cette réalité établie, vérifiée et maintes fois confirmée par la légalité internationale, la référence à la résolution 1495 conforte la voie la plus appropriée pour un règlement juste, équitable et définitif de ce conflit», note le Cnasps qui précise que l'entêtement du royaume du Maroc à vouloir détourner la volonté des nations du monde exprimée clairement et sagement dans les différentes résolutions des Nations unies, ses violations systématiques des droits de l'homme, sa pratique répressive coloniale et sa non-application des conventions du droit international humanitaire dans les territoires sahraouis, confirme la politique de confrontation et d'obstruction du royaume du Maroc. Enfin, le communiqué a tenu à dénoncer et à condamner les manoeuvres dilatoires du Maroc dont les intentions obstructionnistes sont, précisent les rédacteurs, de plus en plus mises à nu. Le Comité international algérien de solidarité avec le peuple sahraoui rappellera à l'adresse des autorités marocaines que seule l'application du plan de paix de l'ONU constitue une garantie à l'exercice légitime du peuple sahraoui à l'autodétermination et permettra au royaume du Maroc de revenir à la légalité internationale.