Le retrait des armes lourdes est effectué En décembre 2017, l'armée syrienne et ses alliés ont lancé une opération au sud-est de la province d'Idlib, qui leur a permis de reprendre des dizaines de villages ainsi que l'aéroport militaire d'Abou Douhour. «Idlib est désormais notre but, mais ce n'est pas le seul», a déclaré Bachar al Assad. La province d'Idlib, dans le nord-ouest de la Syrie, est l'ultime grand bastion insurgé et terroriste du pays, et à ce titre cible du gouvernement de Bachar al-Assad, déterminé à reconquérir l'ensemble du territoire. C'est dans cette province, largement dominée par les terroristes du groupe Hayat Tahrir al-Cham (HTS), que le régime a envoyé des dizaines de milliers de rebelles et civils, après leur évacuation d'autres bastions insurgés repris au terme de sièges et d'assauts dévastateurs. Conformément à un accord russo-turc délimitant une future «zone démilitarisée», les insurgés doivent en avoir retiré leurs armes lourdes au plus tard aujourd'hui même. La province d'Idlib a une importance stratégique: elle est située à la frontière avec la Turquie, parrain des rebelles, et près de la province côtière de Lattaquié, fief du président Bachar al Assad. Avant la guerre déclenchée en 2011, la majorité des habitants travaillaient dans l'agriculture. En mars 2015, l'Armée de la Conquête (Jaich al-Fatah), une coalition composée de groupes rebelles islamistes et terroristes tout à la fois comme le Front al-Nosra (ex-branche syrienne d'Al-Qaïda), s'empare de la ville d'Idlib, chef-lieu de la province. Actuellement, plus de la moitié de la province est sous le contrôle de HTS, dominé par l'ex-branche d'Al-Qaïda. D'importants groupes rebelles islamistes y sont aussi présents. En février, les groupes Ahrar al-Cham et Noureddine al-Zinki, qui contrôlent des zones à la frontière des provinces d'Idlib et d'Alep, ont fusionné. Le 1er août, quatre autres factions rebelles se sont jointes à cette alliance pour former, à l'instigation d'Ankara, le Front national de libération (FNL). Le 24 septembre, des centaines de terroristes de Daesh sont arrivés dans un secteur d'Idlib tenu par le régime, en attendant d'entrer en territoire insurgé, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Le 4 avril 2017, une attaque au gaz sarin à Khan Cheikhoun avait fait plus de 80 morts dont plus de 30 enfants selon l'OSDH, une ONG basée à Londres. En octobre 2017, les experts de l'ONU et de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) ont aussitôt pointé du doigt le régime syrien. Puis, en 2016, une commission d'enquête de l'ONU et de l'OIAC a conclu que des hélicoptères militaires syriens avaient répandu du gaz de chlore sur deux autres localités de la province, à Talmenes, le 21 avril 2014, et Sarmine, le 16 mars 2015. Dans les deux cas, les enquêteurs ont établi leurs conclusions sans avoir foulé le sol syrien et ils ont totalement ignoré le fait avéré que les groupes islamistes et terroristes recourent à des mises en scène pour accréditer la thèse d'une attaque chimique de l'armée syrienne, donnant ainsi un prétexte fallacieux aux puissances occidentales qui les instrumentalisent dans ce conflit. En décembre 2017, l'armée syrienne et ses alliés ont lancé une opération contre le sud-est de la province d'Idlib, qui leur a permis de reprendre des dizaines de villages et localités, ainsi que l'aéroport militaire d'Abou Douhour. «Idlib est désormais notre but, mais ce n'est pas le seul», a déclaré fin juillet Bachar al Assad. En août, les forces du régime ont bombardé des positions rebelles et terroristes dans la province et largué des tracts appelant les habitants à se rendre. Le 8 septembre, la province a été frappée par les raids aériens russes les plus «intenses» en un mois. Le lendemain, le régime et son allié russe ont bombardé la région à coup de missiles. Selon l'ONU, une offensive contre Idlib pourrait faire jusqu'à 800.000 déplacés et provoquer «une catastrophe humanitaire». Aujourd'hui, quelque trois millions de personnes, dont la moitié sont des déplacés, vivent dans la province d'Idlib et les poches insurgées des régions voisines de Hama, Alep ou encore Lattaquié, selon l'ONU. Des troupes turques sont par ailleurs stationnées dans des postes d'observation de la région d'Idleb. Le 17 septembre, les présidents russe Vladimir Poutine et turc Recep Tayyip Erdogan se sont mis d'accord pour créer une «zone démilitarisée» sous contrôle russo-turc dans la province. La zone de 15-20 km de large doit servir de zone tampon entre les territoires insurgés d'Idlib et les zones tenues par le régime tout autour. En vertu de l'accord, toutes les armes lourdes des groupes insurgés devront être retirées de la zone au plus tard aujourd'hui et les terroristes sont appelés à quitter d'ici le 15 octobre le secteur, qui sera contrôlé par les forces turques et la police militaire russe. Le 8 octobre, le FNL a dit avoir achevé le retrait de ses armes lourdes du secteur. Le même jour, l'OSDH a indiqué que le HTS «et d'autres groupes terroristes moins influents ont retiré leurs armes lourdes de larges pans» de la future «zone démilitarisée».