Ce n'est pas faute de structures ni de militants mais en raison d'une mésentente interne. La municipalité de Chemini fait partie des quatre communes où le Front des forces socialistes n'est pas présent pour le scrutin de proximité du 24 novembre prochain sur les 52 communes que compte la wilaya de Béjaïa. Ce n'est pas faute de structure ni encore moins de militants et de sympathisants puisque le FS a toujours réussi à prendre la majorité lors des scrutins précédents mais il s'agit d'une mésentente entre la fédération de Béjaïa et la section locale du parti. Cette dernière a confectionné une liste jugée par le parti «pas en mesure de défendre ses intérêts». Voilà en quoi tient cette absence, première du genre, pour ce parti depuis l'ouverture démocratique à l'exception des joutes électorales boycottées. Dans ce chef-lieu de daïra, la bataille pour les élections locales a commencé bien avant l'annonce de la date du scrutin. Alors que les candidatures des uns et des autres se confirmaient au fur et à mesure, le retrait de dossiers de candidatures confirmait déjà cette bataille pour les commandes d'une municipalité, qui, même élevée en rang de daïra depuis 1984, n'arrive toujours pas à décoller du fait des gestions hasardeuses depuis au moins 1988. C'est pourquoi d'ailleurs on constate manifestement ce manque d'enthousiasme chez les citoyens de la localité. Commune rurale, les gens ici se connaissent tous et savent la valeur des uns et des autres. A la différence des élections passées, celle qui aura lieu dans un peu plus d'un mois, se singularise aussi par le retour du Front de libération nationale. Le FLN absent des joutes électorales passées revient en force avec une liste conduite par Djeroud Saâdi, secondé par Hamid Houari, un ancien DEC, dont l'expérience dans la gestion n'est plus à démontrer et Bensafia Rezak, un technicien maintenance. L'ex-parti unique, semble déterminé à rafler la mise. Cette équipe homogène ne jure que par la prise des onze sièges dont est pourvue cette commune. L'expérience ajoutée au courage politique, voilà ce qui risque fort de faire la différence le 24 novembre prochain entre le FLN et les autres. Avec cette liste, qui compte des chevronnés et expérimentés aussi bien dans la gestion que dans les démarches pour un développement durable, la liste du FLN risque bien de faire parler d'elle à l'occasion de ces joutes électorales. «Nous allons faire en sorte que la commune retrouve le chemin de développement, soit celui qu'elle n'aurait jamais dû quitter», soutenait, hier, Djeroud Saâdi avant que son dauphin ne renchérisse: «Pour un chef-lieu, il est désolant de voir l'état dans lequel il se trouve». On promet au FLN un programme Marshal pour relancer la vie associative, politique et économique dans la région qui doit retrouver son statut de chef-lieu de daïra. Le FLN est donc l'une des 3 formations politiques qui se sont présentées pour ces élections partielles, ce sont le RND, le FLN, le RCD et deux listes d'indépendants. La première liste d'indépendants, est conduite par l'ancien président de l'APC, (élu sur la liste FFS en 2002). Elle aura fort à faire avec celle du FLN qui toutes deux bénéficient d'opinions favorables assez exprimées. La deuxième liste d'indépendants est drivée par le maire sortant, qui était également du FFS. Il s'agit de M. Bachir Toualbi qui a eu à gérer les affaires de la commune à l'issue du scrutin controversé d'octobre 2002. Le parti d'Ahmed Ouyahia, qui est revenu, lui aussi, en force, donne l'impression de vouloir arriver aux commandes d'une municipalité jusque-là dominée par le FFS et le RCD. Le RND compte sur M.Mrakbi Massi et d'autres personnes qui se présentent pour la première fois de leur vie dans une élection, pour rafler la mise. Pour l'autre parti implanté en Kabylie, en l'occurrence, le RCD, les candidats sont connus. Brouk Mohamed Amokrane, un élément de l'équipe présentée en1991, secondé par des anciens et des nouveaux, aura pour tâche essentielle d'éviter encore une fois une nouvelle débâcle. En l'absence du parti d'Aït Ahmed qui déteint un peu l'ambiance de la campagne, le retour du FLN promet une campagne assez riche en matière de débat. Les jeux sont ouverts. Quel que soit le gagnant, il aura fort à faire avec la paupérisation, le chômage, la misère sociale, touchant de plein fouet de larges pans de la société.