Certains sont déjà gagnés par l'immobilisme, d'autres paraissent se concentrer sur le scrutin des locales. Un mois après les élections législatives, marquées par un taux de participation avoisinant celui enregistré au plus fort de la crise de Kabylie, la classe politique en basse Kabylie replonge dans le schéma traditionnel. Certains sont déjà gagnés par l'immobilisme, d'autres paraissent se concentrer sur le scrutin des locales dont le report qui se dessine à l'horizon, semble faire l'affaire des uns et des autres. Le Front des forces socialistes qui a eu à tenir, la semaine dernière, les audits de ses fédérations, prépare activement son audit national qui aura lieu les 21 et 22 du mois en cours Cette opération, qui s'apparente à une restructuration du parti avec la révision du fichier organique, s'inscrit dans le cadre de la préparation, d'abord, du congrès national du parti puis par ricochet des élections locales. Une phase que le FFS ne compte pas rater au risque de disparaître du paysage politique. Pour le parti d'Aït Ahmed, il s'agit aussi, même si on ne le dit pas ouvertement, de régler une fois pour toutes la crise interne qui le secoue depuis quelques mois, pour être prêt au rendez-vous de la prochaine consultation électorale. Une ultime occasion pour le FFS de réaffirmer sa place prépondérante sur la scène politique locale. De son côté, le RCD affûte ses armes. Ragaillardi par les quatre sièges sur les onze dont est pourvue Béjaïa, remportés le 17 mai, le parti de Saïd Sadi souffle enfin et compte même rééditer son exploit à l'occasion des locales. A ce titre, les consultations vont bon train pour constituer les meilleures listes possibles. S'agissant de la prise en charge les destinées des municipalités, au RCD, on table sur un meilleur choix des hommes, les plus aptes à répondre aux préoccupations citoyennes. C'est pourquoi les consultations ont été lancées assez tôt. Le MDS, qui a marqué son entrée aux élections à l'occasion des législatives, s'attelle à une structuration première du genre au niveau des communes. Le score de près de 3 500 voix enregistrées par sa liste à la députation, l'a incité, pour aller de l'avant. Parallèlement, il ne rate aucune occasion pour s'exprimer sur la situation de la wilaya. Sa dernière déclaration s'est articulée autour de la saison estivale et de la gestion des communes. Le MDS, qui s'appuie sur un constat «d'une situation de paralysie», estime que «le changement radical dans tous les domaines de la vie sociale est plus que jamais d'actualité». Le FLN, qui a réussi à élire deux députés, en dépit de la contestation interne de sa liste, est en hibernation. «Pas de nouvelles, bonne nouvelle», réagissait un cadre lorsque nous nous sommes rapprochés de lui pour en savoir plus sur l'évolution de la situation du parti. Hormis la cérémonie organisée au lendemain des résultats des législatives, le parti de Belkhadem n'a pas donné signe de vie. Seraient-ce les vacances avant l'heure? La même situation caractérise le RND à Béjaïa, qui n'a pas donné signe de vie depuis le 17 mai. Le scrutin législatif a-t-il été donc si éprouvant? A voir l'immobilisme de certaines formations politiques, on est tenté de le croire. Le PT, le PST, AHD 54 et bien d'autres, qui ont pu concourir aux législatives, sont présentement aux abonnés absents. Il est vrai que les examens de fin d'année et la phase post-scrutin y sont pour qulque chose dans cette situation de léthargie mais il reste que les partis politiques sont aussi là pour s'exprimer sur des situations préoccupantes et à Béjaïa, ce n'est pas ce qui manque le plus. Si certaines formations le font à travers leurs élus lors de sessions de l'APW, il reste que celles absentes à cette assemblée ont d'autres moyens de le faire pour casser enfin le cliché qui leur colle à la peau, à savoir «les partis qu'on ne voit qu'à l'occasion des élections».