Le ministre de la Jeunesse et des Sports, dans une déclaration à Liberté, invite les gestionnaires du football à prendre leurs responsabilités après une telle défaite et annonce des mesures pour assainir le monde du sport. Bien que très affecté par les résultats peu flatteurs de l'équipe nationale, notamment la contre-performance de dimanche soir face au Zimbabwe, le ministre de la Jeunesse et des Sports garde son calme et refuse de réagir à chaud. “Je suis très déçu, à l'instar de tous les Algériens, notamment la jeunesse, mais je prendrai le temps d'analyser sereinement la situation avant de prendre des mesures”, a confié M. Yahia Guidoum, hier, dans le cadre de l'entretien qu'il nous a accordé en exclusivité dont nous publierons l'intégralité dans notre prochaine édition. En sa qualité de premier responsable du secteur, il entend exercer pleinement la mission de contrôle que lui confèrent les textes de lois. “Tant que le travail à la base ne se fait pas convenablement, il ne faut pas s'attendre à des miracles. Nous veillerons à l'avenir à ce que les jeunes catégories bénéficient de l'attention voulue afin de redémarrer sur de bonnes bases”, a précisé le ministre. Il ajoutera : “L'échec, nous l'attendions parce que nous suivons de près ce qui se passe sur nos terrains de football, mais nous refusons d'agir dans la précipitation. Nous prendrons les mesures qui s'imposent au moment opportun.” M. Guidoum a émis le souhait de voir émerger dans le milieu sportif, pas nécessairement le football, une génération de gestionnaires responsables. “Quand on échoue dans une mission, il ne faut pas attendre que l'on nous montre la porte de sortie. Il faut avoir le courage d'assumer pleinement l'échec”, a-t-il dit. C'est un message, on ne peut plus clair, en direction des dirigeants du sport national. D'où la nécessité d'une thérapie de choc, selon les propos du ministre qui compte sévir graduellement en se fixant un délai de grâce assez court pour moraliser tous les sports. À commencer par le football. À une question relative au budget alloué à la Fédération algérienne de football pour l'exercice 2004-2005, lequel budget est estimé à 70 milliards de centimes, M. Guidoum ne s'est pas étalé, estimant que son département “devra revoir l'ensemble des partenaires, situer les pôles et définir les passerelles d'évaluation et de contrôle. C'est ainsi qu'on pourra établir des équilibres et mieux gérer le football”. Concrètement, le ministre de la Jeunesse et des Sports compte mettre fin à tous les aléas de la mauvaise gestion de ce sport. Devant les résultats successivement catastrophiques des Verts, M.Guidoum s'est dit “engagé” à assainir le football en agissant avec “autorité” et redéfinir le statut des acteurs majeurs, à savoir le dirigeant, le joueur, les techniciens… Aux yeux du ministre, il est temps de définir une équipe de football comme “une entreprise” non seulement qui “évolue”, mais qui “se remet en cause” pour apporter des résultats probants. Le ministre s'est également déclaré prêt à “crédibiliser le sport, notamment le football et toutes les infrastructures à l'abandon”. Et d'ajouter que l'Etat devra, désormais, s'investir dans les sports de proximité plus prometteurs, la formation des jeunes compétences et le développement de la qualité des infrastructures. Le ministre, qui n'a pas caché sa grande déception face à cet énième échec de l'équipe nationale, a promis de “réanimer le sport, d'investir dans la distinction des écoles et des résultats et dans la qualification. Sans hostilités”. K. Abdelkamel /Farid Belgacem (Lire l'intégralité de l'entretien de Yahia Guidoum dans notre édition de demain)