Le ministre nigérian des Affaires étrangères, Geoffrey Onyeama Le Nigeria est le premier marché africain avec près de 200 millions de consommateurs. Le ministre nigérian des Affaires étrangères, Geoffrey Onyeamaco-présidera à Alger avec son homologue algérien, Abdelkader Messahel les travaux de la quatrième session de la Haute Commission mixte de coopération algéro-nigériane. Le département de Abdelkader Messahel qui a annoncé la visite du ministre nigérian dans un communiqué rendu public, hier, souligne la qualité de la délégation qui accompagnera Geoffrey Onyeama et relève l'«occasion propice de procéder à une évaluation exhaustive de l'état de la coopération bilatérale». Il faut dire qu'après la mise sous le boisseau l'ambitieux Nepad, qui devait se concrétiser par une ligne de fibre optique Alger-Lagos, la coopération entre les deux pays est limitée à sa plus simple expression au plan économique. Mais le ministère des Affaires étrangères ne désespère pas pour autant et compte sur cette 4e session pour «dégager de nouvelles perspectives de partenariat pour la hisser au niveau de la qualité des relations politiques entre des deux pays». Traduites, ces expressions diplomatiques signifient en réalité que tout reste à faire entre les deux pays. L'intérêt de l'Algérie pour l'Afrique comme un potentiel débouché pour ses exportation pourrait donner du sens à cette rencontre. Le Nigeria est le premier marché africain avec près de 200 millions de consommateurs. Les Nigérians qui ne sont présents en Algérie qu'à travers l'application de vente en ligne «Jumia», nourrissent certainement la même ambition. Il y a donc de la marge pour un partenariat gagnant-gagnant, d'autant que les deux pays sont en bute à des difficultés financières en raison du contre-choc pétrolier. On l'aura deviné, en tout cas, puisque le communiqué du MAE retient «la ferme volonté de l'Algérie et du Nigeria d'approfondir leur coopération, de tirer profit de leurs immenses potentialités économiques». Un voeu qui peut ou pas se réaliser, même si le département de Messahel cherche à «insuffler aux relations bilatérales une nouvelle dynamique». Il faut dire que ce voeu a d'autant moins de chance de se réaliser, que les communautés d'affaires des deux pays s'ignore royalement. En plus de cela le megaprojet du gazoduc Alger-Lagos semble tellement patiner qu'il ne sera pas évoqué lors de la rencontre bilatérale. L'intrusion inopportune du Maroc qui propose un autre tracé à ce même gazoduc est de nature à maintenir «froides» les relations stratégico-économiques algéro-nigérianes. Mais au plan politique, on ne désespère pas et on évoque, «de nouveaux axes de coopération». En attendant, il est question de «réactualisation des projets de coopération et l'examen de nouvelles propositions (qui) seront de nature à relancer, de manière significative, la coopération bilatérale sur des bases nouvelles», note le même communiqué. Il y a lieu de souligner que dans tout le corps du texte du MAE, le mot «économie» n'a pas été du tout utilisé. C'est dire que quoi qu'on veuille mettre en évidence «un espace privilégié devant permettre aux deux pays, qui militent de concert à la réalisation des objectifs et des idéaux de l'Union africaine», l'approche inter-Etat est spécifiquement politique.