Il y a péril en la demeure Arrivé cet été, Niko Kovac a connu un lancement idyllique avant de voir son équipe s'effondrer lors des quatre dernières rencontres. L'an dernier, presque à la même époque, avec deux semaines d'avance, Carlo Ancelotti était limogé suite à une défaite 3-0 face au Paris Saint-Germain en Ligue des champions fin septembre. Si Niko Kovac n'est pas encore sur le point de faire ses valises, sa situation n'est pas plus enviable. Toutes compétitions confondues, le Bayern n'a gagné aucun de ses quatre derniers matchs. La claque subie à domicile face au Borussia Mochengladbach (0-3) juste avant la trêve internationale, avait déjà des airs de fin de règne, tant les septuples champions d'Allemagne ont semblé laisser tomber le match. Encore une fois, certains maux reviennent à la surface après l'intérim réussi de Jupp Heynckes qui était parvenu à redresser la barre en Bundesliga et a amener l'équipe jusqu'en demi-finale de la Ligue des champions. Pour commencer, l'infirmerie du club est encore bien remplie alors que la saison a repris ses droits il y a seulement deux mois. Les internationaux français Kingsley Coman (mollet) et Corentin Tolisso (cheville) sont indisponibles pour encore un bon moment. Jérôme Boateng, Rafinha, David Alaba et Leon Goretzka ont également connu des pépins physiques. Le dernier mercato estival du Bayern n'a pas répondu par ailleurs à toutes les attentes. Après avoir signé un contrat avec le milieu de terrain de Schalke en tant qu'agent libre, Leon Goretzka, dès le mois de janvier, les dirigeants bavarois n'ont pas été très actifs pour recruter cet été. Renato Sanches et Serge Gnabry sont revenus d'un prêt et personne d'autre n'a franchi les portes de la Saebener Strasse, le centre d'entraînement bavarois. Arturo Vidal, Sebastian Rudy et Juan Bernat ont fait leurs adieux, laissant au passage le FCB avec seulement trois latéraux pour démarrer la saison. Vendredi, les dirigeants du club ont attaqué les journalistes lors d'une conférence de presse étonnante. Une conférence de presse qui n'était pas pour annoncer le licenciement de Niko Kovac et l'arrivée sur le banc de touche d'Arsène Wenger, comme en rêveraient certains supporters du club. Karl-Heinz Rummenigge et Uli Hoeness, les deux présidents, flanqués d'Hasan Salihamidzic, le directeur sportif, ont apporté leur soutien au coach germano-croate, et ont surtout reproché aux journalistes leur sévérité. «J'aimerais vous rappeler la première ligne de la Constitution allemande: la dignité humaine est inattaquable. Je ne sais pas si cela ne s'applique pas au football», a lancé Rummenigge. Et d'ajouter: «Nous protégeons nos joueurs, notre entraîneur et le club. Nous ne blâmons pas les médias pour nos mauvais résultats. Nous n'attendons pas seulement des louanges, mais nous voulons être traités de manière juste.»