Lire ou relire ce livre, c'est voyager dans une oeuvre poétique particulière et esthétique A l'instar de nombreuses autres maisons d'édition algériennes, les éditions Tafat, que dirige l'écrivain Tarik Djerroud, sont au rendez-vous de la rentrée littéraire. En effet, plusieurs nouveaux livres, tous genres confondus, seront édités par les éditions Tafat (ex-«Belles lettres») à l'occasion de la tenue de la 21e édition du Salon international du livre d'Alger, Sila, du 29 octobre au 9 novembre prochain à la Safex d'Alger. Parmi les titres des éditions Tafat qui retiendront, sans doute, l'attention des lecteurs, il y a les deux ouvrages consacrés à l'un des piliers et précurseurs de la poésie kabyle ancienne, l'immortel et ciseleur de mots, Si Mohand Ou Mhand. Le premier livre est simplement intitulé «Poésie de Si Mohand», de Si Ammar Boulifa. Cet ouvrage, fraîchement sorti de l'imprimerie, est resté pendant des décennies, introuvable. Pourtant, il s'agit du premier recueil de poésie de Si Mohand Ou Mhand réalisé bien avant celui conçu par le grand Mouloud Feraoun ou encore par l'érudit Mouloud Mammeri bien plus tard. Le livre en question regroupe des dizaines de poèmes de Si Mohand Ou Mhand, accompagnés d'une traduction en langue française faite par le précurseur de la recherche dans le domaine de la langue amazighe, Si Ammar Boulifa. Lire ou relire ce livre, c'est voyager dans une oeuvre poétique particulière et esthétique, où l'on découvre la richesse du lexique et des expressions en langue kabyle, immortalisée par Si Mohand Ou Mhand grâce à ce livre qui a permis le passage de l'oralité à l'écrit de cette oeuvre reconnue par tous les spécialistes en la matière. Toujours concernant le poète Si Mohand Ou Mhand, les éditions Tafat publient, à l'occasion du Sila, un deuxième livre, un roman cette-fois, sur la vie de poète errant que fut Si Mohand. Le roman biographique sur Si Mohand Ou Mhand a été écrit par l'auteur Rachid Kahar. Il est intitulé tout simplement: «Moi, Si Mohand Ou Mhand, ma vie de bohème et de poèmes». Parmi les autres nouveautés 2018 des éditions Tafat, il y aura aussi, souligne Tarik Djerroud, son gérant, un essai sur Assia Djebar écrit par la romancière et poétesse Nadia Sebkhi et intitulé: «A l'aube était Assia». Les éditions Tafat publient également ces jours-ci, au chapitre des livres écrits en langue kabyle, le roman «Ussan n tayri» de l'écrivain Dawed Mexxus. «L'amour devant soi» de Rachid Hitouche, «Un amour sublime» de Abdelkader Gouchène, «Berbères ou Gaulois de Abdelkader Rahmani, «Algérie, dires et pouvoir», de Youcef Merahi, «Ni policier ni religieux» de Mahrez Bouich, «Alger la mystique» de Nourredine Louhal sont les autres nouveaux livres qui enrichiront le catalogue des éditions Tafat à la veille de l'organisation du 21e Sila. Ceci, en plus de la réédition de pas mal de chefs-d'oeuvres, à l'instar du «Prince» de Machiavel, «Les quatrains» de Omar Khayyam, «Le rêve et son interprétation» de Freud, «La question anticoloniale» de Frantz Fanon... Les éditions Tafat publient en outre un essai sur les événements du printemps noir de Kabylie en 2001, «Printemps noir, quel bilan?», réalisé par l'auteur Mahiout Merhab.