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Cheikh Mohand revisité par Boualem Rabia
NOUVEAUTE DES EDITIONS L'ODYSSEE
Publié dans L'Expression le 25 - 05 - 2017

Malgré ce tempérament humble, Boualem Rabia est et restera l'une des plumes les plus importantes de la littérature amazighe.
Il y a deux poètes kabyles anciens qui ont marqué les férus de poésie, mais aussi et surtout les chanteurs à textes qui n'hésitent pas à reprendre des vers entiers de ces deux monuments. Il s'agit de Si Mohand Ou Mhand et de Cheikh Mohand Oulhocine. Ces deux ciseleurs du verbe ont également inspiré et séduit plusieurs écrivains. Ces derniers ont, non seulement, fait des recherches pour réunir les poèmes de Si Mohand et Cheikh Mohand menacés de disparition, mais ils ont aussi procédé à leur traduction en langue française. Le précurseur de ces auteurs amoureux de poésie a été bien entendu Amar Ou Saïd Boulifa, auteur de poèmes kabyles anciens. Puis, sur ses traces, Mouloud Feraoun est tombé aussi sous le charme des poèmes de Si Mohand. Il publia à son tour: «Les poèmes de Si Mohand». L'auteur du «Fils du pauvre» ne sera pas le dernier à travailler sur les poètes kabyles anciens. Mouloud Mammeri en a fait l'une de ses principales préoccupations dans sa recherche. Et c'est donc incontestablement Mouloud Mammeri qui a réalisé le travail le plus gigantesque sur ce sujet. A lui seul, il a écrit pas moins de trois volumineux livres de haute facture intellectuelle sur les poèmes et poètes kabyles anciens. Mouloud Mammeri a ainsi publié: «Les isefra de Si Mohand Ou Mhand», «Poèmes kabyles anciens» et
«Yenna-yas Cheikh Mohand». Après Boulifa, Mammeri et Feraoun, d'autres auteurs se sont mis à l'oeuvre car la poésie kabyle ancienne est un thème inépuisable. Parmi ces auteurs, on peut citer: Younès Adli, Abdennour Abdesselam, Larab Mohand Ouramdane, Hamid Mezaoui, Mohand Zine Arab... Mais devant une oeuvre aussi colossale que celle de Mouloud Mammeri, écrire encore sur les poètes kabyles anciens s'avère difficile. Et c'est l'écrivain Boualem Rabia lui-même qui l'avoue dans la présentation de son tout nouveau livre consacré à Cheikh Mohand Ou Lhocine. Le livre que vient d'éditer la maison d'édition «L'Odyssée» de Tizi Ouzou, s'intitule en tamazight: «Si tala n Cheikh Mohand» (De la fontaine de Cheikh Mohand). Boualem Rabia, qui détient une longue expérience et une maîtrise incontestable et remarquable dans l'écriture aussi bien en tamazight qu'en français, rebondit avec un livre précieux même si par modestie, il affirme qu'il est très difficile d'écrire sur Cheikh Mohand après le travail magistral effectué par Mouloud Mammeri dans son livre posthume «Yennayas Cheikh Mohand» (Cheikh Mohand a dit». Ce même Mouloud Mammeri avec lequel Boualem Rabia a entretenu une longue amitié. Il publie d'ailleurs en annexe un fac-similé d'une longue lettre que lui avait adressé Mouloud Mammeri, quand il lui avait parlé de son projet d'écrire sur le poète Cheikh Mohand Ou Lhocine. Le livre que vient de publier Boualem Rabia vaut son pesant d'or en la matière car rares sont les auteurs, en Kabylie, qui ont l'avantage de maîtriser parfaitement les deux langues: le tamazight et le français. Mais dans ce nouveau livre, Boualem Rabia, et contrairement à son ouvrage «Florilège de poésie kabyle», n'offre aux lecteurs que la version kabyle des textes de Cheikh Mohand Ou Lhocine. L'objectif est clair. Ayant constaté que, depuis toujours, les lecteurs ont tendance à lire plutôt les versions francophones des poèmes traduits, il fallait opter pour cet autre choix afin de pousser les mêmes lecteurs à faire l'effort nécessaire pour lire directement en tamazight. Surtout que le lectorat amazighophone existe désormais. Puisque depuis 1995, le tamazight est enseigné dans les écoles publiques ainsi que dans les départements de langue et culture amazighe de Tizi Ouzou, Béjaïa et Bouira. En guise de lecture en langue française, Boualem Rabia n'offre qu'une introduction. Tout le reste est en tamazight. Concernant ce choix d'écrire encore sur Cheikh Mohand Ou Lhocine, Boualem Rabia rappelle qu'à l'instar du plus clair de la littérature orale kabyle, il est certain que le plus gros des poèmes-sentences de Cheikh Mohand-ou-Lhocine a été englouti par l'oubli: «Hélas! Car plus d'un siècle après la mort du Cheikh, les derniers détenteurs de sa pensée ne sont plus de ce monde eux aussi.» Boualem Rabia précise que la pensée de Cheikh Mohand est d'une originalité unique dans la littérature orale kabyle, tant l'intensité des poèmes s'élève jusqu'à un niveau de transcendance philosophique. «Cheikh Mohand a un discours et un mouvement poétique singuliers qui se vérifient mutuellement avec une efficacité expressive dont il était créateur», ajoute Boualem Rabia. Ce dernier souligne, en outre, qu'en vertu du caractère extraordinaire des écrits du Cheikh, les vers glanés puis rassemblés dans ce livre représentent davantage qu'un phénomène littéraire novateur dans le patrimoine culturel des montagnards kabyles de la seconde moitié du XIXe siècle. Rappelons que Boualem Rabia est un auteur kabyle bilingue (tamazight-français). Il est l'auteur de nombreux travaux de recherche dans le domaine amazigh. Il est l'auteur d'un roman écrit en langue amazighe et édité chez L'Odyssée, intitulé: «Nnig u sennan». Boualem Rabia est un digne héritier de Mouloud Mammeri. Il est, en quelque sorte, victime de sa modestie car il n'est pas le genre d'intellectuel à courir derrière les médias et à s'exposer sous les feux de la rampe. Malgré ce tempérament humble, Boualem Rabia est et restera l'une des plumes les plus importantes de la littérature amazighe.


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