Un crime dans un lycée huppé et trois élèves boursiers venus des classes populaires. C'est le pitch d'«Elite», la nouvelle série espagnole léchée de Netflix après le succès de «La casa de Papel», avec trois de ses acteurs. La série explore l'islamophobie à l'école, à travers la série «Elite» et met pour la première fois une jeune fille voilée dans une école européenne. En Espagne, il existe plus de 1,9 million de citoyens de confession musulmane, pour la plupart originaires du Maroc. Et c'est l'américain Netflix que les téléspectateurs espagnols ont pu découvrir à travers cette fiction télévisuelle qui se déroule dans l'enceinte d'un prestigieux lycée privé et découvrir les obstacles, voire les drames qui ne manqueront pas de jalonner leurs parcours respectifs. Trois jeunes héros des temps modernes qui se démarquent de leurs camarades de classe, tous appartenant à la crème de la crème, par leur extraction ouvrière et bien d'autres différences encore...Seule fille de ce trio, Nadia, à qui la comédienne Mina El-Hammami prête ses traits, incarne une jeune fille musulmane studieuse et ambitieuse, très attachée à ses racines palestiniennes, qui se distingue par sa soif d'apprendre et sa volonté de tendre vers l'excellence, mais aussi et surtout par le voile qui lui entoure le visage. La comédienne a une enfance qui ressemble beaucoup à celle du personnage qu'elle interprète. Bien qu'elle soit née en Espagne, quand elle rentre au Maroc, elle est Espagnole et quand elle revient en Espagne, elle est Marocaine pour ses concitoyens. C'est très troublant, a confié la comédienne Mina El-Hammami. Dès le premier épisode, le ton de la série est donné. En effet, le voile arboré naturellement par la jeune Nadia, sans la moindre ostentation, irrite en haut lieu, au point de se voir sommée de le retirer par le principal de l'établissement scolaire. «Elite» s'adresse clairement aux ados. Les intrigues tournent autour du trafic de drogue, du sida, de la séropositivité, de l'amour, et elles ne lésinent pas sur les sujets de société. Mina El Hammani incarne une jeune musulmane qui arrive à l'école voilée avec un hijab, n'est en en fait que le décor voilé de la série jugée très cosmopolite. Pour les critiques français cette série surtout est malvenue car le hijab n'est pas à sa place. Il surfe avec de nombreux fléaux sociaux jugés très anticonformistes. Mais la série gagne en audience et échappe à toute la déroute que cela a dû être durant ces années de séries occidentales très cheap. Ce qui est sûr c'est que les Espagnols ont dépassé les Français dans le traitement de la religion et la série «Elite» ne semble pas intéresser une chaîne française, en l'occurrence. [email protected]